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Pour venger une veuve décapitée: Drè exige la mort du présumé assassin

Société
Par   Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo, le 04 juin 2015 à 23h20

Les populations de Drè, dans la commune de Comé, ont donné du fil à retordre mercredi 3 juin dernier aux Forces de sécurité publique. Elles ont bloqué la circulation à plusieurs reprises et ce, pendant de longs moments, en vue de réclamer à la Police l’assassin d’une veuve décapitée quelques heures plus tôt.

La circulation a été fortement perturbée mercredi 3 juin dernier à Sè plus précisément à Drè. Les populations protestaient ainsi, selon leurs déclarations, contre la Police qui a arraché à leur furie l’assassin présumé d’une dame décapitée quelques heures plus tôt.

En effet, à en croire les témoignages notamment ceux de Dhossa Maurice, élu local, la défunte était une vendeuse de boules d’akassa dans le village Gbodjomey à Drè. Son domicile étant généralement accessible aux clients, c’est prétextant qu’il voulait acheter que Antoine Sossavi s’y est introduit sous une averse. Cette situation lui a permis d’asséner, en toute quiétude, des coups de machette à la veuve jusqu’à sectionner sa tête. Emballée dans un sac, cette dernière sera cachée dans un endroit non loin du domicile de la victime. Par la suite, apprend-on, le présumé assassin s'est réfugié au cime d’un arbre.
Mais le crime ne tardera pas à être découvert dans la soirée même. Grâce aux enquêtes et fouilles effectuées dans le village, renseigne l’élu local, il a fini par être sorti de sa cachette. Il sera «à 85% lynché mortellement», précise le commissaire de Comè, Sylvain Mouzoun, dont les éléments se sont joints à ceux de la brigade en vue d’extirper le présumé assassin à la vindicte populaire.
Cette intervention des forces de sécurité sera par la suite fortement désapprouvée par les populations de Drè et ses environs qui se sont soulevées barricadant les voies principales avec des pneus incendiés. Une nouvelle intervention a dû être opérée en vue de dissuader les manifestants. Mais ils sont revenus à la charge, réclamant la tête de l’assassin. Malgré l’annonce du décès du suspect pas les forces de l’ordre, les manifestants ne décolèrent pas et tiennent à en avoir l’assurance. C’est ce qui sera fait à l’aide d’une photographie amenée par une délégation de la population avec les responsables de la sécurité qui entre temps se sont rendus à la morgue en vue de constater le décès de l’assassin présumé en dépit des soins qui lui ont été administrés. La délégation en a fait compte rendu aux populations sans lesquelles, le suspect se serait volatilisé dans la nature avec son butin.
S’agissant des intentions l’ayant conduit à décapiter la veuve, le présumé assassin aurait avoué aux responsables de la sécurité, être à la recherche de forces mystiques dont le rituel nécessitait du sang humain. « Le rituel devrait avoir lieu dans un pays voisin du Bénin, dans une secte », indique le commandant de la brigade territoriale de Lokossa, le capitaine Alassane Assouma avant de solliciter plus de collaboration de la part des populations qui ont effectué la battue ayant permis de retrouver la tête coupée après les aveux du présumé assassin.