La Nation Bénin...
Ancien international béninois et actuel président de l’Union nationale des footballeurs professionnels du Bénin (Unfpb), Romuald Boco se réjouit de la qualification des Guépards pour la Can 2025 au Maroc. Entre analyse du parcours de l’équipe nationale, appréciation du championnat béninois et message aux joueurs, il partage sa vision et ses espoirs pour le football béninois.
La Nation : Les Guépards se sont qualifiés pour la Can 2025 au Maroc. Quels sont vos sentiments ?
Romuald Boco : C’est toujours un immense plaisir pour moi, en tant qu’ancien joueur, de voir le Bénin se qualifier. J’ai toujours soutenu notre équipe nationale. Je vais régulièrement les voir jouer ; j’étais notamment présent en France lors du match contre la Côte d’Ivoire. J’entretiens d’ailleurs de très bonnes relations avec les joueurs, qui soutiennent également notre association. Nous échangeons souvent et je suis admiratif du travail accompli. L’équipe évolue bien, on observe une stabilité précieuse. Rien n’est surprenant, car les résultats parlent d’eux-mêmes. Cette sélection est prometteuse et suscite beaucoup d’espoir. Nous avons un groupe solide. Comme à mon habitude, je serai présent au Maroc pour les encourager.
Le Bénin avait atteint les quarts de finale en Egypte. Pensez-vous que l’exploit peut être réédité au Maroc ?
Le football est imprévisible. Tout dépendra de la composition de la poule et de la dynamique des matchs à élimination directe. Mais une chose est sûre : tout reste possible. C’est une équipe jeune, pleine de talent, et j’ai confiance en elle. Le climat au Maroc en décembre sera similaire à celui de l’Égypte, ce qui peut nous être favorable. L’équipe a aussi montré sa capacité à bien jouer à l’extérieur, comme lors des matchs disputés en Côte d’Ivoire. Cette génération me rappelle celle de 2010 : un groupe qui se connaît depuis plusieurs années et qui affiche une vraie maîtrise collective.
Le groupe du Bénin, avec le Sénégal, la Rdc et le Botswana, semble relevé…
Oui, ce sera difficile. Le Sénégal et la République démocratique du Congo sortent d’excellentes campagnes, avec des effectifs riches et compétitifs. Quant au Botswana, il ne faut pas le sous-estimer. En Afrique, il n’y a plus de « petites équipes». La dernière Can l’a encore prouvé : des nations que l’on croyait modestes ont livré des prestations exceptionnelles. Rappelez-vous que la Côte d’Ivoire a subi une lourde défaite face à une équipe dite « faible ». Aujourd’hui, même le Bénin n’est plus perçu comme une petite nation. Nous faisons désormais partie des meilleures sélections africaines.
Vous suivez également le championnat national. Comment jugez-vous son évolution récente ?
Je donnerai mon avis personnel. Je suis heureux que le nombre de clubs en première division ait été réduit. Quand nous en avions 36, c’était ingérable et cela ne favorisait pas la compétitivité. Même dans les grandes nations comme l’Angleterre ou l’Espagne, on n’a jamais vu un tel schéma. Pour construire un championnat fort, il faut limiter le nombre d’équipes et en faire une véritable élite. C’est ce qui garantit la qualité du jeu et attire l’attention. L’exemple des grandes compétitions internationales est parlant : lorsqu’on resserre le nombre de clubs, on obtient une compétition relevée et spectaculaire. Pour le Bénin, cette réduction est une avancée essentielle.
Un dernier mot ?
En tant qu’ancien international et aujourd’hui président de l’Union nationale des footballeurs professionnels du Bénin, je souhaite beaucoup de réussite à notre sélection pour cette Can. Nous devons accompagner nos joueurs, les soutenir et leur donner les meilleures conditions pour défendre dignement les couleurs du pays. Il ne faut pas oublier que le football est un métier. Le footballeur est un travailleur, avec des droits et des devoirs. Notre rôle est de veiller à ce que ces droits soient respectés et que nos jeunes puissent vivre pleinement de leur passion. Je reste confiant quant à nos Guépards, ils ont les atouts pour écrire une nouvelle page de l’histoire du football béninois.
Ancien international béninois, Romuald Boco estime que la poule du Bénin est relevée avec le Sénégal et la Rd Congo