La Nation Bénin...
Être bénéficiaire du programme ‘’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch)’’ est une chance. Artisans, responsables de centres de formation et acteurs du projet en conviennent. Au collège privé d’enseignement technique agricole Koberside international à Kpomassè (Cepetaki), à l’établissement para universitaire Assana Formation (Etaf) à Houèto, commune de Calavi, à l’Ecole supérieure des Energies renouvelables (Esmer), ou au centre de formation professionnelle Tci, les constats et témoignages engagent l’artisanat béninois dans un avenir glorieux. Artisans pâtissiers, boulangers, ceux de la chaîne de valeur agroalimentaire, spécialistes en électricité solaire photovoltaïque bénéficiaires du volet formation dudit projet démontrent par leur entrain et la pertinence du choix de la Rupture qui les met désormais sur orbite. Une première entièrement financée par le gouvernement.
Femme engagée pour la pérennisation du projet Assurance
pour le renforcement du capital humain (Arch), c’est son combat et elle y
tient. Pas pour son seul avantage, mais en reconnaissance à ce projet
gouvernemental grâce auquel elle se redécouvre et se trace déjà son avenir dans
la transformation des produits maraîchers. Sa fierté, Blandine Dèwaminou la
doit à l’Arch qui la mettra davantage en lumière au terme d’une formation
spécialement dédiée aux artisans de différents corps de métiers dont elle est une
heureuse bénéficiaire admise au collège privé d’enseignement technique agricole
Koberside international ‘’Cepetaki’’ dans la commune de Kpomassè.
« Je réfléchissais depuis longtemps à comment obtenir
les moyens financiers pour suivre une formation dans la transformation des
produits maraîchers. Le projet Arch me les a offerts gratuitement. Le cadre de
formation est excellent. J’apprécie l’accent mis sur la pratique. Cela nous
permet de comprendre sur quelle échelle agir pour avoir plus de rentabilité.
Avec cette formation, je me familiarise avec les machines que je n’ai pas chez
moi. Je remercie le gouvernement et tous ceux qui œuvrent pour la bonne marche
du projet Arch », se réjouit-elle. Elle pense déjà à comment faire pour
acquérir ses propres machines afin d’accroître sa production.
Andréa Hounsa, bénéficiaire du même projet dans le domaine
de la transformation agro-alimentaire, voit déjà son avenir en rose. Dans la
matinée de ce mardi 07 novembre, elle et ses camarades remarquables à travers
leur blouse blanche doublement frappée des logos du projet Arch, du ministère
des Affaires sociales et de la Microfinance et de celui de l’Agence nationale
de la protection sociale (Anps) étaient à pied d’œuvre pour faire ressortir
tout le potentiel du maïs béninois ; les unes sur sa transformation en
farine séchée pour la bouillie, les autres sur sa transformation en
amuse-gueules et en biscuits pour la consommation locale et pour l’exportation
aussi. « Cette formation nous fait grandir d’un coup. Nous travaillions de
manière traditionnelle. Avec ce projet du gouvernement, nous pouvons témoigner
de ce que nous avons amorcé la marche vers l’industrialisation », se
réjouit-elle.
Au centre Cepetaki, quatre filières s’offrent aux
bénéficiaires de la formation Arch, toutes des femmes : transformation des
produits céréaliers, des fruits, de tubercules et produits maraîchers.
Boniface Vidékon, directeur adjoint du centre, dit être en
présence d'apprenantes éveillées et consciencieuses. « Leur capacité
d’assimilation est bonne. Nous essayons de les encadrer pour renforcer leur
niveau technique afin de leur permettre d’améliorer leur production plus
tard », explique-t-il. Pour le compte du projet Arch, le centre enrôle
environ quarante femmes par semaine et en attend trois cent soixante-huit au
total.
Des exemples à foison
Des exemples d’engagement dans le cadre du projet Arch, il
y en a à foison sur les différents sites de formation dédiés à ce projet. Il
faut faire un tour à l’établissement para-universitaire Assana formation (Epaf)
à Houèto dans la commune d’Abomey-Calavi pour toucher du doigt l’ardeur et le
génie créateur des pâtissiers et boulangers, enrôlés dans le cadre dudit
projet. Grâce à la formation Arch, les pâtissiers découvrent mille et une
facettes de leur métier. Les modules de formation prévoient de renforcer leur
connaissance en matière de réalisation des entremets et gâteaux modernes, des
cake design, de décoration des gâteaux de la pâtisserie avec des dérivés de
noix de cajou, de la farine de blé….
A l’atelier des pâtissiers, les ‘’ cake design’’ apprêtés
pour orner les gâteaux en préparation traduisent le degré d’assimilation des
apprenants. Autour des gâteaux, tout un module pratique d’apprentissage est
déroulé par Christian Gillet, professeur en boulangerie pâtisserie, venu
spécialement de la France pour outiller cette catégorie d’artisans
bénéficiaires du projet Arch sur la délicatesse et la valeur de leur métier.
Rien n’est laissé au hasard. Selon les témoignages, c’est le souhait du chef de
l’Etat, Patrice Talon, qui ne veut pas d’une formation des artisans au rabais.
« Je suis ici pour accompagner les enseignants et transmettre le maximum
de connaissances aux artisans pâtissiers du Bénin. Il est indispensable de
développer l’artisanat parce qu’il est un vivier d’emplois et de richesse »,
explique Christian Gillet. Les pâtissiers, eux, sont heureux de découvrir tout
l’art qui se cache derrière la pâtisserie. « Je n’avais jamais su qu’avec
nos produits locaux, il était possible de réaliser autant de choses », se
réjouit Yolande Lissanon, pâtissière restauratrice.
A l’atelier ‘’boulangerie’’ dans le même centre, le cahier
des charges du formateur principal s’articule autour de la fabrication des
pains modernes et mixtes, sucrés salés, des pains à base de produits locaux
tels que la farine de manioc, de semoule, mélangée à celle de blé, avec les
grains de tournesol, de raisin sec, des pains nigérians et ghanéens…
Ici, deux cent dix artisans boulangers pâtissiers sont
concernés par la phase pilote du volet formation de l’Arch dont
quatre-vingt-seize boulangers et cent quatorze pâtissiers, à raison de quatorze
pâtissiers et douze boulangers par semaine.
Pour Waliou Aïnin, directeur général de l’Epaf, les responsables de centres de formation des artisans n’ont pas d’autre choix que d’accompagner le gouvernement, tant l’Arch est une vraie option de développement. « Derrière le projet Arch, se cache un esprit de développement local. Quand un artisan réussit, il emploie un vendeur, un caissier et d’autres. Quand trois mille artisans réussissent, ils impactent trois mille personnes », fait-il observer pour montrer la pertinence de ce projet ambitieux.
Formations gratuites !
Le volet formation de l’Arch regroupe plusieurs corps de
métier d’artisans et est entièrement financé par le gouvernement. Cette
gratuité recouvre le coût de la formation, l’hébergement, la restauration, le
transport et le suivi des bénéficiaires. Une véritable aubaine !
Démarrée le 30 octobre, la phase pilote du volet formation
du projet ‘’Assurance pour le renforcement du capital humain’’ s’achève le 31
décembre 2023.
Dans l’univers de l’électricité photovoltaïque au Bénin, le
projet Arch se révèle aussi un trésor. A l’Ecole supérieure des métiers des
énergies renouvelables (Esmer), la rigueur, l’encadrement administratif et
technique de Félix Comlan Ebo, président directeur général de l’école et son
équipe, sautent à l’œil.
Dans ce centre reconnu meilleur de l’Afrique de l’Ouest en
termes de certification des apprenants dans le domaine du solaire et
photovoltaïque par la Cedeao en octobre 2023, le défi est le même :
renforcer les capacités techniques des artisans électriciens photovoltaïques.
Félix Comlan Ebo n’en est pas peu fier. « C’est toujours un grand plaisir
pour les structures privées d’aller en partenariat avec l’Etat dans le cadre du
partenariat public-privé », fait-il observer, enthousiaste. Ce partenariat
va booster le développement du secteur des énergies et des énergies
renouvelables. « Nous allons produire des techniciens de qualité, les
présenter à la certification de la Cedeao afin qu’ils puissent exercer dans
tout l’espace ouest-africain et en dehors. En les formant, nous acquérons aussi
de l’expérience », révèle-t-il.
Edwige Alladakan, technicienne supérieure en énergies
renouvelables, fait partie des bénéficiaires de la formation Arch à
Esmer. « Je remercie le gouvernement qui a pensé à renforcer les
capacités des artisans au Bénin à zéro franc. Je suis très fière de ce projet
qui permettra à notre pays de bénéficier de nouvelles compétences », se
convainc-t-elle.
Bien outillée, elle ne jure dorénavant que par son
savoir-faire. « Le peuple béninois pourra nous évaluer sur le terrain par
notre professionnalisme en ce qui concerne les installations électriques
photovoltaïques, de qualité, à moindre coût et durables », promet la jeune
dame, sourire aux lèvres.
Au centre de formation professionnelle Tci-Bénin, on
découvre des artisans électriciens bâtiments en gilet vert, inlassables. Le
projet Arch donne des ailes à ces jeunes bénéficiaires qui se déploient sur les
installations électriques.
Le projet Arch est sous la tutelle de l’Agence nationale de
protection sociale (Anps), avec comme cibles les artisans sur toute l’étendue
du territoire national. Le volet
formation ne se limite pas au renforcement des capacités. Le plus grand
bénéfice des artisans, c’est l’accompagnement de l’Etat à leur profit.
Martial Goïto, conseiller Arch formation, évoque les
nombreux avantages pour les artisans. « Toutes les formations sont
gratuites. L’Etat accompagne les artisans avec un ‘’crédit Arch artisan’’
afin de leur permettre d’acquérir leurs propres matériels au terme de la
formation. Le montant varie de cent mille à deux millions en fonction des
besoins exprimés par chaque artisan. Nous les formons à améliorer leur
technique de production. Nous les accompagnons dans l’élaboration de leurs
plans d’affaires, nous faisons un coaching entrepreneurial jusqu’à l’obtention
du crédit », détaille-t-elle.