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Lutte contre les faux médicaments : Le Bénin reçoit un outil performant de contrôle de qualité

Santé
Par   Eric TCHOGBO, le 09 févr. 2017 à 06h23

Le Laboratoire national de contrôle de la qualité des médicaments et consommables médicaux (Lncq) dispose désormais d’équipement de chromatographie liquide à haute performance (Clhp), don de l’Usaid au Bénin. La remise de cet outil de lutte contre le trafic des faux médicaments a eu lieu ce mercredi 8 février au ministère de la Santé à Cotonou.

Les médicaments les plus répandus qui entrent en Afrique sont les faux antipaludéens. Ce qui représente, selon le représentant résident de l’Usaid au Bénin, Jonathan Richter, 25% de tous les faux médicaments qui sont la cause d’un grand nombre de décès qui surviennent lorsque des personnes utilisent, involontairement et en toute confiance, des médicaments faux ou de qualité inférieure pour prévenir ou traiter le paludisme. Le Bénin, voisin du grand Nigeria, constitue un réceptacle de ces produits et est même considéré comme le deuxième plus grand point d’entrée des médicaments contrefaits sur le continent africain avec à peu près le quart du trafic total. En plus, les études de marché de 2014-2015 ont révélé que près de la moitié de tous les débouchés privés dans plusieurs grands marchés du Bénin vendent de faux antipaludéens.
Pour ne plus laisser des milliers de Béninois mourir par l’usage de faux médicaments, l’Usaid vient de mettre à la disposition du ministère de la Santé à travers le Laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments et consommables médicaux, un outil performant de lutte contre les faux médicaments. « C’est dans l’intérêt du Gouvernement des Etats-Unis de le faire pour raisons de sécurité et plus précisément dans l’intérêt de l’Usaid à cause des investissements à long terme dans le système de Santé du Bénin avec un accent particulier sur la lutte contre le paludisme », a ajouté le représentant résident de l’Usaid au Bénin.

Il a poursuivi en précisant que la lutte contre les faux médicaments est un combat d'ensemble. Car, dit-il, l’un des plus grands défis dans cette lutte est le caractère multisectoriel qu’exige la réponse à y apporter. A cet effet, il est important d’établir des alliances entre plusieurs institutions.
La Clhp, indique le directeur général du Lncq, Parfait Adjakidjè, est particulièrement utile pour la séparation de matériaux de masse moléculaire élevée qui ont une très faible volatilité et ne peuvent pas être séparés par chromatographie en phase gazeuse. Les principaux domaines d'application sont la biotechnologie, les sciences de la vie et l'industrie pharmaceutique.
Le responsable de la microbiologie et de la physico-chimie, Jacob Bonou renchérit en expliquant que cette chaîne sert à faire l’identification des solutés, des molécules et des produits pharmaceutiques. Elle est aussi utilisée pour la quantification des molécules. Il arrive des fois où elle permet de déterminer les impuretés au niveau de ces produits. Il s’agit donc d’un appareil complet qui permet de faire le contrôle de qualité des produits pharmaceutiques.
Le directeur de cabinet du ministère de la Santé, Lucien Toko, a dit toute sa satisfaction face à ce joyau qui permettra de sécuriser la santé des populations. « Nous allons nous armer davantage pour que les produits qui entrent dans le pays soient stoppés au niveau du laboratoire », a-t-il martelé?