La Nation Bénin...
Alors que le
Soudan fait face à huit mois de conflit, le Haut- Commissariat des Nations
Unies pour les réfugiés (Hcr) et l'Organisation mondiale de la santé (Oms)
expriment une profonde préoccupation face à l'escalade de la crise de
déplacement forcé, à la détérioration de l'infrastructure de soins de santé et
aux défis humanitaires généralisés. Avec plus de 6,88 millions de personnes
déplacées et 24,7 millions nécessitant une aide humanitaire, la crise au Soudan
prend des proportions alarmantes. De plus, la Mission des Nations Unies
quittera définitivement le territoire en mars 2024, conformément au souhait des
autorités.
Selon la
porte-parole de l’Oms, Margaret Harris, le conflit prolongé au Soudan a poussé
le système de santé à ses limites, avec des déplacements massifs, des
épidémies, des blessés de guerre, desmaladiesnontransmissibles et des besoins
en matière de santé maternelle et infantile qui augmentent face à une capacité
décroissante pour répondre à ces exigences. La crise est particulièrement
prononcée dans l'État d'Al Jazirah, où le conflit s'est étendu aux environs de
la capitale de l'État, Wad Madani, le 15 décembre. L'Oms possède un important
centre opérationnel à Wad Madani qui surveille de près la situation. Depuis le
15 avril, l'État accueille près d'un demi-million de personnes déplacées. Une
épidémie de choléra est en cours. Au 10 décembre, on comptait plus de 1 600 cas
et 26 décès. Plusieurs États du Soudan signalent des épidémies de maladies
infectieuses, notamment le choléra, la rougeole et la dengue. Le choléra a
entraîné 6 939 cas et 200 décès dans neuf États. Une campagne de vaccination
contre le choléra par voie orale a été menée dans les États de Gedaref et d'Al
Jazirah en novembre, ciblant 2,26 millions de personnes âgées d'un an et plus
et atteignant une couverture globale de 98 %. Une assistance sanitaire urgente
est nécessaire pour 11 millions de personnes, dont 7,6 millions sont
particulièrement ciblées. Depuis le 15 avril, l'Oms a enregistré 60 attaques
contre des établissements de santé, entraînant 34 décès et 38 blessés. Ces
attaques exacerbent davantage les défis auxquels est confronté un système de
santé déjà tendu. La dernière mise à jour de la projection du système intégré
de classification de la sécurité alimentaire (Ipc) révèle que l'insécurité
alimentaire aiguë touchera 17,7 millions de personnes entre octobre 2023 et
février 2024. Environ 4,9 millions de personnes sont en phase 4 de l'Ipc
(Urgence), et près de 12,8 millions sont en phase 3 de l'Ipc (Crise), en raison
du conflit intense, de la violence organisée et de la poursuite du déclin
économique dans le pays. Selon les estimations des humanitaires, 24,7 millions
de personnes ont besoin d'aide. Le Plan de réponse humanitaire révisé, lancé en
mai 2023, cible 18,1 millions pour une assistance. Le conflit a fait déplacer
6,88 millions de personnes, dont 5,42 millions ont cherché refuge au sein du
Soudan et plus de 1,45 million ont fui vers les pays voisins. La guerre a causé
12 501 décès et 26 051 blessés. Depuis plusieurs mois, le gouvernement
militaire soudanais exprimait des critiques sur l'efficacité de la Mission
intégrée des Nations Unies d'assistance à la transition au Soudan (Unitams). En
juin, à la suite des accusations du chef de l'armée, le général Abdel Fattah
al-Burhane, affirmant que le chef de la mission des Nations unies, Volker
Perthes, attisait le conflit, les autorités soudanaises l'avaient déclaré «
persona non grata ». Seule Clémentine Nkweta-Salami, Coordinatrice humanitaire
des Nations Unies pour le Soudan, est restée sur le terrain, dirigeant les
opérations à partir de Port-Soudan. L'Allemand Volker Perthes a démissionné en
septembre et les autorités soudanaises ont fait part de leur volonté de mettre
fin aux opérations onusiennes. La cessation de la Mission a été confirmée par
le Conseil de Sécurité au 1er décembre. Antonio Guterres a nommé Ramtane
Lamamra, ancien ministre des Affaires étrangères de l'Algérie et Commissaire à
la paix et à la sécurité de l'Union africaine, en tant que son Envoyé personnel
pour le Soudan, manière de ne pas rompre les échanges avec les autorités sur
des solutions politiques.