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Partenariat sino-africain: De l'infrastructure à l'innovation, vers une modernisation commune

International
Le 15e Plan quinquennal insufflera un dynamisme puissant à la modernisation du continent africain ouvrant des perspectives prometteuses pour la construction d’une communauté de destin sino-africaine de haut niveau Le 15e Plan quinquennal insufflera un dynamisme puissant à la modernisation du continent africain ouvrant des perspectives prometteuses pour la construction d’une communauté de destin sino-africaine de haut niveau

Le monde traverse aujourd’hui des mutations profondes, inédites depuis un siècle. Pourtant, la Chine et l’Afrique demeurent une communauté de destin étroitement unie. Le 15e Plan quinquennal (2026-2030), dont la mise en œuvre est imminente, constitue non seulement une étape cruciale pour la Chine dans son nouveau parcours vers la modernisation socialiste, mais il insufflera un dynamisme puissant à la modernisation du continent africain, ouvrant des perspectives prometteuses pour la construction d’une communauté de destin sino-africaine de haut niveau.

Par   Isidore GOZO et Xie Chengcheng, (CGTN Français, Beijing), le 28 oct. 2025 à 03h08 Durée 3 min.
#Partenariat sino-africain

En prélude à la mise en œuvre du 15e Plan quinquennal, la Chine et l’Afrique renforcent leur coopération pour bâtir un avenir commun, où modernisation et développement durable se conjuguent pour créer un modèle gagnant-gagnant. Les plans quinquennaux, en tant qu'outil essentiel de gouvernance en Chine, reflètent pleinement les atouts distinctifs du système socialiste aux caractéristiques chinoises. Ce système de planification unique, qui allie conception scientifique de haut niveau et large participation sociale, transforme la vision du développement national en une feuille de route opérationnelle. Depuis le premier plan quinquennal en 1953, la Chine a réalisé, à travers quatorze plans quinquennaux successifs, un véritable miracle dans l’histoire du développement humain. Durant la période du 14e Plan quinquennal (2021-2025), la puissance économique, technologique et globale de la Chine a connu une progression significative, et la modernisation à la chinoise a avancé résolument. Ces réalisations ont également jeté des bases solides pour approfondir la coopération sino-africaine, qui a porté ses fruits dans de nombreux domaines clés.

Dans le secteur des infrastructures, plusieurs projets emblématiques ont été menés à bien. Prenons l’exemple du chemin de fer Mombasa-Nairobi, fleuron du réseau ferroviaire d’Afrique de l’Est. Depuis sa mise en service, il a permis de créer plus de 74 000 emplois, contribué à plus de 2 % du Pib du Kenya et stimulé de 15 % la production industrielle le long de son tracé, devenant une véritable « artère économique » pour la région. Parallèlement, le port en eau profonde de Lekki, au Nigeria, opérationnel depuis début 2023, a sensiblement amélioré la congestion portuaire en Afrique de l’Ouest et devrait générer plus de 170 000 emplois. Le projet du quartier central des affaires de la nouvelle capitale administrative égyptienne incarne quant à lui l’excellence de la coopération sino-égyptienne. La tour signal, culminant à 385,8 mètres (le «plus haut gratte-ciel d’Afrique»), achevée, promeut l’adoption des normes et technologies chinoises de construction à travers l’Afrique. Sur le plan économique et commercial, la Chine reste le premier partenaire commercial de l’Afrique pour la quinzième année consécutive. L’exemption tarifaire sur 100 % des lignes tarifaires accordée aux Pays les moins avancés (Pma) africains a considérablement soutenu leurs exportations vers la Chine. Les données montrent qu’entre janvier et juillet 2025, les importations chinoises en provenance des Pma africains ont atteint 39,66 milliards de dollars américains, en hausse de 10,2 % par rapport à l’année précédente. Des produits comme l’avocat kényan, le café éthiopien ou les fèves de cacao camerounaises ont accédé plus rapidement au marché chinois via des plateformes telles que la Foire internationale des importations de Chine (Ciie) et le Forum sur la coopération sino-africaine (Focac). Par ailleurs, l’investissement direct chinois en Afrique a maintenu une moyenne annuelle supérieure à 3 milliards de dollars ces cinq dernières années, couvrant des secteurs tels que les infrastructures, la fabrication, le numérique, entre autres.

Des avancées majeures

La coopération sanitaire a également connu des avancées majeures. La Chine a fourni 240 millions de doses de vaccins aux pays africains, permettant de couvrir l’ensemble des pays demandeurs, et des sites de production locaux ont été établis en coopération avec l’Égypte, le Maroc, l’Algérie, entre autres. Le siège des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa Cdc), inauguré début 2023 et doté d’équipements de laboratoire modernes, a notablement renforcé la surveillance des maladies et les capacités d’intervention d’urgence sur le continent. En outre, la création de l’Alliance des hôpitaux Chine-Afrique a facilité la mise en place de partenariats entre 30 paires d’hôpitaux, œuvrant à la formation de «personnels médicaux qui ne quittent jamais l’Afrique » grâce à la spécialisation, la formation et d'autres mécanismes. L'innovation numérique est un champ de coopération florissant. Des entreprises chinoises comme Huawei et Zte participent activement à la construction de l'infrastructure numérique en Afrique, où la couverture 4G s’étend désormais à la quasi-totalité des zones urbaines et où la 5G a été déployée commercialement en premier en Afrique du Sud et au Kenya. En mai 2025, le cloud public de Huawei, lancé au Caire, propose plus de 200 services et constitue la première grande plateforme de cloud public en Afrique du Nord. Dans le domaine du commerce électronique, la ligne de fret dédiée aux colis transfrontaliers Chine-Afrique de Cainiao Network a réduit les délais de livraison de 60 à 20 jours. Lors de la « Foire en ligne des produits africains» de 2022, les ventes de thé noir kényan ont bondi de 409 % et celles du café éthiopien de 143,1 %, témoignant de la vigueur du commerce numérique.

La coopération en matière de développement vert affiche des résultats tangibles. Les projets d'énergie propre réalisés par la Chine en Afrique voient leur envergure s'accroître continuellement, avec une capacité photovoltaïque cumulée dépassant 1,5 gigawatt. Le parc éolien de De Aar en Afrique du Sud fournit chaque année 760 millions de kilowattheures d'électricité propre, permettant de réduire les émissions de dioxyde de carbone de plus de 600 000 tonnes. Le parc photovoltaïque de Benban en Égypte, une fois pleinement achevé, devrait réduire les émissions de CO2 d'environ 2 millions de tonnes par an. Les échanges humains et culturels ne cessent de se renforcer. Des Instituts Confucius, qui promeuvent le dialogue interculturel, aux «Ateliers Luban», axés sur le développement de compétences professionnelles, de la mise en œuvre du « Plan de coopération cent universités Chine-Afrique » aux programmes de formation intégrant le chinois et les compétences techniques sans oublier l'ouverture de filières dédiées aux langues africaines dans les universités chinoises et l'introduction du chinois dans les systèmes éducatifs de nombreux pays africains. Toutes ces initiatives élargissent continuellement la voie des échanges culturels entre la Chine et l'Afrique, jetant des bases solides pour leur développement commun grâce à la formation des talents.

Partenariat gagnant-gagnant

La 4e session plénière du 20e Comité central du Parti communiste chinois, clôturée le 23 octobre, a adopté des propositions pour le 15e Plan quinquennal de la Chine. Le communiqué publié à l’issue du Plénum souligne la nécessité d’« élargir l’ouverture de haut niveau et d’ouvrir de nouvelles perspectives de coopération gagnant-gagnant », ainsi que de « partager les opportunités et de réaliser un développement commun avec les pays du monde ». Ces orientations stratégiques tracent également la voie pour la prochaine phase de la coopération sino-africaine. Tournés vers l’avenir, les partenariats sino-africains s’attacheront davantage à cultiver une croissance endogène. En approfondissant la coopération industrielle, ils soutiendront l’édification de systèmes industriels autonomes en Afrique, en renforçant la collaboration en matière d’innovation scientifique et technologique. Ils contribueront au rattrapage technologique du continent en élargissant la coopération éducative. Ils formeront davantage de talents locaux pour la modernisation africaine. Dans les domaines émergents que sont l’économie numérique, l’économie bleue et les technologies spatiales, les deux parties exploreront de nouveaux espaces de collaboration et cultiveront de nouveaux relais de croissance. Une Chine engagée dans un développement de haute qualité offrira davantage d’opportunités à la modernisation de l’Afrique. Une Afrique dynamique apportera, en retour, une contribution plus forte à la prospérité et à la stabilité mondiales. La Chine et l'Afrique, main dans la main, continueront d'écrire ensemble un chapitre renouvelé de la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.