Professionnalisation et exportation des talents: Sidikou Karimou trace les lignes d'un projet à la fois réaliste et durable

L’avenir du handball béninois, selon Sidikou Karimou, président de la Fédération béninoise de handball (Fbhb), passe avant tout par la professionnalisation des clubs, véritables moteurs du développement. « Si nous voulons faire évoluer notre discipline, nous devons la professionnaliser. Et cela commence par les clubs», a affirmé l’invité du « Café Média Plus », vendredi 7 novembre dernier, à Cotonou. Le président de la Fbhb rappelle que la fédération ne peut agir seule, mais comme un bras opérationnel des réformes initiées au niveau national. Le projet des sociétés sportives, soutenu par le gouvernement, constitue à ses yeux une opportunité à saisir. Il prône une adaptation du modèle du football, non pas dans la forme, mais dans l’esprit. « Chaque discipline doit trouver sa voie et se structurer selon ses réalités», souligne-t-il. La réussite de cette vision repose toutefois sur la régularité des ressources.

« Le plus grand problème du sport béninois reste la continuité. Les cycles de découragement freinent nos progrès », observe-t-il. Pour y remédier, la Fbhb mise sur des partenariats solides, notamment avec le club français Hbc Nantes. Ce partenariat soutient un projet d’académie destiné à former les jeunes talents et à garantir un modèle autonome. « Ce projet ne dépendra ni de la fédération ni de ma personne. Il vivra grâce à une vision partagée entre le Bénin et ses partenaires », a-t-il rassuré.

Ouverture internationale

Pour Sidikou Karimou, la visibilité du handball béninois passe aussi par la présence de ses athlètes à l’étranger.

« Participer régulièrement aux compétitions internationales, c’est donner envie aux talents, ici et ailleurs, de rejoindre le Bénin », explique-t-il. Grâce à la collaboration avec le Hbc Nantes, des joueurs et joueuses béninois pourront bientôt évoluer dans des clubs européens. Le championnat national devient ainsi une vitrine d’exposition, favorable au recrutement. Mais le président n’ignore pas les obstacles culturels qui freinent parfois l’essor des jeunes athlètes. « Beaucoup de parents hésitent à laisser partir leurs enfants de moins de 18 ans à l’étranger. C’est un enjeu sociologique autant que sportif », regrette-t-il. Pour répondre à ces inquiétudes, la Fbhb met en place des mécanismes d’accompagnement et de sécurisation des démarches. Deux handballeurs béninois évoluent déjà en France, preuve que la dynamique est lancée. In fine, Sidikou Karimou appelle à une transformation profonde des mentalités. « La professionnalisation n’est pas qu’une réforme structurelle, c’est un état d’esprit. Nous devons penser à long terme, investir dans la formation et la confiance. C’est ainsi que naîtra une génération capable de rivaliser à l’international», a conclu Sidikou Karimou, président de la Fbhb.