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Développement de la conscience de soi: Un axiome pour l’équilibre interne et externe de l’humain

Société
Grâce Hounsou Houessou, Coach en développement personnel et accompagnatrice Bien-être Grâce Hounsou Houessou, Coach en développement personnel et accompagnatrice Bien-être

La conscience de soi, qu’elle soit interne ou externe, est une compétence essentielle pour mieux se comprendre et interagir harmonieusement avec les autres. Dans cet entretien, Grâce Hounsou Houessou, Coach en développement personnel et accompagnatrice Bien-être, explique la différence entre ces deux formes de conscience, les outils pour les développer et les obstacles à surmonter. 

Par   Lhys DEGLA, le 17 janv. 2025 à 05h58 Durée 3 min.
#développement personnel #conscience de soi

Pouvez-vous expliquer les différents types de conscience de soi, notamment la conscience interne et externe ? 

La conscience de soi interne est l’attention issue de la compréhension qu’a une personne de ses pensées et sentiments. Par exemple, je sais que je préfère rester seule lorsque je ne me sens pas en sécurité avec des inconnus. La conscience de soi externe est l’attention que les autres portent à nos actes et comportements. Par exemple, je sais que les autres me trouvent égoïste lorsque je préfère m’éloigner.

En quoi ces types de conscience de soi diffèrent-ils dans leur impact sur le développement personnel ?

La conscience interne se base sur l’introspection et donc sur soi-même. Et la conscience externe est portée sur l’appréciation ou le regard des autres. La conscience de soi est avant tout une compétence indispensable pour la vie. Qu’elle soit interne ou externe, elle nous aide à savoir qui nous sommes, à développer notre empathie, notre potentiel et à mener une relation saine avec les autres. En termes clairs, elle nous aide à mener une vie équilibrée.

Pourquoi certaines personnes semblent-elles plus conscientes de leur image externe que de leur perception interne, ou vice versa ?

Certaines personnes semblent plus conscientes de leur image externe parce qu’elles ont plus focalisé leur attention sur la perception des autres. En raison de la pression sociale et des attentes externes comme l’habillement, le renforcement positif externe notamment les likes, les compliments et la validation des autres. Selon un standard prédéfini, certaines personnes définissent leur image extérieure.

Dans le sens opposé, où les personnes sont plus conscientes d’elles-mêmes à l’interne, que de leur image externe, c’est qu’elles ont plus focalisé leur attention sur leur propre identité. Il y a dans l’un ou l’autre sens un déséquilibre qui pourrait affecter l’humain et son entourage : Autocentré ou trop en quête de validation. 

Voir aussi : La communication non violente : Un outil pour préserver la paix intérieure et favoriser la collaboration

Existe-t-il des outils ou techniques spécifiques pour développer une conscience de soi interne et externe ?

Bien-sûr qu’il existe des outils pour développer la conscience de soi. Par la méditation ou la tenue d’un journal, l’on peut développer sa conscience de soi. À l’interne, il s’agit de mener une réflexion introspective sur notre identité notamment nos peurs, forces, aspirations, croyances, but, sentiments, émotions, personnalité, pensées, désir, spiritualité, tout ce qui est lié à nous-mêmes. Pour développer la conscience de soi externe, il faut à ce niveau en toute objectivité écouter les appréciations et les remarques des autres. Mais avant tout, cela nécessite d’être authentique dans ses collaborations. D’où la nécessité de se connaître à l’intérieur d’abord.

Quel rôle joue l’intelligence émotionnelle dans le développement de ces deux types de conscience de soi ?

L’intelligence émotionnelle est la capacité à comprendre et à gérer ses émotions. Ainsi, elle est la résultante de la conscience de soi. Dès lors que je sais ce qui se passe en moi et autour de moi, je décide d’agir ou d’interagir de manière responsable, quitte à me comprendre et à comprendre les autres. Cela me permet d’avoir de saines collaborations.

Quels sont, selon vous, les obstacles au développement d’une bonne conscience de soi ?

Les obstacles au développement d’une bonne conscience de soi sont tant internes qu’externes. De ce fait, les croyances limitantes, l’insécurité et la peur de ne pas correspondre aux standards sociétaux de même que le regard social, les jugements et les préjugés sont de nature à empêcher le développement de la conscience de soi.

La peur peut-elle être un frein à la conscience de soi ? Si oui, comment y remédier ?

La peur constitue un frein majeur à la conscience de soi, en ce sens qu’elle crée un blocage aux idées nouvelles et empêche la personne de visualiser tout son potentiel. Pour y remédier, il faut avant tout reconnaître l’existence de la peur, mener une réflexion introspective en identifiant la ou les causes de cette peur puis passer en revue les situations dans lesquelles cette peur a été conçue et qui tiennent lieu de fondement aujourd’hui. Puis décider d’aller de l’avant. Cette démarche permet de trouver sa paix intérieure, de libérer son esprit et de vivre en toute conscience.

Dans quelle mesure les influences sociales et culturelles peuvent-elles limiter l’accès à une vraie conscience de soi ?

Les influences sociales et culturelles peuvent limiter l’accès à une réelle conscience de soi dans la mesure où l’on s’en sert comme une unité de mesure, un standard sans aller à la connaissance de leur fondement pour comprendre le contexte de leur établissement et les situations dans lesquelles elles ont été appliquées.

Comment les biais cognitifs impactent-ils notre capacité à être conscients de nous-mêmes ?

Les biais cognitifs sont des manières de penser d’ordre subjectif et peuvent être imposés par des idéologies, des peuples d’une région géographique donnée, par exemple. Connaître ses biais cognitifs nous permet de comprendre les autres dans leur postulat puis nous facilite l’accès aux autres, améliorant ainsi la collaboration. Les biais cognitifs peuvent nous amener à nous surestimer ou sous-estimer, selon que l’on a conscience de soi ou non. 

Quel conseil donneriez-vous à une personne souhaitant surmonter ces obstacles pour mieux se connaître et évoluer ?

Une personne qui souhaite surmonter les obstacles pour mieux se connaître pourrait développer la résilience, se rapprocher d’un(e) professionnel(le) pouvant l’accompagner dans ce processus. Cette démarche lui permettra non seulement de sortir des sentiers battus, de surmonter ses peurs mais également de vivre en toute conscience et de manière équilibrée. Au travers des séances individuelles, elle peut à l’occasion des remue-méninges déconstruire les informations précédentes et construire sa confiance pour le développement de son potentiel.