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Projet Digiboost / Financement des start-up du numérique: Une stratégie concertée d’accès au crédit mobilise les acteurs

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Les besoins de diversification de l’économie et de réduction du poids de l’informel devraient amener  les institutions financières à soutenir les jeunes entreprises, notamment celles du numérique Les besoins de diversification de l’économie et de réduction du poids de l’informel devraient amener les institutions financières à soutenir les jeunes entreprises, notamment celles du numérique

Les enjeux de financement des start-up du numérique sont au cœur d’un atelier de sensibilisation qui se tient les 14 et 15 septembre à Sèmè One à Cotonou. Une stratégie concertée pour de nouveaux mécanismes d’accès au crédit est en ligne de mire pour booster l’entrepreneuriat digital.


Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 18 sept. 2023 à 17h31 Durée 4 min.
#Projet Digiboost #Financement des start-up du numérique
En dépit des mesures d’accompagnement aux niveaux national et régional, les start-up en général et celles de l’écosystème du numérique en particulier, ont du mal à accéder au financement adéquat pour développer leurs activités. En 2022, les octrois de crédits consentis aux technologies de l’information et de la communication (Tic) ne représentent que 2 % du financement total de l’économie par les banques dans les pays de l’Uemoa, selon les données de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Le Bénin ne fait pas exception, malgré la hausse des crédits mis en place par les banques qui ont atteint 1491 milliards, F Cfa en 2022, après 1017,2 milliards un an plus tôt.
Face à ces constats, il importe de trouver les voies et moyens pour lever les goulots d’étranglement et favoriser l’adéquation entre l’offre et la demande de crédit, estime Amèvi Midékor, responsable du projet Digiboost de Sèmè City. C’est dans cette optique, justifie-t-il, que s’inscrit l’atelier de sensibilisation et d’engagement des institutions financières sur les enjeux du financement des start-up du numérique qui se déroule, les 14 et 15 septembre, dans les locaux de Sèmè One à Cotonou. 
Financé par l’Agence belge de développement (Enabel), ce projet vise à consolider la collaboration entre les acteurs de l’écosystème national et des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant (Saei).
L’atelier réunit des entrepre-neurs, notamment du Benin Business Angel Network (Bban), des responsables de structures d’accompagnement ainsi que des représentants des banques et des systèmes financiers décentralisés (Sfd). Sous la houlette du facilitateur Babatoundé Ohounko Djamiou, ils réfléchissent à proposer une stratégie concertée de déploiement de nouveaux mécanismes de financement en faveur du secteur numérique. Une étude qualitative sur l’état des lieux montre que le financement du commerce et les crédits à la consommation dominent l’offre de capital.


Besoin de garanties

Les modèles économiques complexes des start-up, l’incertitude quant à leur avenir et leur manque d’expérience alimentent la frilosité des banques, établissements financiers et systèmes financiers décentralisés (Sfd). Les institutions financières éprouvent des besoins de sécurité et de rapidité dans le remboursement des crédits, souligne Irina Svetlana Vieyra Honvou du Cabinet Cacgers spécialisé dans la croissance des entreprises et dans la mobilisation des financements. « Qui parle de start-up parle généralement de personnes encore à l’étape d’idée et le risque est encore plus grand », conçoit-elle, préconisant la mise en place d’un dispositif efficace (textes, garanties, plaidoyer) devant sécuriser les investissements et rassurer les institutions financières.
« Ce qui ne marche pas surtout, c’est le sérieux des personnes physiques et morales », invoque Giresse Avokandoto, chargé d’études au sein de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef) du Bénin, pour expliquer la réticence des banques et autres institutions financières à accorder des crédits aux jeunes entreprises. « Il y a quelques années, le Bénin avait enregistré le taux d’impayés le plus élevé dans l’Uemoa », se souvient-il. 
Des organes et outils sont déployés depuis peu pour permettre aux banques d’être confortables dans l’octroi des crédits aux entreprises et ainsi accompagner le développement de l’économie. Le représentant de l’Apbef-Bénin se réjouit de  la mise en place du Tribunal de commerce de Cotonou qui facilite la célérité dans le règlement des contentieux, de la création de l’Agence nationale du domaine et du foncier qui joue un grand rôle dans la formalisation des sûretés immobilières comme garanties contre l'insolvabilité du débiteur et de l’abondement au niveau du Fonds national de développement agricole (Fnda), un instrument qui pourrait être répliqué dans le domaine du numérique.