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La collaboration pour relever les défis

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Panel sur la contribution du mouvement maker au  développement de l’Afrique Panel sur la contribution du mouvement maker au développement de l’Afrique

Innovateurs, experts, décideurs et autres acteurs clés du secteur de l’innovation technologique et de la culture maker de la sous-région, sont réunis du 6 au 11 novembre 2023 à Lomé, dans le cadre de la 5e édition du MakeAfrica. Cette année, l’événement met un accent particulier sur la collaboration entre les laboratoires de fabrication et autres acteurs du secteur pour relever des défis sociétaux. 

Par   Ariel GBAGUIDI depuis Lomé, le 10 nov. 2023 à 10h43 Durée 3 min.
#MakeAfrica ##FabLabs ##Reffao ##MakeAfrica2023
Des prototypes beta, des ateliers de fabrication dotés d’imprimantes 3D et plusieurs autres machines pour créer ou cocréer des solutions innovantes au profit des communautés africaines… Depuis lundi dernier, Lomé, la capitale togolaise, abrite la cinquième édition de MakeAfrique, le festival africain de l’innovation technologique et de la culture make. L’objectif est de catalyser et promouvoir l’innovation technologique au sein des laboratoires de fabrication (FabLabs) en Afrique francophone, en encourageant la collaboration, la diversité, l’entrepreneuriat, et en renforçant les compétences numériques, le tout dans le but de façonner un avenir numérique durable, inclusif et prospère pour le continent. L’activité est placée cette année sous le thème « Faire ensemble ». Elle réunit plus de 150 innovateurs, experts, enseignants et partenaires des FabLabs de l’Afrique francophone mais aussi d’autres pays comme la France et la Belgique. La thématique retenue met l’accent sur la collaboration, la coopération et l’engagement collectif pour relever les défis auxquels fait face le continent africain dans les domaines du numérique et de l’innovation technologique. « Il y a des initiatives éparses qui se mènent dans les FabLabs et ce que nous avons voulu dire à travers ce thème, c’est qu’ensemble, en fédérant nos énergies, on peut développer des projets plus structurants au profit de nos territoires. Nous mettons l’accent sur les projets de coopération Nord-Sud sur lesquels nous avions travaillé durant ces quatre dernières années, et ensemble, faire parler tout l’écosystème des makers d’une seule voix… », a déclaré Médard Agbayazon, président du Réseau francophone des FabLabs d’Afrique de l’Ouest (Reffao) et président de BloLab, le premier FabLab du Bénin, mercredi dernier, au lancement officiel de MakeAfrica 2023. « Nous allons ensemble cocréer des idées, et ça c’est le plus important. Nous espérons que cet événement soit un rendez-vous de réseautage, de création de liens durables pour les FabLabs », espère Sylvestre Olanlo, président du réseau togolais des FabLabs (RtfLabs). 
Fédérer les énergies 

MakeAfrica 2023 souhaite davantage fédérer les acteurs des espaces du faire en Afrique ; cultiver en eux l’esprit de collaboration ; stimuler l’innovation technologique africaine ; nourrir l’entrepreneuriat numérique local ; renforcer les compétences numériques et sensibiliser aux enjeux du domaine. Travailler ensemble dans un contexte de forte émulation intellectuelle, peut s’avérer difficile. Mais le réseautage, selon Médard Agbayazon, est en fait la meilleure façon d’agir de manière plus efficace et très vite d’ailleurs au profit des communautés. Il exhorte alors les FabLabs à fédérer davantage leurs énergies sur les projets. « Rien de bon et rien de beau ne se fait seul. C’est le premier message que nous avons aux FabLabs. Ce qui constitue même l’Adn des FabLabs, c’est le réseau », a fait savoir le président du Reffao. « Vous avez vu pendant la crise de la Covid-19, illustre-t-il, on a pu faire des choses extraordinaires à Cotonou en fabriquant par exemple des visières ; mais pratiquement on n’a pas modélisé nous-mêmes. On a été sur les différents sites de téléchargement de fichiers et essayé de les adapter et fabriquer. On est allé très vite parce que justement des FabLabs sont en réseau et partagent entre eux leurs différentes productions pour faire avancer les choses… ». Il fait également noter que les problématiques dans la sous-région sont presque les mêmes dans tous les domaines tels que l’assainissement, la santé, l’agriculture, raison pour laquelle les FabLabs doivent ouvrir leurs productions afin que des laboratoires d’autres pays puissent s’en inspirer pour pouvoir vite avancer. Plusieurs activités sont prévues au cours de cette cinquième édition de MakeAfrica dont des conférences, master-class, tables rondes, ateliers et autres. Mercredi, par exemple, les participants ont effectué des workshops, entre autres, sur l’impression 3D pour les nuls, Jerry ou l’ordinateur fabriqué dans un bidon, le recyclage de bouteilles plastiques en filaments 3D, la fabrique d’un objet connecté. Des talks ont été aussi animés sur des sujets tels que l’intelligence artificielle et ses possibilités et applications dans la vie quotidienne, le système hydrologique pour la culture hors sol en FabLab. MakeAfrica 2023, ce sont en outre des ateliers sur la fabrication de matériel pédagogique au profit des enseignants, puis des aides techniques dans le domaine de la santé et autres. Également au programme, un makeathon dont les meilleurs seront récompensés samedi prochain lors de la cérémonie de clôture.