La Nation Bénin...
Le
vent violent ayant précédé la courte pluie de la nuit du mardi 2 avril dernier,
a plongé les populations du village Yêvié-Nougo, arrondissement de Zinvié (Abomey-Calavi),
dans le désarroi. Ces dernières ont vu leurs habitations décoiffées et ou
écroulées. Le Collège d’enseignement général (Ceg) de la localité n'est pas
épargné. Une situation qui plombe du coup l’éducation des apprenants.
Morceaux
de toitures au sol, gravats par-ci et branchages par-là, dans des maisons et
des ruelles. C’est la stupeur totale ce mercredi 3 avril dernier, dans les
rangs des populations de Yêvié-Nougo, un village de l’arrondissement de Zinvié
(Abomey-Calavi), victime d’une catastrophe naturelle d’une rare violence. Aux
environs de 23 heures 30 min la veille, suivant le récit des populations, un
orage s’est abattu sur le village, faisant de nombreux dégâts matériels. Pas de
blessés ni de pertes en vie humaine signalés, mais la localité présente un
paysage totalement défiguré par l'orage.
«
Le vent a commencé par toucher le mur de ma chambre de manière très brutale. Je
voulais sortir pour voir ce qui se passait mais ma famille m’en a dissuadé. Un
petit instant après, on a entendu un grand bruit au niveau de la toiture. On
lève nos regards, et on voit le vent en train d’emporter une partie des tôles
et de la charpente… », raconte Zinsou Damien Fassinou, l’un des sinistrés. « Le
vent était tellement violent que personne ne pouvait sortir pour voir ce qui se
passait réellement au dehors. Au final, je constate qu’en plus de mes trois
chambres et mes deux salons, il a décoiffé ma porcherie, détruit ma clôture et
déposé une partie des débris chez mon voisin. Un autre voisin a retrouvé
quelques-unes de ses tôles chez moi…», renchérit Quirin Azé, un autre habitant
du village.
Une
centaine de maisons ont été touchées, selon les victimes. L’ampleur des dégâts
varie d’une concession à une autre. Le vent a déraciné des arbres, petits et
grands ; détruit des murs avant qu’une courte pluie ne tombe. «Le couloir, le
salon y compris nos effets personnels, sont mouillés. Une partie du mur de
l’arrière-cour au niveau de la cuisine est tombée chez notre voisin et le vent
a éparpillé marmites, bassines et d’autres affaires qui étaient là. La toiture
de mes boutiques n'en parlons pas… », décrit Bertille Beydowou Montcho, une
autre sinistrée.
Des
familles à la belle étoile
L’état
du village, suite à la catastrophe naturelle, n’a pas laissé l'autorité locale
indifférente. Jean Akotegnon Bekpon, chef du village de Yêvié-Nougo, a aussitôt
fait le constat et remonté l’information à son supérieur hiérarchique qu’est le
chef d’arrondissement de Zinvié. « Aux environs de
00
h, j’ai commencé par recevoir des coups de fil de certains administrés
affectés. C’est ainsi que je me suis mis sous les dernières gouttes de la pluie
pour sillonner un peu le village et faire le constat. Le mercredi 3 avril à 7
heures, j’ai constitué une équipe qui est passé de maison en maison », informe
le chef de village, avant de confirmer la gravité de la situation. « Ce que
nous avons constaté est triste. Deux tiers des ménages du village sont en
difficultés. Presque tout est détruit, dans certaines maisons. J’ai fait le
point au chef d’arrondissement ce matin. Je pense contacter également le Centre
de promotion sociale parce que la mairie à elle seule ne peut pas faire face à
la situation », explique-t-il.
Aussitôt
après le drame, certains propriétaires ont entamé la réhabilitation de leurs
demeures, mais d’autres sont sans le minimum et ne savent pas pour l’instant à
quel saint se vouer. Des familles entières, des enfants orphelins, des veuves
assurent qu’ils dormiront à la belle étoile faute d’abris et de moyens pour
réhabiliter l’existant. Pour cela, ils en appellent à l’aide des bonnes
volontés.
«
Nous demandons de l’aide… C’est déjà la saison pluvieuse donc, nous-mêmes, nos
enfants et nos effets personnels sommes exposés… La courte pluie qui a suivi le
vent d’hier a endommagé les fournitures scolaires de mes enfants, or la reprise
des classes est dans quelques jours », se plaient Quirin Azé. Un appel à l’aide
appuyé par le chef village Akotegnon Jean Bekpon. « Je demande à tout le monde
d’avoir un cœur d’amour pour ces populations en difficultés. Si éventuellement
une autre pluie s’abat ici pendant un, deux ou trois jours, les populations
vont se retrouver sous les hangars des marchés ou peut-être dans des écoles,
parce qu’elles n’ont pas les moyens pour reconstruire tout ce qui est détruit…
», assure-t-il.
Selon
les recoupements effectués sur place, cette catastrophe naturelle n’est pas
nouvelle dans la localité. En 2009, une situation du genre s’était déjà
produite sauf qu’elle n’avait pas été aussi violente et dévastatrice, d’après
les populations.