La Nation Bénin...
A quelques jours des finales de la Pfl Africa 2025 prévues à l’Hôtel Sofitel, à Cotonou, le combattant béninois Jean Dos Santos (9-1), pensionnaire du club Hèviosso Mma, affiche sérénité et détermination. Opposé au Nigérian Cornel Thompson (10-3) dans un duel continental très attendu, il revient sur sa préparation, son état d’esprit, son parcours et ses ambitions, dans cet entretien exclusif.
La Nation : Vous participez dans quelques jours aux finales de la Pfl Africa 2025. Où en êtes-vous avec votre préparation ?
Jean Dos Santos : Grâce à Dieu, la préparation se déroule très bien. Nous arrivons pratiquement au terme du cycle d’entraînements et je me sens en excellente forme physique et mentale. Le travail a été intense, sérieux et structuré. Avec mes coachs, nous avons énormément répété, peaufiné les détails et travaillé les ajustements nécessaires. Aujourd’hui, je suis prêt. Comme toujours, je préfère laisser parler l’octogone. Rendez-vous le jour J. L’objectif est d’aller chercher la victoire.
Il s’agit d’un duel continental face à d’autres combattants africains. Avez-vous une idée du niveau de la compétition, notamment de votre adversaire nigérian ?
Oui bien sûr. Ce n’est pas la première fois que j’affronte un combattant nigérian, ni même que je combats contre lui. J’ai déjà livré des combats face à des Nigérians, y compris ici au Bénin. La pression et le stress font partie du jeu, mais je les gère très bien. C’est devenu une habitude. Je reste concentré sur mon travail.
Que savez-vous des forces et faiblesses de votre adversaire ?
Nous avons beaucoup travaillé là-dessus. Avec mes coachs, nous avons analysé plusieurs de ses combats, étudié ses points forts et ses points perfectibles. Cela dit, en Mma, il y a toujours des surprises. Personnellement, je me considère comme un combattant complet. J’ai mon propre plan de combat et je lui réserve quelques surprises.
Craignez-vous que votre adversaire arrive avec des stratégies spécifiques ?
En Mma, chaque combattant vient avec son plan. De notre côté, nous avons travaillé plusieurs options. Avec mes coachs, nous avons élaboré différents game plans que nous répétons régulièrement à l’entraînement. L’important est de pouvoir s’adapter rapidement au style et au rythme de l’adversaire. Nous avons anticipé plusieurs scénarii possibles, et je me sens prêt à faire face à toutes les situations.
Vous avez récemment effectué un stage à l’étranger, notamment au Kazakhstan. Que vous a apporté cette expérience?
Ce stage a été extrêmement bénéfique. Le Kazakhstan est une référence en matière de sports de combat. Nous y sommes allés pour élever notre niveau, acquérir davantage d’expériences et nous confronter à d’autres styles. J’ai tourné avec plusieurs combattants dans différentes salles, rencontré de très bons partenaires d’entraînement et appris de nouvelles approches techniques. Je tiens d’ailleurs à remercier le président de la Fédération, qui œuvre sans relâche pour nous ouvrir les portes de l’international et nous permettre de progresser hors de nos frontières.
Vous revenez également d’un combat gagné par K.-o et vous avez été accueilli en héros à Cotonou. Ressentez-vous une pression particulière à l’idée de combattre devant le public béninois ?
Honnêtement, non. Ce n’est pas la première fois que je suis accueilli chaleureusement par le peuple béninois. Après certaines victoires, notamment en France, j’ai déjà connu cet accueil populaire. C’est toujours un immense honneur. Bien sûr, nous nous préparons aussi bien à la victoire qu’à la défaite, car le sport reste le sport. Mais je donne toujours le meilleur de moi-même à l’entraînement. Cette fois encore, je veux offrir la victoire au peuple béninois. Il n’y a aucune pression négative, seulement une grande motivation.
Votre dernier combat s’est achevé très rapidement. Peut-on s’attendre à une nouvelle fin expéditive ?
Pourquoi pas ? Nous nous entraînons pour finir les combats le plus efficacement possible. L’objectif n’est pas de durer inutilement, mais d’imposer notre stratégie. Lors de mon dernier combat, la technique utilisée avait été répétée quelques minutes avant l’entrée dans la cage, dans les vestiaires, avec mon coach. Nous y avons cru, je l’ai appliquée et cela a fonctionné. C’est une grande expérience pour moi et une fierté de représenter le Bénin à ce niveau.
Comment gérez-vous la pression d’un grand événement comme les Finales de la Pfl Africa ?
La pression fait partie du métier. Mentalement, nous nous préparons à combattre devant une foule, dans des contextes parfois hostiles. Une fois dans la cage, je me concentre uniquement sur le combat, pas sur le public. C’est mon travail. La pression ne me perturbe pas, elle me stimule.
Pourquoi avoir choisi les sports de combat, et particulièrement le Mma ?
Depuis mon enfance, le sport fait partie de ma vie. J’ai commencé très jeune par le football, puis j’ai pratiqué le rugby, où j’ai appris certaines bases utiles au Mma, comme les saisies. Plus tard, je me suis inscrit au Mma à Cotonou. J’ai compris qu’il fallait mieux canaliser cette énergie dans un cadre sportif structuré plutôt que dans la rue. Aujourd’hui, mon ambition est de représenter dignement le peuple béninois.
Avez-vous une idole dans ce sport ?
Oui, Francis Ngannou. C’est un combattant qui m’inspire énormément par son parcours, sa détermination et son courage. J’apprends beaucoup en observant ses combats.
Qu’est-ce qui vous motive au quotidien ?
Ma famille est ma principale source de motivation. Penser à mes parents et à mes proches me donne la force de continuer et de me surpasser.
Un message à adresser au public sportif béninois ?
J’invite le public béninois à se mobiliser massivement pour venir nous soutenir. Prenez vos billets et rendez-vous le 20 décembre à l’Hôtel Sofitel. Je promets de donner le meilleur de moi-même. Le défi est le K.-O. Peuple béninois, fans du Mma et de la Pfl Africa, je vous attends pour une grande soirée de combat à Cotonou.
Jean Dos Santos, la sérénité d’un combattant en mission