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Santé maternelle et périnatale, cancers gynécologique et mammaire: Les 4es Journées scientifiques s’y penchent

Santé
Le présidium lors du lancement des 4esJournées scientifiques des gynécologues  pour la santé des femmes Le présidium lors du lancement des 4esJournées scientifiques des gynécologues pour la santé des femmes

Les quatrièmes Journées scientifiques du Collège national des gynécologues obstétriciens du Bénin (Cngog) se sont ouvertes, jeudi 14 septembre dernier à Cotonou. Ces assises prévues pour durer trois jours offrent une occasion aux professionnels du domaine, venus du Bénin et d’ailleurs, de présenter le tableau réel des thématiques retenues afin de formuler des recommandations susceptibles d’améliorer la pratique clinique. 

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 18 sept. 2023 à 06h02 Durée 4 min.
#Santé maternelle et périnatale #cancers gynécologique et mammaire
Les gynécologues obstétriciens du Bénin tiennent leurs quatrièmes Journées scientifiques à Cotonou.
Au menu, les problématiques des cancers gynécologique et mammaire, la santé maternelle, les avortements non sécurisés, les séquelles liées à la grossesse ou à l’accouchement, …
Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, conçoit ces journées comme un pas en avant pour la gynécologie. « Des débats sur les différents ateliers vont faire encore évoluer d’un pas notre science à travers de nouvelles connaissances en faveur de l’amélioration de la santé des femmes et le recul de la mortalité maternelle », explique-t-elle.
La rencontre vaut la peine au regard des tendances lourdes qui pèsent sur la santé maternelle. «La mortalité maternelle est à des niveaux inacceptables. Environ deux cent quatre-vingt-sept mille femmes sont décédées dans le monde pendant ou après une grossesse ou un accouchement en 2020. Près de 95 % de ces décès maternels dont la plupart auraient pu être évités sont survenus dans les pays à faibles revenus ou intermédiaires», déplore Kwamé Jean Konan, représentant résident de l’Oms au Bénin. La plupart des causes de ces décès feront l’objet des travaux au cours de ce congrès à travers des ateliers pratiques, des panels sur la prise en charge de l’hémorragie du post-partum immédiat, sur l’amélioration de l’accès aux soins d’avortement sécurisé.
Les sessions promettent d’être alléchantes. « Au nombre des causes directes de décès maternel, vous avez choisi de vous appesantir sur les avortements surtout ceux provoqués et non sécurisés qui sont pourvoyeurs d’une grande mortalité maternelle, notamment chez les adolescentes et les jeunes filles chez qui la prévalence de la grossesse précoce et non désirée est élevée. S’agissant des causes indirectes, ce sont les hémoglobinopathies dans leurs formes majeures associées à la grossesse qui retiendront votre attention », apprécie Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé.
Le tableau qu’il présente sur les décès maternels au Bénin reflète le double intérêt des présentes assises : « Au Bénin, le ratio de mortalité maternelle est de 391 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes et celui de mortalité néonatale de 30 décès néonatals pour 1 000 naissances vivantes, selon les données de la dernière Enquête démographique et de santé en 2018. Ces décès maternels et néonatals sont dus à des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement ou à des associations entre certaines pathologies et la grossesse ». 
Des approches contre les cancers

La rencontre proposera également des approches claires en ce qui concerne la lutte contre les maladies cancéreuses. «Ces assises répondent à une recommandation de l’Assemblée mondiale de la santé qui vise à intégrer, à amplifier la lutte contre le cancer au niveau national notamment le cancer du col de l’utérus, le cancer du sein et les cancers chez l’enfant. Des ateliers pratiques sont au menu pour le dépistage des lésions pré-cancéreuses et leur traitement », salue Kwamé Jean Konan. 
Selon René Xavier Perrin, président du Congrès scientifique, les assises offrent des outils aux participants pour mieux aborder les prochains défis professionnels. « Les présentes journées scientifiques sont une opportunité pour les participants de mieux affûter leurs armes pour affronter les audiences internationales. Les travaux de recherches doivent être orientées vers des travaux salutaires nationales », indique-t-il. 
Les deux thèmes, objet du présent congrès, s’inscrivent dans cette perspective. Le premier est intitulé « Santé maternelle et périnatale ». Ce thème prend en compte les questions d’avortement sécurisé, les fistules obstétricales, la drépanocytose et les grossesses. Le second thème abordera la question du fardeau des « cancers gynécologique et mammaire ».
Ces thèmes ne sont pas choisis pour la forme. « La santé maternelle et la santé périnatale constituent des domaines prioritaires en raison de la stagnation des indicateurs relatifs au ratio de décès maternel et le taux de décès périnatal », argumente-t-il. 
Il est prévu des ateliers précongrès consacrés à la colposcopie et à la prise en charge de l’hémorragie du post-partum immédiat. 
Rappelons que le Collège national des gynécologues obstétriciens du Bénin est issu de la scission de la Société de gynécologie et d’obstétrique du Bénin et du Togo, à l’origine de la Société africaine des gynécologues obstétriciens créée en mars 1988. Il vise à promouvoir la gynécologie et l’obstétrique pour l’amélioration de la qualité de vie et de la santé de la femme, de l’enfant et de la famille?