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Projet Arch/Montée en compétence des artisans: Glorieuse heure de l’artisanat béninois

Société
Dans l’univers de l’électricité photovoltaïque au Bénin, le projet Arch se révèle aussi un trésor Dans l’univers de l’électricité photovoltaïque au Bénin, le projet Arch se révèle aussi un trésor

Être bénéficiaire du programme ‘’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch)’’ est une chance. Artisans, responsables de centres de formation et acteurs du projet en conviennent. Au collège privé d’enseignement technique agricole Koberside international à Kpomassè (Cepetaki), à l’établissement para universitaire Assana Formation (Etaf) à Houèto, commune de Calavi, à l’Ecole supérieure des Energies renouvelables (Esmer), ou au centre de formation professionnelle Tci, les constats et témoignages engagent l’artisanat béninois dans un avenir glorieux. Artisans pâtissiers, boulangers, ceux de la chaîne de valeur agroalimentaire, spécialistes en électricité solaire photovoltaïque bénéficiaires du volet formation dudit projet démontrent par leur entrain et la pertinence du choix de la Rupture qui les met désormais sur orbite. Une première entièrement financée par le gouvernement.

 

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 09 nov. 2023 à 02h11 Durée 8 min.
#projet Arch #compétence des artisans #l’artisanat béninois

Femme engagée pour la pérennisation du projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), c’est son combat et elle y tient. Pas pour son seul avantage, mais en reconnaissance à ce projet gouvernemental grâce auquel elle se redécouvre et se trace déjà son avenir dans la transformation des produits maraîchers. Sa fierté, Blandine Dèwaminou la doit à l’Arch qui la mettra davantage en lumière au terme d’une formation spécialement dédiée aux artisans de différents corps de métiers dont elle est une heureuse bénéficiaire admise au collège privé d’enseignement technique agricole Koberside international ‘’Cepetaki’’ dans la commune de Kpomassè.

« Je réfléchissais depuis longtemps à comment obtenir les moyens financiers pour suivre une formation dans la transformation des produits maraîchers. Le projet Arch me les a offerts gratuitement. Le cadre de formation est excellent. J’apprécie l’accent mis sur la pratique. Cela nous permet de comprendre sur quelle échelle agir pour avoir plus de rentabilité. Avec cette formation, je me familiarise avec les machines que je n’ai pas chez moi. Je remercie le gouvernement et tous ceux qui œuvrent pour la bonne marche du projet Arch », se réjouit-elle. Elle pense déjà à comment faire pour acquérir ses propres machines afin d’accroître sa production.

Andréa Hounsa, bénéficiaire du même projet dans le domaine de la transformation agro-alimentaire, voit déjà son avenir en rose. Dans la matinée de ce mardi 07 novembre, elle et ses camarades remarquables à travers leur blouse blanche doublement frappée des logos du projet Arch, du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance et de celui de l’Agence nationale de la protection sociale (Anps) étaient à pied d’œuvre pour faire ressortir tout le potentiel du maïs béninois ; les unes sur sa transformation en farine séchée pour la bouillie, les autres sur sa transformation en amuse-gueules et en biscuits pour la consommation locale et pour l’exportation aussi. « Cette formation nous fait grandir d’un coup. Nous travaillions de manière traditionnelle. Avec ce projet du gouvernement, nous pouvons témoigner de ce que nous avons amorcé la marche vers l’industrialisation », se réjouit-elle.

Au centre Cepetaki, quatre filières s’offrent aux bénéficiaires de la formation Arch, toutes des femmes : transformation des produits céréaliers, des fruits, de tubercules et produits maraîchers.

Boniface Vidékon, directeur adjoint du centre, dit être en présence d'apprenantes éveillées et consciencieuses. « Leur capacité d’assimilation est bonne. Nous essayons de les encadrer pour renforcer leur niveau technique afin de leur permettre d’améliorer leur production plus tard », explique-t-il. Pour le compte du projet Arch, le centre enrôle environ quarante femmes par semaine et en attend trois cent soixante-huit au total. 

Des exemples à foison

Des exemples d’engagement dans le cadre du projet Arch, il y en a à foison sur les différents sites de formation dédiés à ce projet. Il faut faire un tour à l’établissement para-universitaire Assana formation (Epaf) à Houèto dans la commune d’Abomey-Calavi pour toucher du doigt l’ardeur et le génie créateur des pâtissiers et boulangers, enrôlés dans le cadre dudit projet. Grâce à la formation Arch, les pâtissiers découvrent mille et une facettes de leur métier. Les modules de formation prévoient de renforcer leur connaissance en matière de réalisation des entremets et gâteaux modernes, des cake design, de décoration des gâteaux de la pâtisserie avec des dérivés de noix de cajou, de la farine de blé….

A l’atelier des pâtissiers, les ‘’ cake design’’ apprêtés pour orner les gâteaux en préparation traduisent le degré d’assimilation des apprenants. Autour des gâteaux, tout un module pratique d’apprentissage est déroulé par Christian Gillet, professeur en boulangerie pâtisserie, venu spécialement de la France pour outiller cette catégorie d’artisans bénéficiaires du projet Arch sur la délicatesse et la valeur de leur métier. Rien n’est laissé au hasard. Selon les témoignages, c’est le souhait du chef de l’Etat, Patrice Talon, qui ne veut pas d’une formation des artisans au rabais. « Je suis ici pour accompagner les enseignants et transmettre le maximum de connaissances aux artisans pâtissiers du Bénin. Il est indispensable de développer l’artisanat parce qu’il est un vivier d’emplois et de richesse », explique Christian Gillet. Les pâtissiers, eux, sont heureux de découvrir tout l’art qui se cache derrière la pâtisserie. « Je n’avais jamais su qu’avec nos produits locaux, il était possible de réaliser autant de choses », se réjouit Yolande Lissanon, pâtissière restauratrice.

A l’atelier ‘’boulangerie’’ dans le même centre, le cahier des charges du formateur principal s’articule autour de la fabrication des pains modernes et mixtes, sucrés salés, des pains à base de produits locaux tels que la farine de manioc, de semoule, mélangée à celle de blé, avec les grains de tournesol, de raisin sec, des pains nigérians et ghanéens…

Ici, deux cent dix artisans boulangers pâtissiers sont concernés par la phase pilote du volet formation de l’Arch dont quatre-vingt-seize boulangers et cent quatorze pâtissiers, à raison de quatorze pâtissiers et douze boulangers par semaine.

Pour Waliou Aïnin, directeur général de l’Epaf, les responsables de centres de formation des artisans n’ont pas d’autre choix que d’accompagner le gouvernement, tant l’Arch est une vraie option de développement. « Derrière le projet Arch, se cache un esprit de développement local. Quand un artisan réussit, il emploie un vendeur, un caissier et d’autres. Quand trois mille artisans réussissent, ils impactent trois mille personnes », fait-il observer pour montrer la pertinence de ce projet ambitieux.  


Formations gratuites !

Le volet formation de l’Arch regroupe plusieurs corps de métier d’artisans et est entièrement financé par le gouvernement. Cette gratuité recouvre le coût de la formation, l’hébergement, la restauration, le transport et le suivi des bénéficiaires. Une véritable aubaine !

Démarrée le 30 octobre, la phase pilote du volet formation du projet ‘’Assurance pour le renforcement du capital humain’’ s’achève le 31 décembre 2023. 

Dans l’univers de l’électricité photovoltaïque au Bénin, le projet Arch se révèle aussi un trésor. A l’Ecole supérieure des métiers des énergies renouvelables (Esmer), la rigueur, l’encadrement administratif et technique de Félix Comlan Ebo, président directeur général de l’école et son équipe, sautent à l’œil.

Dans ce centre reconnu meilleur de l’Afrique de l’Ouest en termes de certification des apprenants dans le domaine du solaire et photovoltaïque par la Cedeao en octobre 2023, le défi est le même : renforcer les capacités techniques des artisans électriciens photovoltaïques. Félix Comlan Ebo n’en est pas peu fier. « C’est toujours un grand plaisir pour les structures privées d’aller en partenariat avec l’Etat dans le cadre du partenariat public-privé », fait-il observer, enthousiaste. Ce partenariat va booster le développement du secteur des énergies et des énergies renouvelables. « Nous allons produire des techniciens de qualité, les présenter à la certification de la Cedeao afin qu’ils puissent exercer dans tout l’espace ouest-africain et en dehors. En les formant, nous acquérons aussi de l’expérience », révèle-t-il. 

Edwige Alladakan, technicienne supérieure en énergies renouvelables, fait partie des bénéficiaires de la formation Arch à Esmer. « Je remercie le gouvernement qui a pensé à renforcer les capacités des artisans au Bénin à zéro franc. Je suis très fière de ce projet qui permettra à notre pays de bénéficier de nouvelles compétences », se convainc-t-elle.

Bien outillée, elle ne jure dorénavant que par son savoir-faire. « Le peuple béninois pourra nous évaluer sur le terrain par notre professionnalisme en ce qui concerne les installations électriques photovoltaïques, de qualité, à moindre coût et durables », promet la jeune dame, sourire aux lèvres.

Au centre de formation professionnelle Tci-Bénin, on découvre des artisans électriciens bâtiments en gilet vert, inlassables. Le projet Arch donne des ailes à ces jeunes bénéficiaires qui se déploient sur les installations électriques.

Le projet Arch est sous la tutelle de l’Agence nationale de protection sociale (Anps), avec comme cibles les artisans sur toute l’étendue du territoire national.  Le volet formation ne se limite pas au renforcement des capacités. Le plus grand bénéfice des artisans, c’est l’accompagnement de l’Etat à leur profit.

Martial Goïto, conseiller Arch formation, évoque les nombreux avantages pour les artisans. « Toutes les formations sont gratuites. L’Etat accompagne les artisans avec un ‘’crédit Arch artisan’’ afin de leur permettre d’acquérir leurs propres matériels au terme de la formation. Le montant varie de cent mille à deux millions en fonction des besoins exprimés par chaque artisan. Nous les formons à améliorer leur technique de production. Nous les accompagnons dans l’élaboration de leurs plans d’affaires, nous faisons un coaching entrepreneurial jusqu’à l’obtention du crédit », détaille-t-elle.

Le volet formation prévoit de former au total mille sept cent vingt artisans du 30 octobre au 31 décembre 2023 parmi lesquels trois cent soixante en formation actuellement dans les différentes régions du pays.