Résilience face aux défis du changement climatique: Le programme Benkadi engage à l’action

Le changement climatique, phénomène très ancien et réalité prégnante, ne cesse de prendre de l’ampleur et constitue une préoccupation capitale pour l’humanité. C’est dans cette logique que le programme Benkadi, acteur majeur d’influence des politiques publiques environnementales, porté par quatre plateformes de la société civile ouest africaine, a initié une conférence régionale publique à Cotonou. Cette conférence placée sous le thème: « L’Afrique de l’Ouest face aux défis du changement climatique : Comprendre pour mieux agir », a réuni acteurs de la Société civile, décideurs politiques, scientifiques, collectivités locales et partenaires techniques et financiers, pour la recherche de solutions nouvelles. Au terme de la conférence, les conclusions ont fait l’objet de deux documents majeurs. Un manifeste des quatre plateformes ouest africaines adressé au nou-veau parlement néerlandais a été remis à Wim Block, représentant de l’Ong Woord en Daad, par-tenaire stratégique du programme Benkadi. Et le Consensus de Cotonou, qui porte les recomman-dations pour des actions concrètes en termes de solutions, a été adopté.

Lors de la clôture de cette conférence, Aurélien Comlan Atidégla, président de la Plateforme des acteurs de la société civile au Bénin (Pascib), a invité les participants à rester dans la recherche permanente, et de manière concertée, pour des solutions conséquentes aux questions du changement climatique et de résilience des communautés à la base. Il a salué le message fort envoyé aux partenaires au cours de ces assises de deux jours pour perpétuer la dynamique et la coo-pération sud-sud. Aussi, Aurélien Comlan Atidégla a-t-il félicité les acteurs venus du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Niger, du Bénin, des Pays-Bas et d’ailleurs pour la qualité des conclusions auxquelles la conférence a abouti.

 Echanges fructueux et recommandations appropriées

 Des recommandations ont été formulées à l’issue des échanges au travers de six panels de discussions ; et les potentiels bailleurs ont été appelés à poser des actes plus concrets. Le pre-mier panel, animé par Aurélien Comlan Atidégla, a porté sur l’état des lieux des cadres juridique, politique et institutionnel sur le changement climatique et a permis d’identifier les acquis et les insuffisances de ceux-ci pour aboutir à des recommandations pertinentes. Le deuxième panel, animé par Pierre Omer Ouedraogo, chargé de projet à Benkadi-Burkina Faso, s’est penché sur les attentes des pays les moins avancés et les engagements des institutions de financement. Pie de Laure Nesmon, experte en communication et plaidoyer à Benkadi-Côte d’Ivoire, a modéré le panel sur le plaidoyer du Sud à déployer au Nord pour l’effectivité des décaissements sur le financement Climat. Un partage d’expériences pour approfondir la réflexion sur la stratégie de plaidoyer pour l’effectivité des décaissements au Nord. S’en est suivi le panel sur la contribution déterminée nationale pour rehausser l’ambition de réduction des émissions et renforcer l’adaptation des communautés, qui a été animé par Maximin Djondo, expert en changement climatique à Benkadi-Bénin. Le cinquième panel a été consacré au genre et aux changements climatiques, avec Mahamoudou Sawadogo, expert en environnement et changements climatiques de Benkadi-Burkina Faso. Enfin, le dernier panel a permis d’évoquer les enjeux, défis et leviers de l’éducation au changement climatique avec Zénabou Segda, présidente du Women Environment Program.

Ces différents panels ont permis de tirer des conclusions et de formuler des recommandations appropriées pour mieux amortir les chocs climatiques. Entre autres, la conférence a recommandé le renforcement des capacités des parlementaires sur les questions du changement climatique et a insisté pour l’application du document cadre de l’accord de Busan dans tous les autres pays. La conférence a aussi recommandé le renforcement de la mobilisation des ressources domestiques pour faciliter le développement des actions climatiques ainsi que le renforcement de la connaissance des mécanismes d’accès direct au fonds international sur le climat. Il a été également question de la prise en compte des besoins réels des communautés dans l’élaboration des projets et l’amélioration de l’indicateur de suivi sur les questions de genre. De même, la conférence Benkadi exhorte à rendre opérationnels les marchés de carbone par des arrangements institutionnels et règlementaires adéquats. Elle demande aussi d’investir dans l’éducation environnementale depuis les basses classes pour mieux informer et former les enfants pour une prise de conscience. Cette conférence a été une satisfaction pour les partenaires qui ont félicité les participants pour les conclusions judicieuses obtenues.