La Nation Bénin...
À Lokossa, chef-lieu du département du Mono, la
circulation routière semble obéir à des règles propres aux habitants de la
ville. Absence de feux tricolores, incivisme notoire des usagers, comportements
à risque… la ville peine à s’imposer comme un exemple en matière de sécurité
routière.
Lokossa, pourtant cité administrative et chef-lieu du
département du Mono, donne parfois l’impression d’une cité sans règles de la
circulation et livrée à elle-même sur le plan de la régulation routière. Loin
de l’effervescence des grandes villes comme Cotonou ou Porto-Novo, et à l’heure
où celles-ci œuvrent au respect des normes, elle n’affiche pas moins un visage
préoccupant en matière de circulation. Dans cette ville, les feux tricolores
sont presque inexistants. Ceux installés récemment dans certains quartiers
comme Agonvè fonctionnent à peine. Pis, ils ne font pas l’objet d’un grand
respect. « Le motocycliste qui s’arrête devant un feu rouge devient ici une
curiosité », commente un résident amusé.
Les rares équipements installés sont perçus comme des
accessoires décoratifs et non des dispositifs de sécurité. Sur les principales
artères, le constat est sans appel. Les conducteurs de deux-roues et des taxis
dictent leur loi. Conduite en sens interdit, dépassements imprudents, excès de
vitesse, non-utilisation des clignotants, mépris des panneaux de signalisation…
Tout y passe.
« Ici, les gens n’obéissent pas au Code de la route. On dirait qu’ils en ont inventé un autre», déplore Côme Dohou, un motocycliste habitué des trajets urbains. Même les klaxons, censés alerter ou prévenir ne semblent pas trouver écho dans les comportements. Les usagers choisissent de suivre plutôt le mouvement que le code de la route. Les véhicules poids lourds ne sont pas en reste. Par leurs manœuvres hasardeuses et leurs stationnements anarchiques, ils contribuent aussi à cette forme de chaos routier. Pis encore, ils détruisent parfois les infrastructures récemment réhabilitées, menaçant la sécurité des autres usagers.
Contraste saisissant
Pour les
visiteurs, le contraste est saisissant. Stanislas Sohounou, enseignant en
vacances à Lokossa, avoue sa grande prudence depuis son arrivée dans cette
cité. « Depuis mon arrivée ici, je redouble de vigilance. Les gens roulent
comme s’ils n’avaient jamais entendu parler d’un Code de la route. Même le
klaxon n’a aucun effet. Il y a un vrai besoin d’éducation routière», relève-t-il.
Ce sentiment est partagé par plusieurs autres usagers qui appellent à des
campagnes de sensibilisation, une meilleure régulation et la rigueur policière
et surtout, à l’installation de feux tricolores fonctionnels sur les axes les
plus fréquentés.
L’anarchie qui règne sur les routes de Lokossa n’est pas sans conséquences. Accidents, altercations entre usagers, mise en danger des piétons… L’insécurité routière prend une ampleur inquiétante. Face à cela, il devient impératif pour les autorités locales et nationales de redoubler d’efforts pour faire de Lokossa une ville exemplaire en matière de circulation. Ceci, pour ôter à Lokossa sa réputation de terrain de non-droit, où chacun roule selon ses propres règles, au mépris de la vie des autres et des exigences du Code routier.