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Traitement par radiothérapie du cancer au Bénin: La seule arme manquante

Santé
Par   Reine AZIFAN, le 21 nov. 2017 à 07h34

A l’occasion d’une séance de sensibilisation sur le cancer du sein organisée par un groupe d’associations béninoises, le docteur Serpos Dossou, oncologue radiothérapeute, a présenté une communication sur le thème : « Dépistage et apport de la Radiothérapie dans la prise en charge du cancer du sein ». Une communication qui a permis aux participants d’en savoir un peu plus sur le cancer du sein, sa prise en charge et les moyens de prévention.

« Cancer du sein : le dépistage précoce, mon arme de guerre », c’est l’un des thèmes développés le samedi 11 novembre dernier à Cotonou lors du « Café Philo ». Une initiative des associations, SOS Cancer, US-Bénin Woomen Alumni Association (US-BWAA) en collaboration avec des médecins volontaires experts du domaine qui vise à sensibiliser et informer les femmes sur ce fléau qui occasionne chaque année un drame dans de nombreuses familles. D’entrée de jeu, le spécialiste a fait un état des lieux en ce qui concerne l’incidence du cancer du sein dans le monde et au Bénin. Il ressort de cette présentation qu’en 2012, on a enregistré dans le monde 14,1 millions de cas et 8,2 millions de décès. Le cancer du sein apparaît comme une cause fréquente de décès par cancer chez les femmes. Au Bénin, 910 nouveaux cas ont été enregistrés dans la même période.
L’un des moyens efficaces pour venir à bout du cancer du sein est le dépistage précoce. Il s’agit, selon le Dr Serpos Dossou, de « détecter au plus tôt en l’absence de symptômes, des lésions susceptibles d’étre cancéreuses ou d’évoluer vers un cancer ». L’intérêt du dépistage précoce réside dans le fait qu’il permet de détecter précocement le cancer. Toutes choses qui favorisent une meilleure prise en charge des malades, la limitation de la lourdeur du traitement, la réduction du coût du traitement et la limitation des séquelles éventuelles.
Aux dires du conférencier, l’autopalpation mammaire et la mammographie, tous les deux ans, constituent les moyens de dépistage. Au cas où le résultat dudit dépistage s’avère positif, il existe des traitements au nombre desquels figure la chirurgie conservatrice (tumorectomie) ou totale (mastectomie). Il y a également la chimiothérapie, l’hormonothérapie, l’immunothérapie et la radiothérapie. En sa qualité d’oncologue radiothérapeute, Dr Serpos Dossou a insisté sur l’apport de la radiothérapie dans la prise en charge du cancer du sein. La radiothérapie consiste en l’utilisation des rayonnements ionisants pour traiter le cancer, il s’agit, a-t-il souligné, d’une « Arme majeure, à côté de la chirurgie et l’oncologie médicale ». Deux tiers des malades cancéreux auront besoin de la radiothérapie à un moment de l’évolution de leur maladie, a-t-il précisé.
Le conférencier a également fait savoir que pour 100 cancers guéris, la chirurgie seule contribue pour 50.5 %, la radiothérapie pour 27,5 %, la radiothérapie plus la chirurgie pour 13,8 %, la chimiothérapie pour 2,8 %, la chimiothérapie plus la chirurgie et/ou la radiothérapie pour 5,5 %.
On retient de cette présentation que le dépistage précoce est un moyen de réduction du taux de mortalité par cancer du sein. Plusieurs moyens thérapeutiques existent. La radiothérapie traite environ 60% des cancers et c’est la seule arme manquante au Bénin où le taux de mortalité est de 476 décès par an rien que pour le cancer du sein. Les initiatives prises pour doter le pays d’un centre de radiothérapie n’ont pas encore prospéré. Ce qui contraint nombre de malades à recourir à d’autres pays pour bénéficier dudit traitement?