Soins de santé aux populations: La Plateforme du secteur sanitaire privé pour un leadership plus fort
Santé
Par
Josué F. MEHOUENOU, le 28 mai 2021
à
08h50
La Plateforme du secteur sanitaire privé du Bénin (Pssp) organise, les jeudi 27 et vendredi 28 mai à Cotonou, les Journées du secteur sanitaire privé du Bénin. Grands moments d’échanges et de concertation entre divers acteurs opérant dans le secteur sanitaire privé, la rencontre vise à parvenir à un ancrage institutionnel plus fort pour une meilleure qualité de soins aux populations.
La contribution du secteur privé aux soins de santé aux populations béninoises est énorme. Elle s’est même accrue ces dernières années et nécessite de la part des acteurs concertation et mise en synergie pour des actions plus fortes en vue d’accroître le leadership de leur faîtière, la Plateforme du secteur sanitaire privé du Bénin (Pssp). C’est d’ailleurs sous l’égide de cette organisation que se tiennent, depuis hier jeudi 27 mai à Cotonou, les Journées du secteur sanitaire privé du Bénin.
Un rendez-vous qui mobilise toutes les entités du secteur sanitaire privé et qui se veut, selon la vice-présidente de la plateforme, Béatrice Radji, une occasion d’échanges pour contribuer efficacement à l’amélioration du système sanitaire. La confiance dont bénéficient les acteurs du système sanitaire privé a besoin d’être renforcée, estime-t-elle. Elle rappelle que la Pssp est une organisation faîtière de plusieurs associations avec pour objectif de contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population béninoise sur la base d’une meilleure organisation des acteurs du secteur privé de la santé.
La Pssp s’assigne aussi la mission, selon sa vice-présidente, de veiller à la qualité du service offert dans le secteur privé sanitaire, de construire un partenariat avec le secteur public, d’apporter sa contribution à la politique sanitaire du pays… Ces journées constituent donc une aubaine pour mieux connaître le secteur privé de la santé, soutient-elle.
L’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) est aussi un soutien important pour le renforcement du système sanitaire au Bénin. « Il est impossible de parler de la performance de ce système et de ses résultats en occultant le secteur privé, surtout à cause des proportions qu’il occupe dans le dispositif du système au Bénin », indique Jenelle Norin, représentante de l’Usaid à cette occasion. Le renforcement du système privé s’avère aussi nécessaire que le renforcement de tout le système, ce qui justifie le soutien de l’Usaid à la plateforme pour relever le niveau de performance du secteur sanitaire, appuie-t-elle. Ces journées représentent un espace national voulu par les acteurs pour communiquer sur la dynamique en cours ainsi que sur les progrès réalisés par le secteur sanitaire privé. Elle constituent une opportunité d’échanges, de partage de connaissances et de savoir-faire, laisse-t-elle entendre.
Répondre aux exigences
Docteur Raoul Saïzonou, représentant l’Organisation mondiale de la santé (Oms), chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur de la santé, estime que cet évènement est une opportunité de donner et de recevoir, mais également une occasion pour passer en revue les multiples avancées dans le cadre de la collaboration entre les secteurs sanitaires privé et public. Selon lui, le secteur privé offre des ressources très diversifiées et peut aider à répondre aux exigences imposées au public, en tant que partie intégrante desservant des régions urbaines, rurales… D’où le plaidoyer que fait l’Oms pour sa prise en charge aussi bien dans l’élaboration que dans la mise en œuvre des politiques et plans nationaux. Au Bénin, la contribution du secteur privé dans l’offre des services de santé à la population est estimée à 60 %, poursuit-il.
Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, n’en dit pas le contraire. Il estime cette contribution à plus de 50 % des demandes en soins des populations. C’est donc à juste titre que, dans le cadre de la mise en œuvre des réformes au niveau du système sanitaire, le gouvernement a initié des mesures fortes pour l’assainissement de ce secteur avec notamment la fermeture des cabinets cliniques clandestins, la délivrance des autorisations d’existence, des mesures de contrôle, la lutte contre les faux médicaments, a soutenu le ministre. « Cette forte volonté exige l’engagement du secteur privé et l’harmonisation des pratiques entre public et privé. Les deux secteurs doivent continuer à renforcer leurs interventions pour un partenariat public-privé qui contribue à un système sanitaire fort et résilient », a plaidé le ministre. L’illustration parfaite qu’il donne de cette collaboration plutôt réussie, c’est la gestion de la pandémie de la Covid-19.
Lucien Dossou-Gbété, président de la Pssp, se chargera lui-même de mieux présenter son organisation, expliquant sa genèse, sa mission, ses objectifs et axes stratégiques. Suivra la présentation de la mise en œuvre du partenariat liant le ministère de la Santé et la plateforme. Les travaux de ces deux jours se pencheront aussi sur les actions de plaidoyer, les enjeux et perspectives de la médecine de groupe au Bénin… Plusieurs autres thématiques seront abordées au cours des travaux qui prennent fin ce jour.