Dans un combat entaché de controverses: Clément Loko s’incline à Windhoek

Le combat entre le pugiliste béninois Clément Loko, engagé dans le Championnat d’Afrique Wbo des poids plumes, et le Namibien Matheus Heita, surnommé «le Frappeur », avait pourtant débuté sous de bons auspices. Défendant les couleurs nationales avec détermination, Clément Loko avait engagé la première reprise avec maîtrise et précision, imposant son rythme. La seconde reprise fut plus équilibrée, les deux boxeurs se répondant coup pour coup, sous les acclamations d’un public largement acquis au favori namibien. Mais l’élan du Béninois s’est brusquement brisé à la troisième reprise, après un geste irrégulier de son adversaire. Selon Aristide Kpessou, entraîneur du boxeur, Matheus Heita aurait administré à plusieurs reprises « un coup derrière la nuque », geste formellement interdit par les règlements internationaux. « J’ai immédiatement signalé l’irrégularité aux juges. Ils ont confirmé qu’ils informeraient l’arbitre central. Le coup était visible, il ne pouvait pas y avoir de doute », explique-t-il. De retour dans son angle, Clément Loko confie alors à son coach une gêne sévère à la vision. Malgré tout, avec une détermination qui honore le noble art, il décide de tenter la reprise suivante. Mais dès l’entame de la quatrième reprise, les coups illégaux se seraient répétés. « Alors qu’il glissait, Matheus Heita lui a de nouveau asséné plusieurs coups derrière la nuque, sans aucune intervention de l’arbitre», poursuit Aristide Kpessou. Affaibli et voyant désormais flou d’un œil, Clément Loko se dirige vers son coin et indique à l’arbitre son incapacité à poursuivre. Le combat est arrêté. Le résultat est officialisé : abandon de Clément Loko.

Sentiment d’injustice

Plus qu’une défaite, l’ambiance autour du combat laisse transparaître un sentiment d’injustice. L’entraîneur béninois Aristide Kpessou déplore l’absence totale d’arbitres neutres. « Dans un championnat continental, il est habituel qu’au moins un arbitre représente chaque camp. Là, tout le corps arbitral était namibien. Comment garantir l’équité dans ces conditions ? » interroge-t-il. A cela, s’est ajoutée la fraîcheur inhabituelle de Windhoek, dont les températures ont affecté la préparation physique du boxeur venu du Bénin. De même, face aux rumeurs infondées qui ont suivi la rencontre, Aristide Kpessou tient à rétablir la vérité. « Non, Clément n’a pas vendu le combat. C’est totalement faux. Nous sommes venus défendre notre drapeau, avec l’objectif de ramener la ceinture au pays. Il s’est battu avec honneur », indique-t-il. Malgré la déception, l’équipe reste digne et tournée vers l’avenir. « Nous demandons pardon au peuple béninois. La boxe est un sport où l’on apprend autant qu’on gagne. Cette défaite nous rendra plus forts. Nous rentrons au pays pour reprendre le travail et préparer la suite avec détermination », conclut le coach.