La Nation Bénin...
Pour
sa toute première participation aux Olympiades mondiales d’intelligence
artificielle, le Bénin a fait une forte impression à Pékin en Chine. Arnauld
Adjovi, mentor de l’équipe nationale, raconte la préparation, les méthodes de
formation et l’émotion liée à cette performance historique.
La Nation : Comment le Bénin s’est-il préparé pour participer pour la première fois à ces Olympiades mondiales d’IA ?
Arnauld
Adjovi : La préparation a été un véritable défi, car nous partions de zéro. Il
fallait bâtir en quelques mois un programme national susceptible de prendre en
compte la sélection et la formation d’une équipe compétitive. Nous avons lancé
un processus de sélection à grande échelle, avec plus de 700 candidats venus de
tout le pays, puis mis en place un parcours progressif de formation en ligne et
en présentiel. Mon rôle était de concevoir une méthodologie complète, alignée
sur le syllabus international, tout en l’adaptant aux réalités locales. Cette
préparation condensée en six mois a marqué une première historique pour le
Bénin.
Quelles
méthodes pédagogiques avez-vous utilisées avec l’équipe ?
Nous
avons construit une approche hybride et modulaire : cours magistraux en ligne,
travaux pratiques sur notebooks interactifs, projets collaboratifs sur GitHub,
et un bootcamp intensif de plusieurs semaines avant Pékin. L’objectif était de
combiner rigueur théorique, pratique appliquée et préparation psychologique.
Nous avons aussi insisté sur la gestion du stress, la rapidité d’exécution et
l’autonomie d’apprentissage. La progression des jeunes a été spectaculaire : en
quelques mois, ils sont passés de novices en Python à la maîtrise des
architectures avancées comme les transformers.
Quel
regard portez-vous sur la performance de Merveille Agbossaga et de l’équipe
béninoise ?
La mention honorable de Merveille Agbossaga, avec trois épreuves individuelles classées dans le tiers supérieur mondial, est une performance remarquable. Elle symbolise le potentiel de notre jeunesse lorsqu’elle est bien encadrée. Au niveau de l’équipe, finir 30ᵉ sur 87 délégations, devant des pays plus avancés technologiquement, démontre que le Bénin a sa place dans cette compétition. C’est la preuve que notre méthode de sélection et de formation intensive était pertinente. Ces résultats posent les bases d’un futur prometteur si nous institutionnalisons le programme.
Qu’avez-vous ressenti en voyant le classement du Bénin ?
Une immense fierté. Au moment où les résultats sont tombés à Pékin, j’ai senti que nous venions d’écrire une page d’histoire. Ce n’était pas seulement une victoire pour l’équipe, mais pour tout un pays qui faisait son entrée dans l’arène mondiale de l’IA. L’émotion était forte : nous avions prouvé que l’excellence n’est pas réservée aux grandes puissances technologiques, mais qu’elle peut naître de la détermination, de la méthode et du talent de nos jeune
Quelles perspectives pour le futur ?
Cette première expérience ouvre la voie à un programme national structuré. Nous allons capitaliser sur cette réussite pour créer des parcours d’apprentissage à long terme et encourager nos jeunes à viser l’excellence dans le domaine technologique. L’objectif est clair : faire du Bénin un acteur reconnu de l’intelligence artificielle sur la scène internationale■
Arnauld Adjovi, mentor de l’équipe nationale du Bénin aux Olympiades mondiales d’IA à Pékin