Le choix de l’Université nationale d’agriculture de Kétou (Una) pour la formation des Aspirants au métier d’enseignant (Ame) dans l’enseignement technique et la formation professionnelle se justifie par les capacités de ladite université. Une responsabilité que le centre a accueillie avec engagement, saisissant cette opportunité pour mettre en exergue son savoir-faire. Jeudi 31 août, à l’occasion de la remise de matériels et équipements agricoles à l’Una, le recteur Bruno Djossou, a souligné l’importance et l’utilité de renforcer le plateau technique de cette université qui, pour l’heure, avec les moyens dont elle dispose, s’emploie à accompagner le rêve du gouvernement au profit de l’enseignement technique et l’entreprenariat des jeunes.
Remettre des matériels et équipements agricoles à l’Una d’une part et des ordinateurs portatifs aux aspirants au métier d’enseignant des lycées techniques agricoles, d’autre part, participe « des réformes importantes afin de corriger les limites du système de l’enseignement et la formation techniques et professionnels », explique le directeur général de l’Agence de développement de l’enseignement technique (Adet). Fructueux Aho soutient, en effet, que l’objectif visé est de faire de ce sous-secteur un véritable levier de développement socio-économique du Bénin. « La diversification et la qualité de l’offre de formation orientée vers les secteurs clés de développement» s’imposent, selon lui, comme un indice majeur pour parvenir à cette ambition, sans oublier le renforcement du capital humain.
A l’horizon 2026, il est prévu la construction/réhabilitation et l’équipement de trente lycées techniques agricoles avec, chacun, son unité économique à vocation pédagogique. Afin de mettre à la disposition de ces établissements modernes des enseignants qualifiés, le gouvernement a procédé en 2021, au recrutement d’une première cohorte de 662 aspirants au métier d’enseignant qui sont mis en formation pour une durée de deux ou trois ans suivant leur profil. C’est donc cette première cohorte actuellement en formation à l’Una, qui a reçu hier, des équipements informatiques de dernière génération avec tous les accessoires y afférents afin de soutenir la dimension numérique de leur formation, apprécie le directeur général de l’Adet.
Important appui
En plus des 662 ordinateurs au profit des aspirants au métier d’enseignant, l’Una a également bénéficié de matériels et équipements agricoles. Ce lot d’équipements est constitué de dix tracteurs de différentes capacités, de treize remorques, de trois charrues, de trois cultivateurs à cinq dents, de vingt-six pulvérisateurs, de trois kits tracteurs de différentes puissances et accessoires, de cinq motoculteurs et accessoires et d’une tondeuse débroussailleuse pour motoculteur. Le coût total d’acquisition des matériels et équipements agricoles est de 145 236 000 F Cfa. Des équipements subventionnés par l’Etat à hauteur de 50 %. Quant aux ordinateurs, leur coût total s’élève à 329 040 640 F Cfa. Les ordinateurs sont enregistrés au nom de chaque bénéficiaire qui devra en prendre soin.
L’agriculture béninoise est promise à de bons jours, pour autant que dans le secteur, on peut noter une pénétration rapide par fécondation des idées de développement, fait observer le ministre en charge de l’Agriculture. Gaston Dossouhoui a exhorté les Ame à adopter la vision et l’ambition du gouvernement qui a besoin de « spécialistes avertis » pour changer les donnes actuelles et impulser un développement au pays à partir de son agriculture. C’est pour cette raison, indique-t-il, que d’importants investissements sont faits par le gouvernement.
Eléonore Ladékan Yayi, ministre de l’Enseignement supérieur aura des exhortations similaires. Mais c’est surtout aux futurs formateurs des lycées agricoles qu’elle s’adresse. Leur engagement et leur détermination seront importants pour faire aboutir l’ambition du chef de l’Etat pour ces lycées agricoles appelés à devenir au fil du temps, de véritables unités économiques autonomes, a soutenu la ministre.
« Le gouvernement met un point d’honneur sur la qualité de la formation que l’Una assure avec l’appui de l’expertise de l’université de KwaZulu-Natal d’Afrique du Sud », précise le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle.
« En inscrivant la promotion du capital humain au cœur de sa politique de développement, le gouvernement est conscient que c’est la principale ressource autour de laquelle, il faut bâtir le développement de notre pays », poursuit Kouaro Yves Chabi. « L’Exécutif n’a pas lésiné sur les moyens à déployer et entend aller plus loin si cela venait à être nécessaire », assure-t-il. Les attentes dans le cadre de cette formation en cours à l’Una sont énormes, insiste le ministre. Et cela incombe aussi bien à l’Una qu’aux aspirants. « Nous voulons désormais que les apprenants qui sortent de nos lycées soient de vrais professionnels dans leur domaine respectif avec d’énormes capacités pratiques », fait-il observer. Au nom des bénéficiaires, Amouar Abdoulaye apprécie le geste du gouvernement. « Une première dans l’histoire de notre pays, qu’un gouvernement aussi visionnaire et ambitieux organise au profit du secteur agricole ». Prêts, ses pairs et lui, le sont. Ils s’engagent à mériter la confiance placée en eux dans la dynamique de la réforme de la formation agricole dont les enjeux sont multiples et complexes.