La Nation Bénin...
Dans
le septentrion, les 4 et 5 avril derniers à l’archevêché de Parakou, 50 jeunes
ont été outillés sur les techniques de rédaction et d’introduction de recours
devant les mécanismes de protection des droits humains. C’est dans le cadre de
la 7e édition d’une formation organisée par Amnesty international Bénin.
«
Les jeunes au cœur de l’activisme en faveur des droits humains devant les
mécanismes de protection ». C’est le thème de la conférence inaugurale de la 7e
édition de la formation sur la rédaction et l’introduction de recours devant
les mécanismes de protection des droits humains, organisée par Amnesty
international Bénin au profit de 50 jeunes, les 4 et 5 avril derniers à
l’archevêché de Parakou, pour le compte du nord. Le thème a été développé,
depuis Montréal au Canada, par le juriste Sètondji Roland Adjovi.
L’initiative
de Amnesty international Bénin est, selon le juriste et rapporteur général de
la Commission béninoise des droits de l’homme, Serge Prince Agbodjan,
essentielle pour doter les jeunes des outils nécessaires pour la promotion de
la défense des droits humains au Bénin. « Un recours, c’est une possibilité
offerte à une personne ou à un citoyen de pouvoir réclamer ou faire constater
la violation de son droit. C’est un droit qui est accordé depuis la Déclaration
universelle des droits de l’homme », précise-t-il. « Tous les citoyens sont
habilités à formuler le recours », insiste-t-il. « Au Bénin particulièrement,
il y a eu beaucoup d’innovations. Notre pays a choisi, depuis 1990, de donner
le pouvoir à tout citoyen de saisir la Cour constitutionnelle, laquelle est
tenue de lui répondre dans un délai. Aujourd’hui, nous avons une douzaine
d’institutions qui, dans divers domaines d’activités, offrent cette possibilité
de faire des recours », informe-t-il.
«
Depuis la première édition en 2019 à aujourd’hui, nous notons un réel engouement
pour cette formation. Nous avons de nombreux jeunes qui ont saisi les
mécanismes de protection des droits humains au niveau national et
international, sur des questions pertinentes, que ce soit en milieu
communautaire ou sur le plan national », se réjouit le coordonnateur média et
surveillance des droits humains à Amnesty international Bénin, Glory Cyriaque
Hossou. « Certains de leurs recours ont porté notamment sur la réaffirmation du
principe de la présomption d’innocence, le droit à la vie, le droit à la santé
et également le droit à un environnement sain », détaille-t-il. La formation,
soutient-il, a un réel impact sur le terrain. «Des décisions de principes ont
été obtenues par des jeunes ayant suivi ces formations. Tout dernièrement, deux
de nos jeunes ont réussi à faire condamner deux fonctionnaires de la police
ayant violé la Constitution, en usant de la force au cours de l’interpellation
d’un citoyen, en janvier dernier à Natitingou. La Cour a rendu sa décision en
leur faveur », fait-il observer avec fierté. « Les jeunes trouvent un intérêt
pour participer à cette formation. Cette année, dans le septentrion, nous avons
reçu 122 dossiers de candidatures en trois semaines. Malheureusement, nous
n’avons que 50 places », poursuit-il.
Les participants ont donc été formés sur les mécanismes de la gestion des droits humains aux niveaux national, régional et international, ainsi que leurs procédures. Ils ont désormais les compétences, pour pouvoir rédiger un recours.