La Nation Bénin...
L’on
ne déplore certes aucun mort dans l’affrontement intervenu dans l’affaire de
port de casque, mercredi 3 avril dernier, entre les policiers et la population
d’Azowlissè à Adjohoun. Mais les blessés graves sont en soins intensifs au
Centre hospitalier universitaire départemental (Chud) Ouémé-Plateau à
Porto-Novo.
Le
calme est revenu à Azowlissè dans la commune d’Adjohoun. Cette localité du
département de l’Ouémé a été le théâtre en début de soirée du mercredi 3 avril,
d’un affrontement sanglant entre populations et policiers. L’altercation s’est
soldée par des arrestations et plusieurs individus blessés dont certains dans
un état critique dans le rang de la population. Mais jusqu’à l’heure où nous
mettions sous presse, aucun mort n’a été enregistré, contrairement aux
informations qui circulent. Contacté, le premier adjoint au maire d’Adjohoun,
Aimé Oké, qui était sur le terrain, pour
appeler la population au calme, est formel. Aucun décès n’a été noté ni
sur-le-champ ni parmi les personnes blessées et évacuées aussitôt à l’hôpital
de zone d’Adjohoun. Les blessés graves ont été référés par l’hôpital de zone
d’Adjohoun vers le Centre hospitalier universitaire départemental (Chud)
Ouémé-Plateau à Porto-Novo. Il s’agit de deux hommes auxquels a été ajouté un
enfant, tous admis en soins intensifs. L’affrontement est parti de la
répression des infractions au code de la route notamment le port systématique
de casque par toute personne sur une motocyclette. L’opération est en cours sur
toute l’étendue du territoire national. Selon des témoignages, l'affrontement
est survenu lorsque la police poursuivait un conducteur de taxi-moto
transportant deux passagers dont l’un sans casque. Le motocycliste a tenté de
fuir vers une maison. Mais il n’ira pas loin. Dans sa course, il a été arrêté
par des éléments de la police qui se sont mis à ses trousses. La tension est
montée d’un cran entre les forces de l’ordre et le motocycliste, ses passagers
en plus la population présente. Ces derniers ont voulu s’opposer à
l’arrestation. Les populations se sont ruées sur le commissariat de police d’Azowlissé
où sont gardées les personnes arrêtées. La police a riposté pour refouler les
assaillants qui faisaient usage de jets de pierre et autres pour manifester
leur colère. Le premier adjoint au maire d’Adjohoun dit être resté sur le
terrain jusqu’à 4 h du matin pour faire revenir le calme avec l’aide des sages
et notables de la commune. Aimé Oké condamne l’attitude de sa population. Car,
selon lui, on ne défie pas la police. Adjohoun ne fera pas l’exception par
rapport à l’opération de répression pour non port de casque en cours dans tout
le Bénin. Le premier adjoint au maire annonce d’ailleurs une réunion urgente du
maire avec l’ensemble des chefs de village et quartier de ville d’Adjohoun. Il
s’agira d’amener les élus locaux à sensibiliser davantage leurs administrés à
la mesure liée au port de casque. La rencontre vise également à appeler les
chefs de village et de quartier de ville à une cohabitation pacifique entre la
population et les forces de l’ordre. Le
premier adjoint au maire d’Adjohoun confirme qu’il n’y a pas eu de mort. Toutes
les personnes blessées et en soins intensifs se porteraient de mieux en mieux.
Seulement, le médecin chef du service des soins intensifs et le directeur
général du Chud Ouémé/Plateau, approchés, disent ne pas être autorisés à dire
quoi que ce soit sur le tableau sanitaire des personnes grièvement blessées
admises chez eux. Toutes les tentatives pour leur arracher quelques bribes
d’informations sur le dossier ont été vaines.