La Nation Bénin...
La campagne nationale de sensibilisation « Levons la main pour la Prévention VIH» a amorcé un nouveau virage dans la lutte contre ce fléau. Le gouvernement et la première dame du Bénin, Claudine Talon, appuyés par le Système des Nations Unies et les Partenaires techniques et financiers (PTF), ont lancé le deuxième Plan national d’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (ETME).
« J’encourage toutes les parties présentes à mettre tout en œuvre pour soutenir ce Plan pour atteindre les objectifs visés. Je jouerai ma partition dans cette lutte pour une génération sans Sida et zéro bébé né avec le virus du VIH au Bénin d’ici à 2020 », s’est engagée Claudine Talon, lors de la cérémonie de lancement du Plan national d’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, le 17 novembre dernier, en prélude à la Journée mondiale de lutte contre le Sida. Au nom de la Fondation qui porte son nom, la première dame a prévu de récompenser les départements qui auront fait des progrès significatifs en matière d’ETME et de prise en charge pédiatrique ainsi que les centres qui auront contribué à atteindre ces résultats. Par ailleurs, elle envisage également d’encourager le dépistage systématique des enfants présentant des signes de malnutrition.
Au Bénin, la mise en œuvre du premier plan ETME de 2012 à 2015 a permis de marquer des progrès importants, surtout dans le cadre de l’amélioration de la couverture géographique en sites PTME qui est passée de 545 en 2012 à 925 à fin 2015. De même, l’amélioration de l’accès aux traitements antirétroviraux (ARV) pour les femmes enceintes séropositives est passée de 43% à 99% pendant la même période. Enfin, le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant s’est amélioré passant de 14,1% en 2008 à 7,6% en 2014.
Ces progrès n’occultent cependant nullement les nombreux défis relatifs à l’enrayement de l’épidémie du Sida d’ici à 2030 comme prévu par les Objectifs de développement durable (ODD). Au Bénin, environ six enfants sont infectés par le VIH chaque semaine du fait de la séropositivité de leurs mères, soit environ 312 enfants par an.
« La bataille contre le Sida ne sera pas terminée tant que nous ne doublerons pas les efforts de prévention et de traitement ; tant que nous ne pourrons atteindre les mères et les enfants qui ne bénéficient toujours pas des progrès accomplis ; tant que la stigmatisation et la peur empêchent de nombreux jeunes d’être dépistés », a relevé le représentant de l’Unicef au Bénin, Dr Claudes Kamenga, portant la voix des PTF du secteur de la Santé.
Des critères de certification
Le deuxième Plan ETEME qui couvre la période de 2016 à 2020, doit permettre d’aboutir à un taux de transmission du VIH mère/enfant de moins de 5%.
Ce qui conforte Dr Allassane Séïdou, ministre de la Santé qui retient : «Ce plan est basé sur les critères de certification de l’élimination du VIH de la mère à l’enfant définis par l’OMS et est bâti pour combler les lacunes programmatiques révélées par l’analyse des goulots suite à l’évaluation du premier plan ETME 2012-2015 ». Pour lui, mettre fin à l’épidémie du Sida est plus qu’un devoir ; cela représente l’occasion inoubliable de jeter les bases d’un monde plus juste et équitable pour les générations futures. Ce que confirme la directrice Pays de l’Onusida au Bénin, Marie-Margarète Molnar qui estime que ce second Plan d'élimination s'imposait.
« Certes, il y a eu des progrès indéniables qui ont été possibles grâce à la mobilisation autour du premier Plan. Toutefois, derrière les moyennes nationales se cachent des disparités géographiques qui interpellent », relève-t-elle.
Alors que la moyenne du taux de transmission mère-enfant est de 7,6%, les départements de la Donga, de l’Atacora et du Mono présentent des taux deux à trois fois supérieurs à la moyenne nationale atteignant respectivement 20,9%, 18% et 15,5%, regrette Marie-Margarète Molnar.
« Nous devons accompagner ces départements pour rattraper leur retard et les mettre sur la voie des 90-90-90 d'ici à 2020. C'est à ce prix que nous pourrons prétendre à naître séronégatif, rester séronégatif et vivre sans Sida », a insisté la directrice pays de l’Onusida.
La mobilisation était très forte du côté des organismes du système des Nations unies qui ont été réconfortées par les organisations de la société civile et les représentants des personnes vivant avec le VIH?