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Soudan: Situation alarmante

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Soudan: Situation alarmante Soudan: Situation alarmante

Alors que le Soudan fait face à huit mois de conflit, le Haut- Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr) et l'Organisation mondiale de la santé (Oms) expriment une profonde préoccupation face à l'escalade de la crise de déplacement forcé, à la détérioration de l'infrastructure de soins de santé et aux défis humanitaires généralisés. Avec plus de 6,88 millions de personnes déplacées et 24,7 millions nécessitant une aide humanitaire, la crise au Soudan prend des proportions alarmantes. De plus, la Mission des Nations Unies quittera définitivement le territoire en mars 2024, conformément au souhait des autorités.

Par   Catherine Fiankan-Bokonga, Correspondante accréditée auprès de l’Office des Nations Unies à Genève (Suisse), le 20 déc. 2023 à 18h49 Durée 3 min.
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Selon la porte-parole de l’Oms, Margaret Harris, le conflit prolongé au Soudan a poussé le système de santé à ses limites, avec des déplacements massifs, des épidémies, des blessés de guerre, desmaladiesnontransmissibles et des besoins en matière de santé maternelle et infantile qui augmentent face à une capacité décroissante pour répondre à ces exigences. La crise est particulièrement prononcée dans l'État d'Al Jazirah, où le conflit s'est étendu aux environs de la capitale de l'État, Wad Madani, le 15 décembre. L'Oms possède un important centre opérationnel à Wad Madani qui surveille de près la situation. Depuis le 15 avril, l'État accueille près d'un demi-million de personnes déplacées. Une épidémie de choléra est en cours. Au 10 décembre, on comptait plus de 1 600 cas et 26 décès. Plusieurs États du Soudan signalent des épidémies de maladies infectieuses, notamment le choléra, la rougeole et la dengue. Le choléra a entraîné 6 939 cas et 200 décès dans neuf États. Une campagne de vaccination contre le choléra par voie orale a été menée dans les États de Gedaref et d'Al Jazirah en novembre, ciblant 2,26 millions de personnes âgées d'un an et plus et atteignant une couverture globale de 98 %. Une assistance sanitaire urgente est nécessaire pour 11 millions de personnes, dont 7,6 millions sont particulièrement ciblées. Depuis le 15 avril, l'Oms a enregistré 60 attaques contre des établissements de santé, entraînant 34 décès et 38 blessés. Ces attaques exacerbent davantage les défis auxquels est confronté un système de santé déjà tendu. La dernière mise à jour de la projection du système intégré de classification de la sécurité alimentaire (Ipc) révèle que l'insécurité alimentaire aiguë touchera 17,7 millions de personnes entre octobre 2023 et février 2024. Environ 4,9 millions de personnes sont en phase 4 de l'Ipc (Urgence), et près de 12,8 millions sont en phase 3 de l'Ipc (Crise), en raison du conflit intense, de la violence organisée et de la poursuite du déclin économique dans le pays. Selon les estimations des humanitaires, 24,7 millions de personnes ont besoin d'aide. Le Plan de réponse humanitaire révisé, lancé en mai 2023, cible 18,1 millions pour une assistance. Le conflit a fait déplacer 6,88 millions de personnes, dont 5,42 millions ont cherché refuge au sein du Soudan et plus de 1,45 million ont fui vers les pays voisins. La guerre a causé 12 501 décès et 26 051 blessés. Depuis plusieurs mois, le gouvernement militaire soudanais exprimait des critiques sur l'efficacité de la Mission intégrée des Nations Unies d'assistance à la transition au Soudan (Unitams). En juin, à la suite des accusations du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, affirmant que le chef de la mission des Nations unies, Volker Perthes, attisait le conflit, les autorités soudanaises l'avaient déclaré « persona non grata ». Seule Clémentine Nkweta-Salami, Coordinatrice humanitaire des Nations Unies pour le Soudan, est restée sur le terrain, dirigeant les opérations à partir de Port-Soudan. L'Allemand Volker Perthes a démissionné en septembre et les autorités soudanaises ont fait part de leur volonté de mettre fin aux opérations onusiennes. La cessation de la Mission a été confirmée par le Conseil de Sécurité au 1er décembre. Antonio Guterres a nommé Ramtane Lamamra, ancien ministre des Affaires étrangères de l'Algérie et Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, en tant que son Envoyé personnel pour le Soudan, manière de ne pas rompre les échanges avec les autorités sur des solutions politiques.