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Lutte contre la pandémie du siècle : mieux impliquer les personnes vivant avec le Vih

Santé
Par   Joel TOKPONOU, le 21 déc. 2021 à 12h02
Pour des résultats plus probants du système de lutte contre le Sida, l’implication des personnes vivant avec le Vih est nécessaire. Le thème de l'édition 2021 de la quinzaine de la Journée mondiale de lutte contre le Sida est évocateur et interpelle tous les acteurs : «Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au Sida. Mettre fin aux pandémies ». Une ambition noble dont la réalisation nécessite l’implication des personnes vivant avec le Vih. Valentin Nassara, président du Conseil d’administration du Réseau béninois des associations de personnes vivant avec le Vih/Sida est ferme sur cette question. « Ce n’est pas possible d’atteindre cet objectif en écartant les Pvvih qui sont les principaux concernés», fait-il savoir. Selon lui, il faut passer des discours aux actes concrets et « mener une politique incluant les Pvvih » réunies dans plus de 80 associations. Il s’agit notamment d’améliorer le suivi médical; ce qui renforcerait les efforts du gouvernement qui s’emploie à mettre les malades sous traitements dès la détection de leur sérologie. En décembre 2020, le nombre moyen de personnes vivant avec le Vih au Bénin était de 75 770, selon les estimations du Spectrum 2020. « En réponse à cette situation, le Bénin s’est engagé à assurer l’accès universel aux services de prévention, de traitements Antirétroviraux, de soins et de soutien dans le respect des droits humains. Malgré les progrès réalisés suite à cet engagement, les Pvvih restent confrontées à la discrimination et à la stigmatisation dans les familles, les établissements de santé, en milieu professionnel et au sein de la communauté », indique le rapport de l’enquête index de la stigmatisation 2.0 des personnes vivant avec le Vih au Bénin. Aller plus loin A en croire les Pvvih, il est nécessaire de mener différents types d’actions afin de mettre fin au mal du siècle. D’abord, il s’impose de reprendre une sensibilisation globale des populations notamment des plus jeunes. « Ils sont nombreux ces jeunes qui ignorent les modes de transmission de la maladie et comment se protéger. Il est donc nécessaire de leur apporter l’information utile afin qu’ils ne soient pas des véhicules de la maladie », conseille Valentin Nassara. Le responsable des Pvvih propose également que la distribution des Arv aux malades se fasse par trimestre comme voulu par les autorités et non par semaine comme c’est le cas actuellement. Ce qui, à son avis, ne favorise pas l’épanouissement des bénéficiaires. Car certaines Pvvih continuent de vivre bien de difficultés pour s’approvisionner en Arv, du fait de la stigmatisation. Le président du Conseil d’administration du réseau des associations de Pvvih recommande aussi que ses membres aient à charge la distribution des produits. Si une Pvvih est chargée de la distribution des Arv, elle n’attendra jamais l’épuisement total du stock avant d’alerter les autorités pour un nouvel approvisionnement », estime Valentin Nassara. C’est le remède pour éviter les ruptures de stock que connaissent parfois certains hôpitaux et qui mettent à mal la santé des malades.