La Nation Bénin...
Le
projet PASPort exécuté par l’Agence Belge de Développement, Enabel, a initié en
mars 2023, en accord avec le Port Autonome de Cotonou, un projet de mise en
place d’un système permanent de mesure de la qualité de l’air dans l’enceinte
portuaire et au-delà ainsi que d’identification des recommandations en vue
d’améliorer la qualité de l’air. Cette
activité est en cours de réalisation sous l’intitulé projet Portu ‘ AIR, avec
la mobilisation de l’expertise de la société Belge AIRSCAN, associée à son
partenaire local ECO BENIN, depuis le mois de mars 2023 et se poursuit encore
dans le cadre de la première campagne annuelle de mesure permanente de la
qualité de l’air au niveau du PAC.
Le Port Autonome de Cotonou, qui a aussi en 2023 et grâce à l’appui du projet PASPort obtenu une nouvelle certification environnementale portuaire, ECOPORT, se devait de mettre en place un système de mesure et de suivi des principaux paramètres impactant l’environnement immédiat du Port et au-delà, à savoir la qualité de l’air, de l’eau, la gestion des déchets des navires et des déchets portuaires, etc…. Le projet Portu’AIR se situe aussi dans le cadre de la convention MARPOL organisée par l'OMI visant à prévenir la pollution due aux navires. Les objectifs du projet Portu’AIR permettent de s'aligner sur les amendements mis à jour par la convention en mettant en œuvre un système de suivi permanent de la qualité de l'air au sein du port. C ‘est pourquoi, à l’initiative du projet PASPort et avec l’accord du Port Autonome de Cotonou, ce nouveau système concernant le suivi de la qualité de l’air a été mis en place.
Le
réseau de surveillance se compose de 17 capteurs de la marque KUNAK qui
mesurent en continu les polluants atmosphériques suivants : Les particules
fines (PM1-2.5-10), le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre, le dioxyde
d’azote, l’ozone. Par ailleurs et en complément, le réseau de 7 jauges OWEN
mesure chaque mois le niveau et l’évolution des éléments suivants : Les HAP
(Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques), et les métaux lourds.
Une
première analyse a été effectuée sur les données des trois premiers mois de
mesure pour illustrer l'état actuel des différents polluants atmosphériques.
Les valeurs sont mises en parallèle avec des seuils existants dans la
législation béninoise (ou des seuils fixés par l'OMS par des cibles interim si
ceux-ci n'existent pas dans la législation). Cette analyse initiale se résume
comme suit :
Les deux polluants à suivre de près sont les PM10 et SO2 - les moyennes sur les
trois mois dépassent les seuils fixés par la législation
Tous les autres polluants mesurés : les particules fines, l’ozone, le dioxyde
d’azote et le monoxyde de carbone se situent en dessous des normes nationales
Les précurseurs d'ozone sont majoritairement émis par le port, avec des pics
provenant surtout du côté de la ligne de rivage
Les polluants tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre et le
dioxyde d'azote sont tout autant présents à l'extérieur du port (la ville de
Cotonou) qu'à l'intérieur du port
La quantité de matière particulaire fine générée par le port correspond aux
quantités mesurées dans la ville, émises par la pollution domestique
Les analyses des retombées atmosphériques ont souligné la présence de métaux
lourds tels que : le chrome, arsenic, cadmium, nickel, plomb seulement sous
forme insoluble, qui sont moins néfastes pour la santé que les métaux lourds
solubles.
La
campagne annuelle a été divisée en deux temps: une première période de 3 mois
qui a pris fin au début de l’année 2024 et une seconde période de 9 mois qui a
commencé début juin 2024 et s’achèvera donc lors du premier trimestre 2025. Le
projet PASPort exécuté par Enabel sur financement de la Belgique a permis la
prise en charge et l’installation du réseau de capteurs et de jauges, et depuis
le début de l’année 2024, étant donné que le projet PASPort a pris fin en
novembre 2023, le suivi et la prise en charge de cette activité se situent
désormais dans le cadre du nouveau projet ProPORT, exécuté par Enabel mais
cette fois-ci avec le financement de l’Union Européenne au Bénin. Il est
envisagé, dans le cadre de ce nouveau projet, de pouvoir éventuellement financer
l’acquisition de nouveaux capteurs et jauges du fait de l’agrandissement en
cours de l’enceinte portuaire. Le suivi de ces polluants continue avec le but
de valider si les tendances observées se confirment sur le long terme pour
ensuite déterminer les sources principales des différents polluants. Des
mesures seront ensuite proposées pour réduire leurs concentrations.
Ce plan d’action sera développé en collaboration avec les acteurs du Port Autonome de Cotonou et le service environnement du Port. Par exemple une modernisation des infrastructures portuaires par l'installation de systèmes de capture des émissions, ou une promotion des carburants propres à faible teneur en soufre peuvent aboutir à une meilleure qualité de l'air.
Les
données collectées permettront également de valider le respect de la
réglementation en adoptant des normes nationales de la qualité de l'air qui
sont mises à jour par rapport à des lignes directrices scientifiques récentes.
Avec
le soutien indéfectible et la collaboration précieuse d'Enabel et d'Eco benin
dans la mise en place du projet Portu’AIR, Airscan et le Port Autonome de
Cotonou contribuent à la transition vers un environnement plus sain et plus
durable en cohabitation harmonieuse avec les citoyens de Cotonou.