La Nation Bénin...
Le Bénin vient de franchir une nouvelle étape dans sa
quête d’un système de santé communautaire performant et durable. En effet, du
15 au 18 juillet, l’Hôtel Azalaï de Cotonou a accueilli l’atelier national de
revue de la mise en œuvre de la Politique nationale de santé communautaire
(Pnsc), marqué par la restitution de la phase technique. Quatre jours
d’échanges intenses entre acteurs multisectoriels ont permis de revisiter les
progrès accomplis, d’identifier les failles et de formuler des recommandations
à fort potentiel transformatif.
Placée sous le signe de l’approche intégrée «One Health
», la revue de la mise en œuvre de la Politique nationale de santé
communautaire (Pnsc) s’est fixé pour objectif général de faire une évaluation
globale de la Pnsc dans toutes ses dimensions, de la coordination à la
logistique, en passant par le suivi-évaluation, la gouvernance locale et le
financement. Cette vision, portée à l’horizon 2030, ambitionne de faire du
Bénin un pays doté d’un système de santé communautaire intégré, résilient,
participatif et équitable, apte à répondre efficacement aux menaces sanitaires
d’origine humaine, animale ou environnementale.
La phase technique restituée a mis en lumière les
résultats de la phase pilote ainsi que les constats issus des supervisions sur
le terrain. Il en ressort que si des progrès sont notables dans plusieurs
domaines, des insuffisances subsistent, notamment en matière de coordination
intersectorielle, de couverture en ressources humaines (relais communautaires,
agents de santé communautaire qualifiés-Ascq), de disponibilité des intrants et
d’accessibilité aux données sanitaires à tous les niveaux de gouvernance.
L’atelier a été également l’occasion de présenter et d’amender le guide
opérationnel de la santé communautaire. Parmi les révisions majeures, on note
la limitation de l’âge des relais communautaires, l’inéligibilité des
conseillers de village, la suppression de l’attestation de service fait pour le
paiement des Ascq, et la clarification des modalités de gestion de leur
présence au poste.
Accélérer la mise en œuvre
Les recommandations issues de cette rencontre traduisent
une volonté commune d’accélérer la mise en œuvre de la politique. Ainsi,
l’élargissement du comité de pilotage à d’autres acteurs du « One Health » et
au ministère de l’Economie et des finances (Mef), l’inscription de la santé
communautaire au Projet d’investissements publics (Pip), la tenue régulière de
réunions de coordination à tous les échelons, ou encore le comblement des gaps
en ressources humaines figurent en tête des priorités. L’importance de la
digitalisation a été fortement soulignée, avec notamment l’accélération de
l’interopérabilité entre les plateformes Dhis2 et AlafiaCom, la sécurisation
des tablettes et l’amélioration de l’accès internet des agents de terrain.
Autre levier stratégique, le plaidoyer pour la mise en place d’un panier commun
de financement de la santé communautaire, condition sine qua non d’une action
cohérente, continue et inclusive. Par ailleurs, les acteurs plaident pour une
restitution communautaire semestrielle des données, l’hébergement national des
plateformes numériques et une dotation actualisée des intrants pour les Ascq.
Au-delà du bilan technique, cet atelier marque un tournant dans la dynamique de revalorisation des interventions communautaires et d’appropriation locale des enjeux sanitaires. Il trace surtout une voie réaliste vers une couverture sanitaire universelle fondée sur la participation active des communautés. En mobilisant à la fois volonté politique, innovation technologique et engagement communautaire, le Bénin renforce les fondations d’un système de santé résilient, protecteur et équitable pour tous.
Les recommandations issues de cette rencontre traduisent une volonté commune d’accélérer la mise en œuvre de la politique