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Evaluation citoyenne des formations sanitaires de Parakou : Des pratiques peu orthodoxes relevées

Santé
Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 11 févr. 2022 à 11h28
Les prestations données dans les centres de santé et hôpitaux publics de Parakou ont fait, au cours de la semaine dernière, l’objet d’une évaluation citoyenne. Il ressort de la séance de restitution de l’Ong Ola Africa qui a initié cette enquête, que plusieurs plaintes et griefs ont été enregistrés au niveau des populations bénéficiaires. Mauvais accueil des patients, vol des médicaments, vente illicite des médicaments, et la surfacturation des prestations sont autant de pratiques qui, malgré toutes les sensibilisations et mises en garde effectuées, continuent d’avoir cours dans les centres de santé et hôpitaux publics de Parakou. C’est ce qui ressort de l’évaluation citoyenne des prestations données dans ces formations sanitaires fonctionnelles dans la cité des Kobourou. Il s’agit d’une enquête diligentée par l’Ong Ola Africa, la semaine dernière. En effet, c’est pour trouver un soulagement que les populations se rendent dans les formations sanitaires publiques. Mais souffrantes, si c’est pour aller essuyer encore des humiliations, elles ne peuvent que les bouder ou refuser simplement de les fréquenter. Lorsqu’on sait ce que le gouvernement investit pour renforcer et améliorer le plateau technique, ainsi que le personnel soignant desdites formations, on ne peut rester insensible à une telle situation. Les maux relevés par l’enquête ne sont pas nouveaux. Ils sont bien connus de tous. Les reliquats qui ne sont pas retournés, les médicaments volés aux malades pour les revendre à d’autres, ainsi que les cris sur les malades, surtout les femmes qui viennent accoucher, sont d’autres griefs qui ont été déplorés. A cela s’ajoutent les ordonnances délivrées avec des médicaments prescrits et qui ne sont même pas disponibles à la pharmacie du centre de santé ou de l’hôpital. Plus grave, au lieu de s’occuper en même temps de leurs patients, certains soignants trouvent que c’est plutôt le moment de chercher à savoir pourquoi ils ne se sont pas lavés avant de se présenter à eux. Présent à la séance de restitution, le directeur départemental de la Santé du Borgou, Ibrahim Mama Cissé, n’a pas nié l’existence desdits maux. « Ici à Parakou, certains étaient déjà connus », confirme-t-il. « Il faut noter également que dans certains centres, les personnes handi-capées et celles âgées ont du mal à être prises en charge correctement, parce que parfois, les lieux des examens, analyses ou de prestations de soins sont logés sur des bâtiments à niveau qui leur sont difficiles d’accès, au lieu du rez-de-chaussée », a poursuivi le directeur. « Nous avons pris bonne note. Nous prenons l’engagement de trouver des solutions idoines aux problèmes soulevés », rassure-t-il. Quant au directeur exécutif de l’Ong, El Hadj Bouaï Nadia, il a promis de mettre l’accent sur le suivi des résultats de l’évaluation. A cet effet, un plan d’actions a été défini, avec les activités à mener afin que la situation s’améliore.