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Lutte contre les grossesses précoces: Lancement du projet Santé et bien-être des adolescents

Santé
Par   Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines, le 15 oct. 2018 à 05h27

Dans le cadre du partenariat entre le Benin et l’Unicef, il a été lancé officiellement le vendredi 12 octobre dernier à Zogbodomey le projet de « Renforcement des systèmes en vue d’une réponse adéquate aux besoins en santé et bien-être des adolescents et leur autonomisation ». La cérémonie a mobilisé autour des jeunes aussi bien des responsables du secteur sanitaire que ceux de l’Unicef au Bénin sur l’esplanade de la mairie de Zogbodomey.

Au Bénin, 21% des adolescents de 15 à 19 ans ont leur premier rapport sexuel avant 15ans pour une moyenne nationale de 16%. Et le Zou vient en deuxième position après les Collines en ce qui concerne la prévalence des grossesses précoces. Pourtant, une grossesse ou une maternité précoce pose plusieurs problèmes cruciaux, aux filles surtout; à la fois directement, en matière de santé physique et émotionnelle, mais peut aussi hypothéquer l’avenir de la jeune fille ou du jeune garçon. A la vérité, cette situation est un véritable drame qui se joue contre la jeunesse, la relève du Bénin. Et le département du Zou n’est nullement épargné, à en croire les chiffres. C’est donc pour freiner ce fléau que le Bénin, avec l’appui de l’Unicef, a initié le projet de « Renforcement des systèmes en vue d’une réponse adéquate aux besoins en santé et bien-être des adolescents et leur autonomisation » en vue de réduire le fort taux de grossesses précoces chez les adolescents.
Lors du lancement officiel de ce projet, les autorités des communes couvertes que sont Zogbodomey, Bohicon et Zakpota (zone sanitaire ZoBoZa) ont reconnu que la prévalence des grossesses précoces chez les adolescentes est un mal qui ronge leurs localités et handicape leur développement. Elle est et demeure la principale cause de l’abandon des bancs par les jeunes filles. Le jeune garçon n’en est pas pour autant épargné car, très tôt devenu père, il doit assumer de lourdes responsabilités étant devenu père et mari par la force des choses.
«Vous comprendrez pourquoi cette situation a toujours été un véritable casse-tête pour le conseil communal de Zogbodomey. Avec les moyens dont nous disposons, nous avons essayé ce qu’on a pu mais avouons que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs à cause des moyens très limités dont nous disposons », a indiqué David Zinsou Towedjê, maire de Zogbodomey qui salue « la mise en œuvre de ce projet qui vient « nous soutenir dans notre élan pour bannir une fois pour de bon, ce fléau de la commune de Zogbodomey et aussi dans les deux autres communes de ZoBoZa ».

Des statistiques à alarmer

Tour à tour, le représentant adjoint de l’Unicef au Bénin, Dr François Kampundu et la directrice adjointe de cabinet du ministère de la Santé, Dr Armande Gandjeto, ont aussi reconnu que les grossesses ou activités sexuelles précoces chez les adolescents est un fléau parce qu’il détruit autant qu’une épidémie. Ces effets ne sont pas visibles seulement sur le corps mais sur l’âme car, elles détruisent pour toujours. Ainsi, ce projet qui tient d’une vision de l’Unicef coïncide fort heureusement avec l’un des axes prioritaires du Programme d’action du gouvernement du président Patrice Talon. Car, le Pag accorde une place de choix aux questions liées à l’éducation et au bien-être des adolescents.
Chiffres à l’appui, Dr François Kampundu fait constater que le taux de fécondité chez les adolescents est de 94 pour mille et la prévalence contraceptive est de 14,4% pour les adolescentes de 15 à 19 ans. Puis, insiste-t-il, bien que la prévalence du Vih reste faible (0,2 à 0,4%), le constat fait est qu’en 2017, le taux de prévalence chez les garçons est trois fois plus élevé qu’en 2015. Ces problèmes, entre autres, s’ils ne trouvent pas de solutions, peuvent avoir des conséquences irréversibles sur la vie future des filles et de leurs enfants. A l’inverse, avertit Dr François Kampundu, un cercle vertueux est enclenché lorsque les adolescentes accèdent à des soins de santé adéquats, à l’éducation secondaire et à un environnement protecteur.
C’est pourquoi, au cours de cette cérémonie de lancement, les autorités présentes ont invité les jeunes et adolescents à s’investir pour porter l’information à leurs amis et instaurer un cercle vertueux d’entraide.
Il est à noter que la mise en œuvre de ce projet permettra à 72.451 adolescents dont 34.376 garçons et 38.074 filles de bénéficier de services de prévention du Vih, des grossesses précoces, de l’anémie et la gestion de l’hygiène menstruelle.