La Nation Bénin...
Avec l’adoption des stratégies novatrices pour
protéger ses frontières numériques, le Bénin se forge depuis quelques années,
une réputation solide en matière de cybersécurité en Afrique de l’Ouest et sur
le continent.
En l’espace de quelques années, le Bénin est
devenu une destination sûre en matière de cybersécurité en Afrique de l’Ouest
et sur le continent. Le pays s’investit énormément dans des initiatives de
cybersécurité qui commencent à porter leurs fruits. Dans une interview accordée
à Africa cybersecurity mag, Ouanilo Mèdégan Fagla, directeur du pôle
Cybersécurité à l’Agence des systèmes d’information et du numérique du Bénin
(Asin), a fait un état des lieux de la cybersécurité au Bénin. Se référant au
classement de l’Union internationale des télécommunications, il fait savoir que
le pays était classé en 2016 au 149e rang sur 156 pays évalués. En 2021, le
pays est classé 56e sur 194 pays, selon le dernier rapport de l’Indice global
de cybersécurité, publié le 29 juin 2021 par l’Union internationale des
télécommunications (Uit). Un regard rétrospectif sur les trois dernières
éditions de cet indice composite révèle que le pays a progressé de 92 places
entre 2017 et 2020.
Pour en arriver à ce résultat, le Bénin a mis
en œuvre la Stratégie nationale de sécurité numérique. Cette stratégie, selon
Ouanilo Mèdégan Fagla, a permis d’attaquer pendant trois ans, les axes comme la
protection des systèmes d’information et des infrastructures, la lutte contre
la cybercriminalité et le renforcement du cadre juridique et règlementaire, la
promotion de la confiance numérique, le développement des compétences, la
coopération internationale et la coordination nationale. «C’est autant
d’actions sur chacun de ces axes qui nous ont amenés à faire ces progrès.
Aujourd’hui, j’aime bien dire qu’à un niveau central, nous avons un niveau de
sécurité qui commence par être satisfaisant mais cette sécurité doit être
diffusée dans tous les cercles concentrés à savoir : les ministères, les
agences, les institutions et autres », a-t-il informé, tout en précisant que
c’est ce sur quoi, le Bénin travaille pour les prochaines années.
Faisant recours à ce classement de l’Uit au
niveau africain, il rappelle qu’avec un score de 80.06, le Bénin a gagné deux
places et est classé désormais 6e en 2020 contre une 8e place en 2018. Ouanilo
Mèdégan Fagla fait observer que des pays africains sont en avance que le Bénin
dans la lutte contre la cybercriminalité mais ils ne se sont pas encore
vraiment penchés sur le volet cybersécurité du fait des blocages
institutionnels rencontrés. « Vous avez des pays qui ont eu des stratégies
avant nous, des lois sur la cybersécurité avant nous mais qui n’ont jamais pu
les opérationnaliser parce qu’ils ont des problèmes de gouvernance, de
compétences ou de budget. C’est des cases que nous avons la chance au Bénin de
cocher grâce à la vision du gouvernement et de son chef qui se sont assurés de
mettre en place des compétences», a-t-il laissé entendre.
Le directeur du pôle Cybersécurité à l’Agence
des systèmes d’information et du numérique du Bénin (Asin) souligne que la
stratégie de cybersécurité au Bénin est opérationnelle depuis 2020. Ça a été,
selon lui, l’une des toutes premières actions mises en place après le vote du
Code du numérique et la création de l’Asin et elle touche toutes les entités de
la société et est basée sur les cinq axes déclinés en 47 actions. Ouanilo
Mèdégan Fagla revient sur la mise en place de la Politique de sécurité et des
systèmes d’information de l’Etat qui se veut un pilier de la protection des
infrastructures et systèmes d’information de l’Etat. Il précise qu’il s’agit
d’une politique qui concerne les agences, les institutions ou les sociétés
d’Etat où des règles sont mises en œuvre. « L’une des règles est d’avoir en son
sein, un responsable des systèmes d’information qui est rattaché à la direction
et qui est capable de sécuriser la maison. D’autres règles concernent le
respect de la protection des données personnelles, les mesures de souveraineté
des données et bien d’autres », a-t-il indiqué. La deuxième politique qui
concerne les entités est, d’après Ouanilo Mèdégan Fagla, la politique de
protection des infrastructures d’information critique qui vise à protéger les
opérateurs d’importance vitale.