La Nation Bénin...
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication a
organisé, mardi 31 octobre à Cotonou, une séance d’appropriation de la dernière
version des recommandations relatives aux réformes dans les médias.
Un paysage médiatique assaini avec de véritables
entreprises de presse et des professionnels des médias épanouis. C’est l’espoir
que porte l’équipe d’élaboration du document de réformes dans les médias. Dans
cette dynamique, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication
(Haac) met les bouchées doubles en collaboration avec les différents acteurs
concernés et des personnes ressources pour que les propositions soient les plus
pertinentes possibles. A la suite du séminaire tenu à Abomey, un parterre de
personnes triées sur le volet ont participé, ce mardi 31 octobre, à une séance
d’appropriation de la dernière version des recommandations relatives aux
réformes dans les médias.
Selon Rémi Prosper Moretti, président de la Haac, ces
nouvelles assises sont d’une importance capitale car elles permettent
d’apporter les dernières touches à ce précieux document qui servira de
référence aux décisions du gouvernement. C’est pourquoi il explique aux
participants la délicatesse de leur mission. « A Abomey, vous avez donné
le meilleur de vous-mêmes en amendant notre avant-projet de rapport dans le
secteur des médias. Aujourd’hui, vous êtes encore présents pour vous assurer
que vos avis, vos propositions, vos suggestions sont pris en compte ; mais
vous avez encore la possibilité de faire de nouveaux amendements pour parfaire
ce rapport », a déclaré le président de la Haac.
Engagés
Les participants, artisans à l’œuvre, sont bien conscients de leur responsabilité dans ce tournant décisif pour le secteur des médias. Ils entendent jouer au mieux leur partition tout en laissant le soin au gouvernement de jouer la sienne. « Si les réformes proposées sont effectivement mises en œuvre, les choses iront beaucoup mieux. Les professionnels des médias seront mieux formés et joueront mieux leur rôle ; les entreprises de presse ne seront plus comme des épiceries puisque les conditions de création seront renforcées », a indiqué Agapit Napoléon Maforikan, ancien membre de la Haac et personne ressource au sein de l’équipe d’élaboration du rapport. Selon lui, les réformes telles que proposées impliqueront que le code de l’information et de la communication soit revisité. Il en sera de même pour toutes les lois et règlements qui impactent le secteur des médias. « Si ces propositions sont appréciées à leur juste valeur par le gouvernement, les repères qui sont ébranlés seront rétablis », rassure l’ancien conseiller.
Personne ressource également pour ces assises, Lévy Adéyèmi, ancien directeur général des Médias, est aussi optimiste quant à l’aboutissement heureux des réformes et leur impact positif sur le secteur des médias. « Il y a de très bonnes propositions qui augurent d’un avenir meilleur pour les médias », a-t-il insisté avant de développer les principaux axes de réflexion pour la conduite des réformes. Il s’agit de la formation des professionnels des médias et du renforcement de leur responsabilité dans le cadre de leur travail, la création de ces conditions optimales pour l’exercice de leur profession, les conditions de création de véritables entreprises de presse et le soutien structurel à mettre en place en faveur de ces entreprises pour que les réformes réussissent selon la volonté du chef de l’Etat.
En fait, c’est Patrice Talon, président de la République qui a donné le déclic de ces réformes dont il a confié la responsabilité à l’institution de régulation des médias. « Je voudrais assigner une mission particulière à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), celle d’engager des consultations sérieuses avec les acteurs de la presse nationale afin de proposer au gouvernement, assez vite, les axes d’une réforme ambitieuse et pertinente du secteur », avait instruit le chef de l’Etat. Faisant déjà le diagnostic de la situation dans ce corps professionnel, il estimait que « personne n’ignore, en réalité que le secteur des médias au Bénin mérite une thérapie d’envergure pour favoriser l’avènement de véritables entreprises de presse dans lesquelles les professionnels bénéficient de conditions de vie décentes pour cesser d’être exposés aux vices, à la précarité et à l’incertitude du lendemain ». Ce qui exige un remède efficace pour que les médias jouent effectivement leur rôle.