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Santé sexuelle des jeunes et des adolescents: Une étude révèle l´impact économique et social de l’Ess

Santé
L’éducation à la santé sexuelle des jeunes et des adolescents a un fort impact au plan social et économique L’éducation à la santé sexuelle des jeunes et des adolescents a un fort impact au plan social et économique

L’éducation à la santé sexuelle des jeunes et des adolescents a un fort impact au plan social et économique. L’évaluation des programmes déployés dans ce cadre a accouché de résultats appréciables présentés aux parties prenantes, aux partenaires et au gouvernement béninois, mercredi 6 décembre à Cotonou, par les consultants commis à cet effet. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 07 déc. 2023 à 04h45 Durée 4 min.
#Santé sexuelle des jeunes #adolescents #l´impact économique et social de l’Ess

Sur un délai de retour de six ans, chaque franc investi dans l’Education à la santé sexuelle (Ess) des adolescents et jeunes rapporte 3,5 francs. Au bout de dix ans, cela rapporte 5,15 francs. C’est la conclusion à laquelle est parvenu Ousmane Faye, économiste et consultant international spécialiste des questions de populations au terme de l’évaluation du projet

« Amélioration de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes au Bénin ». Les travaux de restitution de l’étude réalisée dans ce cadre ont été présentés à Cotonou, mercredi 6 décembre. « Globalement quand tous les effets du programme auront fini de jouer, il rapportera 4,20 milliards de francs Cfa par an. L’évaluation la plus basse et la moins élevée donne 4,5 milliards par an », précise le consultant qui assure que les outils d’évaluation les plus robustes en économie ont été utilisés pour en arriver à ce résultat. « Ce programme est rentable et rapporte de l’argent comme un projet financier », assure Ousmane Faye. « En éduquant les jeunes et adolescents à la santé sexuelle et reproductive, en leur permettant de connaitre leur anatomie et leurs corps, en les poussant à éviter les Ist, en favorisant la baisse des grossesses précoces, en créant une rétention scolaire beaucoup plus longue pour les jeunes, pour les apprentis, il y a un effet de création de richesse assez fort», apprécie le consultant.  

La mission assignée à cette équipe de validation, selon le représentant résident du Fnuap au Bénin, Dr Richmond Tiémoko, c’est de voir en quoi le programme d’éducation à la santé sexuelle au Bénin est rentable à travers une évaluation économique et financière. Ce qui en ressort, indique-t-il, c’est que l’investissement dans la santé sexuelle est un investissement juste et rentable au niveau social et économique. « Quand on investit dans l’éducation sexuelle des adolescents et des jeunes, il y a un retour économique. Presque chaque année, cela peut générer près de quatre milliards de nos francs », explique-t-il. Mais c’est la contribution à l’amélioration de la qualité de la vie de ces jeunes et au-delà, de leurs communautés et parents qui préoccupe Dr Richmond Tiémoko. Il apprécie le retour sur investissement au niveau de l’individu, de la communauté et au niveau du bien-être. Qu’il s’agisse des classes ou des lieux et centres d’apprentissage, cette évaluation montre qu’il y a un rendement positif, économique et social. 

Belle avancée

Le projet « Amélioration de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes au Bénin » s'inscrit globalement dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Bénin et le Royaume des Pays-Bas et de l'appui stratégique que le Fnuap apporte au gouvernement pour la mise en œuvre du plan d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (Copd) au-delà de 2014 et des Objectifs de développement durables (Odd). Le projet a pour objectif de « réaliser les droits à la santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s et jeunes du Bénin à travers l'accroissement de la disponibilité, de l'accessibilité et de l'utilisation des informations et services adaptés à ce groupe d'âge ». L'ambition est de contribuer à la réduction des besoins non satisfaits en contraception, à la prise en charge des infections sexuellement transmissibles et plus spécifiquement à la réduction du nombre des grossesses précoces des jeunes filles au Bénin. Après la phase pilote de 2017-2019, une phase d'extension et de renforcement a démarré  en 2020 et court jusqu'en 2024 dans 11 communes des trois départements que sont l'Atlantique, l'Atacora et l'Alibori.

A ce jour, 1050 établissements d'enseignements primaire, secondaire, technique et de la formation professionnelle proposent des cours d’Ess pertinents et adaptés au contexte social béninois suivant la méthode de l'infusion pédagogique. 8471 enseignants sont formés dans les différents cycles d'enseignement et plus de 870 000 adolescents et jeunes du milieu scolaire et extrascolaire sont touchés. « Il faudrait soutenir ce programme pour davantage éduquer les jeunes à comprendre les enjeux de la sexualité parce que c’est utile pour l’économie et socialement rentable », exhorte le représentant résident du Fnuap. « C’est un programme rentable, le gouvernement doit passer à l’échelle pour le généraliser », suggère Ousmane Faye.