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Les angles morts: Ce que les leaders en action ne voient pas

Société
Ornella Tchuente Ornella Tchuente

Bien souvent, les leaders ne tombent pas à cause de leurs ennemis, mais à cause de ce qu’ils ne voient pas. Un angle mort, dans le leadership, c’est cette zone que le leader ne voit pas mais que tout le monde autour de lui perçoit. Il ne s’agit pas d’un manque de compétence ou de vision stratégique, mais d’un détail négligé, d’une incohérence répétée, d’un comportement mal interprété ou d’une absence mal expliquée. Ornella Tchuente, experte, stratège d’image et d’influence, évoque ces angles morts qui fragilisent une réputation de façon insidieuse dans cette interview.

Par   Lhys DEGLA, le 12 sept. 2025 à 08h49 Durée 3 min.
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Quels impacts, un angle mort peut-il avoir sur l’image publique ou la crédibilité d’un leader ?

Un angle mort agit comme une fissure invisible dans un édifice. Au début, il paraît insignifiant, mais avec le temps, il fragilise l’ensemble de la structure. Sur l’image publique, il peut générer une perte de cohérence : le leader dit une chose mais son comportement, ses silences ou ses choix véhiculent un message contraire. Sur la crédibilité, l’impact est direct : un détail mal maîtrisé peut suffire à faire basculer la perception d’un leader, à réduire son autorité ou à entamer la confiance de ses pairs, de ses équipes ou du grand public.

Quels pourraient être les angles morts dans le leadership d’un dirigeant ou d’une personnalité influente ?

Les angles morts résident souvent dans des zones que le leader considère comme secondaires. Quelques exemples fréquents :

-La posture personnelle : un ton mal interprété, une attitude perçue comme distante ou arrogante, même involontaire.

-La cohérence digitale : un profil LinkedIn ou une plateforme officielle non mise à jour, qui envoie un message de désorganisation.

-La gestion du silence : ne pas s’exprimer sur un sujet crucial peut être interprété comme un désintérêt ou une faiblesse.

-Les signaux faibles internes : négliger le ressenti des équipes ou des proches collaborateurs, ce qui finit par miner l’autorité.

-L’image relationnelle : s’entourer de profils qui nuisent à la crédibilité sans que le leader en ait conscience. 

Comment un dirigeant peut-il identifier et corriger ses propres angles morts pour mieux piloter son influence et sa communication ?

Un dirigeant ne peut pas corriger seul ce qu’il ne voit pas. Identifier ses angles morts demande trois étapes :

1-Le miroir stratégique : accepter un diagnostic externe, réalisé par des experts capables de radiographier son image, sa posture et sa communication avec neutralité.

2-L’écoute active : prêter attention aux retours de ses équipes, partenaires et publics, non pas comme des critiques, mais comme des révélateurs.

3-La discipline corrective : traduire ces observations en décisions concrètes, ajuster son discours, renforcer une présence digitale, clarifier ses prises de parole.

Corriger un angle mort n’est pas une opération ponctuelle, c’est un processus continu. C’est la capacité d’un leader à rester lucide sur lui-même, à anticiper les perceptions et à aligner son intention avec l’image qu’il projette.