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Cybercriminalité en Afrique: Des défis et initiatives évoqués

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Cybercriminalité en Afrique Cybercriminalité en Afrique

Avec la montée vertigineuse de la cybercriminalité en Afrique, les gouvernements, les entreprises et les citoyens restent confrontés à une série de menaces qui appellent à une sensibilisation de toutes les couches de la société aux risques d’internet et son utilisation de manière productive. Kamal Touré, Coordonnateur régional du programme de lutte contre la cybercriminalité pour l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc), évoque les principaux défis auxquels sont confrontés les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. 

Par   Isidore GOZO, le 04 juin 2024 à 10h47 Durée 3 min.
#Cybercriminalité en Afrique

La cybercriminalité évolue à un rythme inquiétant en Afrique. Ce qui interpelle la conscience de tous à savoir les gouvernements, les entreprises et les citoyens. Dans une interview accordée à Africa CyberSecurity Mag, Kamal Touré, Coordonnateur régional du programme de lutte contre la cybercriminalité pour l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc), évoque les principaux défis auxquels sont confrontés les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre en matière de lutte contre la cybercriminalité. Le premier défi, selon lui, reste la technologie qui évolue à un rythme croissant. «Les cybercriminels trouvent toujours de nouvelles façons de commettre leurs crimes et les forces de l'ordre peuvent parfois avoir du mal à suivre, car il faut du matériel technologique de pointe pour mener des enquêtes numériques». Il note que le second défi est financier. Il est crucial, à l’en croire, que les États investissent de façon importante dans le matériel pour lutter contre la cybercriminalité. Le troisième défi qui n'est pas le moindre est celui de la formation et de la connaissance. « Nous plaidons pour un renforcement des capacités des forces de l'ordre et des acteurs de la justice pour mieux lutter contre la cybercriminalité », a-t-il fait savoir.  Selon le coordonnateur régional du programme de lutte contre la cybercriminalité pour l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc), l'organisme essaie de répondre à ces défis. « Nous faisons beaucoup de renforcement de capacités des acteurs de la lutte contre la cybercriminalité, notamment les forces de l'ordre et les acteurs de la justice, pour que toute la chaîne pénale soit formée à pouvoir mener des investigations numériques, faire de la criminalistique numérique, des extractions, monter un dossier, faire des enquêtes et aller devant le juge qui pourra comprendre et condamner en fonction des lois », a-t-il fait savoir. Un autre point sur lequel son organisation agit est la prévention. Selon Kamal Touré, le meilleur moyen de lutter contre un crime est de faire en sorte que le crime ne soit pas commis. D’après lui, l’Onudc organise des campagnes, parfois à l'échelle nationale, mais aussi forme les autres parties prenantes de la lutte contre la cybercriminalité, notamment les élèves, les étudiants, les professeurs et les parents. « Les élèves ont tous des portables et des outils technologiques et font face à la cybercriminalité aussi, faisant partie même des personnes les plus vulnérables», a-t-il fait comprendre en précisant qu’il essaie d'aller dans des écoles et de travailler avec des acteurs de l'éducation. 

Rôles

En tant que parties prenantes, les gouvernements, les entreprises et la société civile ont un rôle crucial à jouer dans la prévention et la lutte contre la cybercriminalité.  Il souligne qu’il est temps que les États investissent dans la lutte contre la cybercriminalité, que les budgets des États contiennent des lignes relatives à la lutte contre la cybercriminalité et que la police et les magistrats soient formés. Il appelle également à inclure la lutte contre la cybercriminalité dans les curricula des écoles de formation de la police et des magistrats.

Quant aux individus et organisations, Kamal Touré affirme que dans le contexte africain, il s’avère important pour ces cibles de s'informer, de se former et de s'éduquer. « Il faut apprendre à manipuler ces outils. C'est pourquoi, j'appelle à inclure la sensibilisation à la cybercriminalité dans les programmes scolaires dès le plus jeune âge pour sensibiliser les élèves aux risques d'Internet et leur apprendre comment les déjouer et comment utiliser Internet de manière productive », a-t-il indiqué en mentionnant que plus les gens seront formés, moins il y aura de victimes.