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Lutte contre la criminalité pharmaceutique au Bénin: L’Ordre des pharmaciens tire la sonnette d’alarme

Santé
Par   zounars, le 13 oct. 2016 à 04h24

Dans le cadre des manifestations de la 2e Journée africaine de lutte contre les faux médicaments et leur danger sur la santé, l’Ordre national des pharmaciens du Bénin (Onpb) a organisé, mercredi 12 octobre à Cotonou, une rencontre avec les acteurs du secteur. L’objectif était de réfléchir afin de mener à bien des actions concrètes pour éradiquer ce fléau, 7 ans après l’historique appel initié par la Fondation Chirac.

Devenu un fléau mondial qui affecte plus d’un et particulièrement les pays en voie de développement, la vente des faux médicaments représente aujourd’hui et selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) plus de 10% des produits pharmaceutiques en circulation dans le monde et 30 à 70% en Afrique. Le considérant comme un problème sanitaire dangereux, l’Ordre national des pharmaciens du Bénin (Onpb) a tenu s’y pencher et voir avec tous les acteurs concernés, comment l’éradiquer.

Engagée plus que jamais dans cette lutte en cours depuis l’historique appel de la Fondation Chirac qui a réuni une douzaine de chefs d’Etat et de gouvernement, le 12 octobre 2009 à Cotonou, la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Bénin (Cnopb), Moutiatou Toukourou a déclaré que, «qu’ils soient contrefaits ou falsifiés, le phénomène des faux médicaments constitue un drame mondial qui ne saurait être toléré sous aucun prétexte ». L’impact sanitaire de ces médicaments, explique-t-elle, est considérable, voire dangereux car l’analyse de certains qui ont été saisis révèle la présence de farine de blé, de maïs, d’amidon, de plâtre et de produits toxiques.
En Afrique, les faux médicaments abondent sur les marchés. Ils se rencontrent au bord des rues, dans les boutiques, les hameaux et même dans certains centres de santé et cliniques de la place du fait de l’incapacité à mettre en place des systèmes de contrôle adéquat, a déploré la présidente Moutiatou Toukourou. Ce qui, explique-t-elle, serait à la base du décès d’au moins 1 000 000 de personnes dans le monde chaque année dont plus de 800 000 en Afrique avec pour conséquence, la résistance aux véritables traitements. Rappelant le discours de l’ancien président français, Jacques Chirac, à l’appel de Cotonou le 12 octobre 2009, qui qualifie la vente des faux médicaments comme une activité criminelle, elle a prévenu que des mesures seront davantage prises pour mettre fin à la production, au trafic international et à la commercialisation illicite de ces produits.
Comptant sur la prompte réaction des autorités béninoises à divers niveaux pour éradiquer le fléau, la présidente Moutiatou Toukourou a précisé que la rencontre de Cotonou avait proposé un train de mesures dont certaines interpellent fortement les administrations douanières et plus globalement l’Organisation mondiale des douanes (Omd).

Des mesures idoines pour une lutte efficace

Au nombre de celles-ci, il y a entre autres, la mise en place stricte des textes législatifs et réglementaires dans les Etats qui en disposent avec l’instauration d’un cadre législatif et règlementaire là où il fait défaut; l’implantation sur le terrain des instruments efficaces contre ce trafic avec un personnel formé et des dispositifs adaptés aux réalités de ces faux médicaments. Il y a enfin la sensibilisation du public sur les méfaits de ces médicaments. Mais d’ores et déjà, elle exhorte l’actuel gouvernement à prendre de concert avec les professionnels de la santé, des décisions urgentes et durables pour venir à bout de cette criminalité pharmaceutique qui tue les populations. A sa suite, le président du Conseil national de l’association des consommateurs du Bénin, Robin Accrombessi, appelle toutes les populations à la vigilance et à la retenue en ce qui concerne la consommation de ces médicaments?