La Nation Bénin...
À l’issue de la première
séance d’entraînement des Amazones du Bénin à Lomé, le sélectionneur national,
Ouzérou Abdoulaye, a livré ses impressions sur la préparation de son équipe
avant le choc face au Nigeria. Entre lucidité, optimisme et foi en son groupe,
le technicien béninois évoque la cohésion de l’effectif, l’absence d’Aude
Gbédjissi et la force mentale d’une sélection qui rêve d’exploit.
La Nation : Coach, première
séance d’entraînement en terre togolaise. Qu’avez-vous voulu transmettre à vos
joueuses ?
Ouzérou Abdoulaye : C’est la continuité du travail entamé depuis quelques jours, notamment autour des transitions. Dès la récupération du ballon, il faut pouvoir en faire bon usage. Ce n’est pas seulement le fait de défendre et de récupérer qui compte, mais aussi la manière dont on exploite les circuits de jeu possibles. Comme je le dis souvent, nous n’aurons sans doute pas la possession face au Nigeria. C’est une réalité. À nous donc de bonifier chaque ballon, de ne pas les gaspiller. Quand on en a peu, il faut tout faire pour en tirer le maximum. Nous espérons travailler toute la semaine dans cette logique, afin que le match de vendredi soit le reflet de ce que nous répétons à l’entraînement. Évidemment, entre les séances et la compétition, il y a toujours un décalage. Mais j’ai confiance que les filles sauront transposer nos acquis sur le terrain.
Plusieurs joueuses ont rejoint le groupe ces dernières heures. Comment se passe leur intégration dans la famille des Amazones ?
C’est tout simplement
fantastique. La plupart ont déjà l’habitude de revenir, donc l’adaptation se
fait naturellement. Seule Alicia est véritablement nouvelle, mais elle s’est
intégrée de la plus belle des manières. Les retrouvailles ont été brèves, car le
travail reprend très vite. J’aime bien que mes joueuses travaillent dans la
bonne humeur, mais toujours avec sérieux. Il y a des séances où l’on insiste
davantage sur la rigueur, et d’autres plus détendues. C’est important
d’équilibrer, car une pression constante finit par peser sur le mental. Nous
sommes encore à quelques jours du match, il faut donc laisser un peu de place à
la joie, aux sourires, pour que les filles abordent la rencontre avec un esprit
clair et positif.
L’absence d’Aude Gbédjissi est-elle un coup dur pour votre équipe ?
C’est vrai, c’est un coup dur,
car Aude est sans conteste l’une de nos meilleures joueuses. Mais dans le
football, ce genre de situation arrive. Honnêtement, je m’y étais un peu
préparé depuis sa blessure au genou. Nous espérions tous son retour, mais le
temps de récupération était incertain. Aujourd’hui, c’est à nous de redonner
confiance aux autres joueuses. Ce genre d’épreuve soude davantage le groupe
qu’il ne l’affaiblit. Les filles sont déterminées à faire honneur à leur
coéquipière. L’objectif est de passer ce tour pour permettre à Aude de revenir
achever, avec ses partenaires, cette belle aventure qu’elles ont commencée
ensemble.
Ouzérou Abdoulaye, sélectionneur des Amazones du Bénin