Dans son mot d’introduction, Comlanvi Prudent Soglohoun, Directeur Adjoint en charge des Etudes à l’ENA a salué l’initiative, rappelant que de nombreuses étudiantes abandonnent chaque année leurs études à cause d’agressions, de harcèlement sexuel ou de pressions diverses. “Nous avons déjà tenté de mettre des boîtes à plaintes dans l’établissement, mais cela n’a pas pris”, a-t-il confié. Il a donc appelé les étudiantes à sortir du silence, et toute la communauté à s’engager dans un combat collectif contre les violences sexuelles et sexistes.
Maître Huguette Bokpe Gnacadja a, dans un discours empreint de pédagogie et de fermeté, à son tour, encouragé les étudiants à se protéger, à dire non, et à s’armer non pas pour faire la guerre, mais pour défendre leur droit à une scolarité sereine. Elle a rappelé que l’INF, institution dotée du pouvoir d’autosaisine, est en mesure d’accompagner toute victime de violence jusqu’à ce que justice soit faite.
La présidente de l’INF a également abordé les formes variées de violences : physique, psychologique, sexuelle, verbale, économique et numérique. Des échanges interactifs avec les étudiants ont permis d’illustrer, entre autres, la cyberviolence, le chantage sexuel et les mécanismes de pression souvent dissimulés dans les rapports d’autorité.
Un appel à la vigilance et à la solidarité
En soulignant l’importance de l’amour de soi et de la force mentale, Maître Huguette Bokpe Gnacadja a invité les étudiants à prendre leur avenir en main. “Ce dont je veux vous parler pourrait ternir votre avenir si vous n’êtes pas vigilants”, a-t-elle affirmé, soulignant que la vigilance, la dénonciation et l’information sont des armes efficaces pour prévenir les violences.
Pierrette AVLESSI, point focal Observatoire Genre de l’UAC auprès de l’ENA a émis le vive souhait que cette séance soit une opportunité pour déconstruire les stéréotypes et promouvoir une université où chaque fille et chaque femme se sent respectée, protégée et libre de poursuivre ses ambitions.
La rencontre s’est achevée sur un appel à la mobilisation et à la continuité des échanges. L’INF espère que cette intervention sera le point de départ d’une réelle dynamique contre les violences faites aux filles et aux femmes dans l’espace universitaire béninois.