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Journée mondiale de l’enfance: Le Bénin et l’Unicef célèbrent les avancées

Société
Le Bénin célèbre l’évolution du droit des enfants en ayant à cœur les défis Le Bénin célèbre l’évolution du droit des enfants en ayant à cœur les défis

Ce 20 novembre, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de l’enfance. Elle marque l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant en 1989, instrument relatif aux droits humains le plus ratifié de l’histoire. Le thème de cette année exhorte à écouter les enfants et à bâtir l’avenir avec eux. Au Bénin, des avancées notables ont été enregistrées ces dernières années avec le concours de l’Unicef et d’autres partenaires au développement. 

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 21 nov. 2024 à 08h11 Durée 4 min.
#Journée mondiale de l’enfance

La Convention relative aux droits de l’enfant a trente-cinq ans. Adoptée par la Résolution 44/25 des Nations Unies le 20 novembre 1989, elle institue la Journée mondiale de l’enfance.  Cette journée vise non seulement à mesurer les progrès accomplis en faveur des enfants, mais aussi les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Le thème de cette année intitulé « Ecoutez l’avenir » exhorte à prêter attention aux aspirations des enfants, à comprendre leurs idées et à tenir compte de leurs priorités dans les politiques de développement actuelles afin de bâtir un monde meilleur pour tous. 

Tout en saluant les progrès accomplis en faveur des enfants à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’enfance 2024, António Guterres, secrétaire général de l’Onu, reste peiné par les disparités qui bouleversent le calendrier de la réalisation des droits des enfants. « En cette Journée mondiale de l’enfance, nous célébrons les plus jeunes membres de notre famille humaine. Cependant, cette journée est aussi l’occasion de mesurer les énormes difficultés auxquelles les enfants doivent faire face dans notre monde profondément divisé, tumultueux et souvent violent », souligne-t-il. 

Il ne conçoit pas que les services sociaux de base soient encore des questions discutables de nos jours. « Il est choquant qu’au XXIe siècle, des enfants souffrent encore de la faim, n’aient toujours pas accès à l’éducation ou ne bénéficient même pas des soins de santé les plus élémentaires », se désole-t-il. 

« Lorsque des enfants ploient sous le joug de la pauvreté, que leurs vies sont bouleversées par des catastrophes ou des conflits violents qui les tuent ou les laissent mutilés, la conscience de l’humanité s’en trouve souillée », avertissent les Nations Unies. 

Diverses approches

 

En prenant en compte ces avertissements, chaque pays œuvre en faveur d’une politique de promotion des droits de l’enfant. Le Bénin, quant à lui, a pris la mesure de sa responsabilité dans tous les domaines en lien avec l’épanouissement et le bien-être de l’enfant. Des avancées majeures se notent aujourd’hui dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l’éducation, de l’hygiène, …

Dans le domaine de la santé communautaire, l’Unicef note avec satisfaction que le taux de mortalité néonatale est passé de 38 à 23 décès pour mille naissances vivantes, entre 2014 et 2021. La mortalité infanto-juvénile est passée de 115 à 80 pour mille naissances vivantes, selon l’enquête Mics 2021-2022. 

Afin de rapprocher les foyers du personnel médical et de favoriser une prise en charge des enfants dans les meilleurs délais, le gouvernement du Bénin s’est engagé à renforcer les soins de santé primaires à travers l’amélioration de la qualité des services et le renforcement de la plateforme de santé communautaire. La politique de santé communautaire basée sur l’approche One Health comprenant plan national, budget et cadre de suivi d’évaluation sont des efforts à souligner.

L’éducation, une priorité nationale

 

L’Unicef est un acteur clé dans le soutien au gouvernement pour développer et mettre en œuvre la politique de santé communautaire au Bénin. L’organisation intervient pour franchir le fossé entre l’action humanitaire et le développement à travers le soutien aux services essentiels auprès des enfants les plus vulnérables, et le renforcement des capacités des systèmes nationaux pour un impact durable.

S’agissant de l’éducation, l’Unicef note qu’au Bénin, les filles n’ont jamais été aussi nombreuses à aller à l’école, ces dix dernières années : en 2023, environ 1,2 million de filles étaient inscrites à l’école primaire, contre neuf cent mille en 2013. Mais derrière ces avancées, se cachent de nombreux défis.

Les disparités régionales sont encore grandes. Les filles vivant dans les départements du nord sont plus exposées à l’abandon scolaire et au mariage des enfants, en raison des répercussions de la crise au Sahel. La pauvreté et les normes sociales conduisant au mariage des enfants entraînent l’abandon scolaire des filles. L’Unicef signale deux mille cent grossesses pendant l’année scolaire 2022, dans les rangs des filles.

Il faut dire que l’éducation des adolescentes au Bénin est une priorité du gouvernement soutenu par la communauté internationale. Avec le soutien de l’Unicef et de ses partenaires, le Bénin a organisé en 2022 un Forum national sur l’accélération de l’éducation et du bien-être des filles, suivi de l’élaboration du Programme national multisectoriel pour l’accélération de l’éducation et du bien-être des filles. Les transferts monétaires conditionnels aux filles issues de familles déshéritées sont des approches qui visent à promouvoir la scolarisation et le maintien des filles à l’école. Ce programme lancé en décembre 2022 et évalué à plus de neuf milliards de F Cfa prend en compte trente mille filles scolarisées au Bénin. 

Au Bénin, beaucoup de défis sont encore à relever pour corriger le retard de croissance et la malnutrition aiguë dans les rangs des enfants. Le Bénin ne sera pas seul à redresser la barre. La vision First Food de l’Unicef est d’assurer un régime alimentaire adéquat, abordable, diversifié et nutritif pour chaque enfant du pays. L’organisation a mené un programme de six ans (2018-2023) pour améliorer la situation des enfants pendant les 1 000 premiers jours de vie. Résultat, la couverture de la malnutrition est passée de 25 à 65 %, répondant aux normes de l’Organisation mondiale de la santé■