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Rédaction de recours sur la protection des droits humains: Amnesty international Bénin renforce les compétences des jeunes

Société
La formation suscite un grand engouement au niveau des jeunes La formation suscite un grand engouement au niveau des jeunes

Dans le septentrion, les 4 et 5 avril derniers à l’archevêché de Parakou, 50 jeunes ont été outillés sur les techniques de rédaction et d’introduction de recours devant les mécanismes de protection des droits humains. C’est dans le cadre de la 7e édition d’une formation organisée par Amnesty international Bénin.

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 08 avr. 2025 à 11h06 Durée 3 min.
#Amnesty International Bénin

« Les jeunes au cœur de l’activisme en faveur des droits humains devant les mécanismes de protection ». C’est le thème de la conférence inaugurale de la 7e édition de la formation sur la rédaction et l’introduction de recours devant les mécanismes de protection des droits humains, organisée par Amnesty international Bénin au profit de 50 jeunes, les 4 et 5 avril derniers à l’archevêché de Parakou, pour le compte du nord. Le thème a été développé, depuis Montréal au Canada, par le juriste Sètondji Roland Adjovi.

L’initiative de Amnesty international Bénin est, selon le juriste et rapporteur général de la Commission béninoise des droits de l’homme, Serge Prince Agbodjan, essentielle pour doter les jeunes des outils nécessaires pour la promotion de la défense des droits humains au Bénin. « Un recours, c’est une possibilité offerte à une personne ou à un citoyen de pouvoir réclamer ou faire constater la violation de son droit. C’est un droit qui est accordé depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme », précise-t-il. « Tous les citoyens sont habilités à formuler le recours », insiste-t-il. « Au Bénin particulièrement, il y a eu beaucoup d’innovations. Notre pays a choisi, depuis 1990, de donner le pouvoir à tout citoyen de saisir la Cour constitutionnelle, laquelle est tenue de lui répondre dans un délai. Aujourd’hui, nous avons une douzaine d’institutions qui, dans divers domaines d’activités, offrent cette possibilité de faire des recours », informe-t-il.

« Depuis la première édition en 2019 à aujourd’hui, nous notons un réel engouement pour cette formation. Nous avons de nombreux jeunes qui ont saisi les mécanismes de protection des droits humains au niveau national et international, sur des questions pertinentes, que ce soit en milieu communautaire ou sur le plan national », se réjouit le coordonnateur média et surveillance des droits humains à Amnesty international Bénin, Glory Cyriaque Hossou. « Certains de leurs recours ont porté notamment sur la réaffirmation du principe de la présomption d’innocence, le droit à la vie, le droit à la santé et également le droit à un environnement sain », détaille-t-il. La formation, soutient-il, a un réel impact sur le terrain. «Des décisions de principes ont été obtenues par des jeunes ayant suivi ces formations. Tout dernièrement, deux de nos jeunes ont réussi à faire condamner deux fonctionnaires de la police ayant violé la Constitution, en usant de la force au cours de l’interpellation d’un citoyen, en janvier dernier à Natitingou. La Cour a rendu sa décision en leur faveur », fait-il observer avec fierté. « Les jeunes trouvent un intérêt pour participer à cette formation. Cette année, dans le septentrion, nous avons reçu 122 dossiers de candidatures en trois semaines. Malheureusement, nous n’avons que 50 places », poursuit-il.

Les participants ont donc été formés sur les mécanismes de la gestion des droits humains aux niveaux national, régional et international, ainsi que leurs procédures. Ils ont désormais les compétences, pour pouvoir rédiger un recours.