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Accompagnement et soutien des enfants en situation de mobilité:Le plaidoyer pour sécuriser et renforcer leur protection

Société
Par   Didier Pascal DOGUE, le 27 févr. 2015 à 06h27

Sous la coordination de Terre des hommes, Mazidath Bello, secrétaire général du Conseil consultatif national des enfants du Bénin, a présenté, hier jeudi 26 février, un plaidoyer au ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes Simplice Codjo Dossou. Ledit plaidoyer porte sur l’accompagnement protecteur des enfants en situation de mobilité. C’était dans l’enceinte du ministère devant plusieurs acteurs et défenseurs des droits des enfants.

«Vous avez le devoir comme le stipule la Convention relative aux droits de l’enfant, de garantir un environnement protecteur pour tous les enfants y compris ceux vivant hors de leur cadre familial d’origine», a déclaré hier Mazidath Bello, secrétaire général du Conseil consultatif national des enfants du Bénin, au nom de tous les enfants du Bénin et de ceux en déplacement sur le territoire béninois.

Pour elle, jusqu’à présent, l’ensemble des efforts fournis par le gouvernement à travers ses bras opérationnels que sont le service social, le service judiciaire et les forces de l’ordre n’ont pas toujours apporté des réponses adéquates à la situation de l’ensemble des enfants en déplacement qui ne sont pas toujours des enfants victimes de traite. «Il s’agit souvent d’enfants en quête d’opportunités ou d’une situation meilleure inexistante dans leur milieu d’origine. Ces enfants ont donc besoin d’un accompagnement protecteur en vue de sécuriser leur trajectoire de mobilité et de renforcer leurs capacités d’autoprotection pour la réalisation de leur rêve», explique-t-elle.
Mazidath Bello a indiqué que dans l’intérêt supérieur des enfants, la responsabilité incombe à l’Etat de les protéger dans leur milieu de vie familiale en leur offrant des opportunités concrètes et pérennes de réalisation de soi.

Elle met également à la charge des pouvoirs publics, des mécanismes et filets sociaux de protection et d’accompagnement des enfants contraints par leur environnement socio-économique à partir en mobilité à la quête d’un mieux-être. Le secrétaire général du Conseil consultatif national des enfants du Bénin prévient toutefois que le rapatriement et la réintégration systématiques et forcés des enfants migrants dans leur milieu d’origine ont montré leurs limites. Ces retours des enfants à la case départ, analyse-t-elle, constituent des sources de rupture voire d’échec de leurs projets de vie et les forcent à la mobilité clandestine avec tous les dangers et risques associés.

C’est pourquoi elle plaide pour un discernement personnalisé dans l’appréciation de la situation de chaque enfant en mobilité. Ce qui, selon elle, requiert de la part des officiers de Police judiciaire (OPJ), une écoute attentive, une analyse approfondie et une collaboration avec l’enfant et les acteurs du système de protection de l’enfant pour des solutions de protection et d’accompagnement garantissant l’intérêt supérieur de l’enfant en présence.
Un argumentaire qui n’a pas du tout laissé indifférent le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, Simplice Codjo Dossou. «Je voudrais vous rassurer du soutien indéfectible de mon département à accompagner le bon déroulement du processus, car la mobilité des mineurs ne constitue pas en soi une mauvaise chose», a reconnu le ministre de l’Intérieur. Et de rassurer la porte-parole des enfants que s’il advenait que pour une raison ou une autre, face aux cas de force majeure, des enfants étaient appelés à se déplacer hors de leur zone d’origine, c’est bien possible que ses services compétents soient fortement impliqués pour les préserver et les protéger de tout danger aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Le ministre de l’Intérieur envisage la mise sur pied d’un comité ad hoc constitué des acteurs clés du système de protection pour examiner la faisabilité et les moyens à mettre en œuvre en vue de créer un environnement favorable à l’accompagnement protecteur des enfants migrants.

Car, ce n’est pas seulement au-delà des frontières que se trouve le pire et tout déplacement d’enfants n’est pas assimilable à la traite, assure Simplice Codjo Dossou qui sollicite l’appui technique de toutes les structures et ONG travaillant sur la mobilité, pour aider également au renforcement des capacités de ces structures et à l’appropriation de cette approche pour le bonheur des enfants.
Il faut préciser qu’avant la soutenance du plaidoyer, l’assistance a eu droit à une présentation de la clarification conceptuelle de l’approche mobilité et de tout ce qui l’entoure par Fidèle Marcos Kikan, chef du Programme intégré de protection de l’enfant à Terre des hommes.