Du soutien financier à la Compagnie béninoise de production polypropylène (Cbpp Sa dont le nom commercial est Valdeo). La société a obtenu de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), un financement partiel de cinq milliards francs Cfa pour l’implantation et l’exploitation de son usine de régénération et de valorisation de déchets solides à Ahozon dans la commune de Ouidah.
La signature du contrat de prêt, ce mercredi, entre la Cbpp et la Boad vient « finaliser un travail de cinq ans », jubile Loukman Sani Agatha, directeur général de la société Cbpp. Il s’agit d’un moment important dans la vie de cette jeune entreprise. « Un moment d’émotions, de gravité et de responsabilité, surtout un symbole fort à l’endroit de notre jeunesse qui pense à tort ou à raison que les institutions financières sous-régionales ou internationales sont des citadelles inaccessibles (…) », affirme Loukman Sani Agatha.
Avec cet argent, Cbpp, à travers Valdeo, donnera une nouvelle vie aux déchets solides. « Ce que nous voulons faire, c’est de prendre les plastiques solides, les broyer, les transformer en granulés et ensuite leur donner une seconde vie », développe le directeur général de la société Cbpp. Ce projet est une première dans la sous-région. C’est la preuve que « ‘‘ rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ’’ », comme l’a dit Antoine Laurent de
Lavoisier, rappelle
Moustapha Ben Barka, premier vice-président de la Boad. Ce projet « permettra, entre autres, de doter le Bénin de la première usine de recyclage des déchets solides et d’améliorer l’assainissement des communes du pays… », apprécie-t-il.
300 emplois
L’initiative de la société Cbpp consiste en réalité aux tri, broyage, lavage, régénération de déchets solides et production de granulés de plastique. L’usine sera bâtie sur une superficie de
6 000 m2 sur un domaine de 4 ha. L’investissement est estimé à environ 10 milliards francs Cfa. La société prévoit de démarrer sa production d’ici le second semestre 2024. « Ce que nous souhaitons, c’est que d’ici décembre, la structure métallique soit déjà installée avec les machines de lavage et de broyage des déchets plastiques de même que la station d’épuration d’eau. Ensuite, début 2024, il y aura l’usine de tri sélectif. Nous pensons que la production devrait commencer au second semestre 2024 », a fait savoir le directeur général. Et pour Loukman Sani Agatha, c’est maintenant que le plus dur commence.
L’exploitation de cette usine n’est pas bénéfique que pour l’environnement. Elle regorge aussi d’avantages socio-économiques notamment en matière de création de richesse et d’emplois. Le vice-président de la Boad le confirme. La réalisation de ce projet, affirme-t-il, permettra d’atteindre trois objectifs majeurs à savoir la création de richesse à travers les recettes fiscales (…) générées, la création d’emplois indirects et directs et l’amélioration de l’assainissement. « C’est pourquoi, la Boad se réjouit de contribuer au financement de ce projet emblématique. A travers ce projet, notre institution manifeste sa volonté de soutenir le développement économique et social des Etats membres de l’Uemoa à travers le secteur privé, moteur de la croissance économique », explique Moustapha Ben Barka, ajoutant que cet appui confirme la détermination de la Boad à contribuer davantage au développement de l’industrie.
En termes d’emploi, le projet va en créer jusqu’à 300. Un vaste programme de recrutement pour des contrats en Cdd et Cdi sera lancé d’ici peu. « A partir de la rentrée de septembre, nous allons commencer par parler de l’histoire de la Cbpp, ce que nous voulons faire, comment on veut le faire et avec qui nous souhaitons le faire. Nous souhaitons vraiment que tous les acteurs présents dans la filière collecte de déchets se joignent à nous pour que nous fassions quelque chose de merveilleux et de bien pour ce pays », insiste Loukman Sani Agatha.
Cohérence avec le Pag et Djoliba
Le projet d’implantation et d’exploitation de cette usine de régénération et de valorisation de déchets solides par Cbpp à Ahozon cadre bien avec la vision du président Patrice Talon inscrite dans le Programme d’action du gouvernement 2021-2026. Il s’inscrit ainsi dans l’atteinte des objectifs du Pag II. Le vice-président de la Boad fait observer que ce projet est une illustration concrète de l’engagement de l’Etat béninois pour le climat. « Engagement qui se traduit par la promotion des villes durables, la réalisation des programmes d’envergure dans les domaines de l’assainissement à Cotonou et dans les villes secondaires et la gestion efficiente des déchets dans le Grand
Nokoué à travers la création de la Sgds. L’objectif étant d’assurer l’amélioration de la qualité de vie des populations», rappelle-t-il. Moustapha Ben Barka souligne également que cette initiative de la société Cbpp est en cohérence avec le plan stratégique Djoliba 2021-2025 de la Boad et trouve son ancrage dans les axes stratégiques 2 et 3 du plan. De même, poursuit-il, le projet contribue à l’atteinte des Objectifs de développement durable (Odd) 12, 13 et 14.
Il demeure confiant que des dispositions seront prises par le directeur général de la société Cbpp et toute son équipe pour assurer une mise en œuvre et l’exploitation efficientes de ce projet innovant.
Outre la Boad, la Banque internationale pour l’industrie et le commerce (Biic) et la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) du Bénin accompagnent la société Cbpp dans la mise en œuvre du projet.