La Nation Bénin...

Alicia Gnonlonfoun Assogba, nouvelle gardienne de but des Amazones du Bénin: « Jouer pour le Bénin, est un signe du destin et un honneur pour mon grand-père»

Sports
Alicia Gnonlonfoun Assogba, nouvelle gardienne de but des Amazones du Bénin Alicia Gnonlonfoun Assogba, nouvelle gardienne de but des Amazones du Bénin

Nouvelle gardienne de but des Amazones du Bénin, Alicia Gnonlonfoun Assogba, 20 ans, découvre la sélection nationale à l’occasion du dernier tour qualificatif de la CAN féminine Maroc 2025 face au Nigeria. Ancienne joueuse formée aux Girondins de Bordeaux, elle revient sur son lien avec le Bénin, sa fierté de défendre les couleurs de la patrie de son grand-père et sur son parcours. Entretien.

Par   Abdul Fataï SANNI, le 22 oct. 2025 à 09h38 Durée 3 min.
#Alicia Gnonlonfoun Assogba

La Nation : Bonjour Alicia. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

 

Alicia Gnonlonfoun Assogba : Je m’appelle Alicia Gnonlonfoun Assogba, j’ai 20 ans et j’évolue actuellement au club de Mérignac-Arlac, en France, depuis le début de l’année. J’ai commencé le football à l’âge de huit ans et je suis gardienne de but. C’est une immense fierté pour moi d’être ici, sous les couleurs du Bénin. C’est ma première convocation en équipe nationale, et je suis vraiment enchantée de vivre cette expérience.

 

Qu’est-ce qui vous a motivée à venir représenter le Bénin ?

Pour être honnête, c’est un peu le destin. Au début de l’année, j’ai eu une blessure qui m’a beaucoup affectée, au point où j’avais envisagé d’arrêter le football. Puis, j’ai reçu l’appel du staff des Amazones. Ça a été comme un signe. J’y ai vu un déclic, une seconde chance. Je me suis dit : « Non, Alicia, tu ne peux pas tourner la page maintenant. » Il y a eu quelques complications administratives, mais j’ai persisté, et me voilà aujourd’hui ici, avec mon passeport béninois et un grand sourire. Je suis profondément heureuse d’avoir saisi cette opportunité.

 

Comment s’est passée votre intégration parmi les Amazones ?

Franchement, tout se passe très bien. C’est vrai que je ne parle pas encore la langue et que ma peau est un peu plus claire, mais cela n’a aucune importance. Les filles m’ont accueillie comme une sœur. On chante, on danse, on rit ensemble. C’est ça, l’Afrique : la chaleur humaine, la solidarité, la joie. L’ambiance est magnifique, et je me sens vraiment à ma place dans cette famille.

Quel est votre lien avec le Bénin ?

Mon grand-père est 100 % béninois, et donc une grande partie de ma famille l’est aussi. C’est de là que vient mon attachement à ce pays. Certes, je parle peu la langue, et mon apparence peut surprendre, mais dans le cœur, je suis béninoise, fière et pleinement consciente de mes racines. Porter ce maillot, c’est une manière d’honorer mon grand-père et mes origines.

 

Vous découvrez l’équipe nationale à un moment crucial, face au Nigeria. Que savez-vous de cette équipe ?

Je me suis bien renseignée. Le Nigeria, c’est une grande nation du football féminin, avec un palmarès impressionnant et des joueuses évoluant dans de grands clubs. Mais pour moi, rien n’est impossible. Nous allons jouer avec le cœur, avec foi, et non avec la peur. Comme on dit, rien n’est impossible à celui qui croit.

 

Vous avez été formée aux Girondins de Bordeaux. Que retenez-vous de cette expérience ?

J’ai rejoint les Girondins de Bordeaux en 2021 et j’y suis restée jusqu’à la fin de l’année 2023. C’était une expérience extraordinaire. C’est un club professionnel, avec des infrastructures et un encadrement de très haut niveau. Je m’y suis entraînée chaque jour, parfois même avec l’équipe première, qui évoluait alors en D1 Arkema. Cette période m’a beaucoup apporté : discipline, rigueur, confiance et ambition. Malheureusement, ma blessure est venue freiner ma progression, mais je ne garde que du positif. Ces années m’ont forgée.

 

Après Bordeaux, comment s’est déroulée votre reprise ?

Ma blessure m’a obligée à faire une pause. J’ai tenté plusieurs fois de revenir, mais ça « recassait », comme on dit. À un moment, j’ai voulu tout arrêter. Mais je crois que Dieu en avait décidé autrement. Quand les Amazones m’ont appelée, j’ai senti que c’était le moment de revenir. Aujourd’hui, je reprends peu à peu le rythme. Le football, ça ne s’oublie pas, c’est dans le sang.

 

Un message au public béninois avant ce grand défi contre le Nigeria ?

Oui, un message du cœur. Nous savons que ce sera un match difficile, mais nous allons tout donner pour le Bénin. Nous voulons rendre notre peuple fier. Alors, je demande au public de nous soutenir, de prier pour nous, de croire en nous. Criez pour nous, vibrez avec nous ! Nous jouerons avec tout notre cœur, et j’ai la conviction que ça va le faire.