La Nation Bénin...
Venus de divers horizons, plusieurs journalistes sont
initiés à l’usage responsable et efficace de l’intelligence artificielle et du
fact checking dans le traitement de l’information. A l’occasion, ils pourront
mieux s’exercer à la manipulation des outils à base d’IA génératives de textes
et d’images ; en saisir les bénéfices mais aussi les risques. Cette formation,
qui se tient à Cotonou, du 11 au 16 août, est une initiative conjointe de
l’association EkoLab et de ses partenaires, le Réseau Dupont Verlon pour le
journalisme d’investigation (Reji) et Bénin Excellence.
Quelle devrait être la posture du professionnel des
médias face à l’essor de l’intelligence artificielle ? Il apparait que
l’intelligence artificielle devrait être pour le journaliste, un allié. Mais
comment faire de cet outil dynamique, difficile à cerner et ondoyant un allié
si l’on n’en saisit pas le fonctionnement. Renforcer les capacités des
journalistes pour un usage responsable et efficace de l’Intelligence
artificielle prend tout son sens et devient alors opportun. Partageant cette
valeur commune de renforcement des capacités, l’association EkoLab, le Réseau Dupont
Verlon pour le journalisme d’investigation (Reji) et Bénin Excellence ont
organisé, au profit des journalistes, une formation sur l’Intelligence
artificielle et le fact checking.
A en croire l’expert Philippe Couve de Samsa Africa,
cette formation permettra aux participants de saisir les opportunités qu’offre
l’Intelligence artificielle et de se prémunir contre les risques. Au terme de
la formation, les participants devraient comprendre le contexte d’émergence des
IA génératives; connaitre les bénéfices et les risques de l’usage des IA ;
identifier les pratiques responsables et éthiques ; s’exercer à la manipulation
des outils à base d’IA génératives de textes et d’images; avoir une meilleure
connaissance de l’usage du fact checking.
Situant le contexte de la formation, Sinatou Saka,
présidente de EkoLab, affirme que l’intelligence artificielle n’est plus un
sujet de tendance mais une réalité qui appelle à un renforcement de
compétences. Elle fait remarquer qu’en Occident, cet outil est de plus en plus
utilisé dans les rédactions. « L’intelligence artificielle n’est pas une
menace, c’est une opportunité », soutient Sinatou Saka qui insiste par ailleurs
sur l’importance de se former pour faire de cet outil un allié et non un
concurrent et pour se prémunir contre les déviances. EkoLab est une
organisation à but non lucratif, dédiée au développement du journalisme en
Afrique et fondée en juin 2021. EkoLab fait de la formation et de l’éducation
aux médias une mission fondamentale, avec l'ambition de décrocher les prochains
prix Pulitzer. L’association est également impliquée dans l’éducation aux
médias en milieu scolaire. «Nous croyons fermement que cet atelier va être une
très bonne occasion pour découvrir les ficelles de cet outil et permettre aux
participants de l’utiliser à bon escient, d’en tirer le meilleur profit », fait
observer Samuel Adimi, Secrétaire permanent à la communication du Reji. Le Reji
est un réseau créé par les lauréats de la bourse Ghislaine Dupont et Claude
Verlon. Il est présent dans quinze pays en Afrique avec pour vison de se former
pour mieux former.
Espéran Padonou, directeur de la Fondation Vallet, a
salué la tenue de cette formation qui s’inscrit non seulement dans les défis
contemporains d’innovation mais aussi dans la vision de la Fondation. Il
rappelle que la Fondation Vallet est une organisation qui s’investit dans
l’éducation dans trois pays : la France, le Bénin et le Vietnam. Au Bénin, la
fondation organise une école d’été sur l’intelligence artificielle et une école
d’été d’écriture et de journalisme. Il était alors utile, précise-t-il, de
joindre les deux initiatives afin d’outiller les journalistes et leur faire
profiter des avantages de l’intelligence artificielle dans l’exercice de leur
métier.