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Covid-19 : Une sortie de la phase aigüe envisageable en 2022

Santé
Par   Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 27 janv. 2022 à 11h42
La pandémie de Covid-19 n’a pas fini de montrer toutes ses facettes. A en croire Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, les conditions sont idéales actuellement dans le monde pour que d’autres variants émergent. Dans le même temps, il est, selon lui, possible de mettre fin cette année à la phase aiguë de la pandémie. « Nous pouvons mettre fin à la phase aiguë de la pandémie cette année… Nous pouvons mettre fin à la Covid-19 en tant qu’urgence sanitaire mondiale », a déclaré lundi 24 janvier dernier Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Oms, lors d’une réunion du Conseil exécutif de l’organisation à Genève. Et pour y arriver, tous les pays devront renforcer leurs actions de prévention et de riposte pour modifier les conditions qui alimentent la pandémie. « Si les pays utilisent l’ensemble des stratégies et outils de manière globale, nous pouvons mettre fin à la phase aiguë de la pandémie cette année », insiste le patron de l’Oms. Il faudra entre autres lutter contre l’injustice vaccinale, faire davantage attention au virus et ses variants et ne pas baisser la garde en ce qui concerne la sensibilisation pour le respect des gestes barrières. Même si les mesures restrictives, reconnait le patron de l’Oms, deviennent de plus en plus insupportables. « Les gens en ont assez des restrictions imposées à leurs déplacements, à leurs voyages et à leurs autres libertés. Les économies et les entreprises sont en difficulté et de nombreux gouvernements marchent sur la corde raide, tentant de trouver un équilibre entre ce qui est efficace et ce qui est acceptable pour leur population », admet Tedros Adhanom Ghebreyesus. Et pourtant, la menace est trop importante pour que les mesures soient négligées. Par ailleurs, même si les vaccins ne sont pas l’unique panacée pour sortir de la pandémie, le patron de l’Oms invite à atteindre l’objectif de vacciner 70 % de la population de chaque pays, en mettant l’accent sur les groupes les plus à risque. En dépit des appels de l’Oms à accélérer la distribution de vaccins dans les pays en développement, afin de parvenir à vacciner 70 % de la population de chaque pays d’ici mi-2022, 85 % de la population en Afrique n’a pas encore reçu une seule dose de vaccin. Selon l’Oms, la moitié des 194 Etats membres ont déjà raté l’objectif de 40 % de couverture vaccinale pour fin 2021. Selon Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, mettre fin à la phase aiguë de la pandémie doit pourtant rester une priorité collective. L’Oms pour sa part poursuivra son accompagnement à l’égard des Etats pour une sortie de crise. Le chef de l’Oms a évoqué cinq actions prioritaires : opérer un changement de paradigme urgent pour promouvoir la santé et le bien-être et prévenir les maladies en s’attaquant à leurs causes profondes ; soutenir une réorientation radicale des systèmes de santé vers les soins de santé primaires, qui constituent le fondement de la couverture sanitaire universelle ; renforcer d’urgence les systèmes et les outils de préparation et d’intervention en cas d’épidémie et de pandémie à tous les niveaux ; exploiter le pouvoir de la science, de la recherche, de l’innovation, des données et des technologies numériques en tant que catalyseurs essentiels des autres priorités ; renforcer d’urgence l’Oms en tant qu’autorité dirigeante et directrice de la santé mondiale, au centre de l’architecture sanitaire mondiale. La menace toujours incisive Un mal qui répand la terreur, qui a décimé tant de populations. Si l’espoir est permis, la menace n’est pas pour autant écartée. Le chef de l’Oms prévient d’ailleurs : « Il existe différents scénarios sur la manière dont la pandémie pourrait se dérouler et dont la phase aiguë pourrait se terminer, mais il est dangereux de supposer qu’Omicron sera le dernier variant ou de parler de fin de partie… Les conditions sont idéales actuellement pour que d’autres variants émergent. Le potentiel d’un variant plus transmissible et plus mortel est très réel ». Avec l’apparition du variant Omicron en novembre dernier, les cas de contamination ont connu une hausse vertigineuse. L’Oms dénote 80 millions de nouveaux cas signalés. « Jusqu’à présent, l’explosion des cas n’a pas été suivie d’une flambée des décès, même si ceux-ci augmentent dans toutes les régions, en particulier en Afrique, la région qui a le moins accès aux vaccins », a affirmé le directeur général de l’Oms. En somme, près de 350 millions de cas ont été comptabilisés dans le monde dont plus de 5,5 millions de décès. En moyenne, la semaine dernière, la Covid-19 a fait un décès toutes les 12 secondes, et 100 cas ont été signalés toutes les trois secondes, a indiqué le Dr Tedros. Au regard de ces sombres statistiques, il devient davantage urgent de sortir de la phase aigüe de cette crise pour en atténuer les conséquences. En outre, le monde devra se faire à l’idée qu’il vivra avec cette pandémie. Toutefois, Tedros Adhanom Ghebreyesus nuance : « Il est vrai que nous vivrons avec la Covid dans un avenir prévisible… Mais apprendre à vivre avec le coronavirus ne doit pas signifier que nous devons lui laisser la voie libre. Cela ne doit pas signifier que nous devions accepter que près de 50 000 personnes décèdent chaque semaine d’une maladie que l’on peut prévenir et traiter ».