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Vaccination contre la Covid-19: Les populations se mettent au pas

Santé
Par   Maryse ASSOGBADJO, le 29 juil. 2021 à 09h48
Le vaccin anti-Covid-19 est désormais loin d’être un sujet tabou. Réticents au départ, les Béninois se mobilisent pour se mettre au pas. Une seule conviction motive : la vaccination est la meilleure arme pour se prémunir contre la pandémie. Mercredi 21 juillet, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, saisit l’occasion de son traditionnel point de presse à l’issue du Conseil des ministres pour réitérer l’engagement du gouvernement à protéger les populations contre la Covid-19. Le but poursuivi par le gouvernement, rassure-t-il, «c’est d’encourager davantage nos compatriotes à sortir se faire vacciner ». Cette énième assurance ne laisse pas indifférentes les populations qui prennent progressivement le pli. « La mobilisation est de plus en plus forte, notamment en matinée. Les gens viennent en groupes pour se faire vacciner. Nous enregistrons actuellement le double de l’effectif du départ, surtout avec l’arrivage des nouvelles doses », fait savoir Mathilde Houssou, directrice départementale de la Santé du Littoral. Les agents en poste à la direction qu’elle dirige ne chôment pas. Dans l’après-midi du mardi 27 juillet, Paola Akotchou, commerçante au marché Dantokpa, a tout abandonné pour recevoir sa deuxième dose de vaccin AstraZénéca. La quarantaine révolue, elle croit dur comme fer qu’il n’y a de meilleure protection contre la maladie à coronavirus que le vaccin. « Je suis très à l’aise depuis que je me suis fait vacciner. Je me sens désormais en sécurité. J’explique l’importance de la vaccination à qui veut bien l’entendre », dit-elle. L’air enjoué, elle accueille la solution vaccinale comme l’ultime option trouvée par les pouvoirs publics : « C’est l’Etat qui prend l’engagement de sauvegarder la santé de sa population. S’il se met à avoir un accord contre leur santé, qui dirigera-t-il alors ? ». Pour elle, se faire vacciner est la meilleure option pour contrer le mal. « Je n’étais pas encore née à l’avènement de la tuberculose. Je parie qu’il y avait autant de polémiques comme c’est le cas aujourd’hui pour le coronavirus », lâche-t-elle pour dédramatiser la pandémie. Colette Mèhou-Loko, ancienne fonctionnaire à l’aéroport à la retraite, n’a pas attendu une autre forme de sensibilisation pour se décider. Elle considère son acte comme un devoir citoyen. «Le Bénin, c’est mon pays. Le chef de l’Etat est le père de la nation. Il ne peut jamais vouloir du mal à ses enfants. Il ne peut prendre des décisions qui aillent à l’encontre des intérêts de ses mandants. Je lui fais confiance», assure-t-elle. Pour cette dame, la soixante, le vaccin est le seul geste salvateur qui l’empêchera tôt ou tard de tomber dans les griffes de la maladie. Son choix pour le Coronavac est vite fait. « Le vaccin ne me fera aucun mal. Au contraire, cela va me protéger », se convainc-t-elle. Elle dit franchir le seuil du Palais des congrès, seule, ce mardi 27 juillet sans aucune pression. Son souci, c’est de renforcer son immunité : « Je ne crains aucun effet secondaire. Je n’ai pas peur. Le ministère de la Santé ne pourra pas conseiller ce qui est mauvais pour la santé de la population ». Cette mère de famille entend également sensibiliser son entourage en montrant l’exemple. « Je sais m’écouter. Je ne veux pas me laisser aller aux commentaires désobligeants. J’encourage tous les Béninois à se faire vacciner. Il faut des citoyens bien portants pour lutter contre le mal et construire notre pays », exhorte-t-elle. Le même vent souffle partout Bien que la maladie soit plus ravageuse en Europe qu’en Afrique, Paola Akotchou, exhorte les incrédules à garder à l’esprit que le monde est un village planétaire. « Nous ne devons pas oublier que c’est l’air qui circule en Europe qui se propage également en Afrique. Nous devons juste être reconnaissants à Dieu pour sa protection sur le continent noir. Je demande simplement à tout le monde d’aller se faire vacciner. Nous sommes libres d’associer nos tisanes à la lutte, mais le vaccin est important de mon point de vue», insiste-t-elle. La nécessité de la vaccination, le gouvernement l’a comprise depuis les premières heures de contamination du Bénin. Plusieurs doses de vaccins ont été déjà réceptionnées dans le cadre de programmes internationaux et régionaux. La dernière réception en date du lundi 26 juillet est un don de 302 400 doses de vaccin Johnson & Johnson offertes par les Etats-Unis. La gamme s’élargit donc afin d’aider les populations à faire leur choix. « A ce jour, le Bénin a déjà administré plus de cinquante mille doses», révèle la directrice départementale de la Santé du Littoral. Le geste vaut la peine lorsqu’on se réfère aux chiffres relatifs à l’évolution de la pandémie dans notre pays. Selon le Conseil des ministres du 21 juillet, le pays enregistre un bilan de 8 324 cas positifs dont 8 125 guéris et 107 décès à la date du 20 juillet. Désormais, contre la maladie à coronavirus, il faudra donc opérer le meilleur choix pour sauvegarder sa santé. D’où les assurances de la directrice départementale de la Santé du Littoral. « Le vaccin contre la Covid-19 est sûr et efficace », lance-t-elle. En tout cas, les sites dédiés à la vaccination à Cotonou, tels que le Palais des Congrès, la Direction départementale de la Santé, le site de dépistage du Chu-Mel (ex-Lagune), les centres de santé de Gbégamey, de Zogbo, d’Ayélawadjè et de CotonouI communément appelé CM situé à ‘’Tokpa Hoho’’, attendent davantage de monde pour faire le plein et permettre au Bénin d’atteindre ses objectifs.