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Dénouement de la crise du football béninois: Anjorin Moucharaf, un mal nécessaire ou une panacée

Sports
Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 01 oct. 2015 à 06h43

Le football béninois est malade de ses acteurs, en premier lieu, des responsables qui ont eu à charge sa gestion. Il a fait la promotion de certains à la CAF et à la FIFA. Tel est le cas du président Moucharaf Anjorin. Plutôt que de continuer à suivre de loin la situation, l’homme a l’obligation de lui retourner l’ascenseur, quand bien même il aurait été voué aux gémonies pour l’empêcher d’être candidat à sa propre succession, au moment où son mandat arrivait à terme.

Déjà plusieurs mois que le football est paralysé par une crise au Bénin. La situation s’est aggravée depuis vendredi 27 mars dernier, avec le retrait de l’agrément à la Fédération béninoise de football par le ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs. Toutefois, l’espoir renait avec la mise sur pied d’un Comité de normalisation décidée par le Comité exécutif de la FIFA. En attendant, les supputations vont bon train dans la perspective de la désignation des cinq membres appelés à siéger au sein dudit comité.

Dans la mise en œuvre de cette approche de solution qu’elle envisage pour dénouer cette crise, la FIFA pourrait bien recourir aux services d’un certain nombre de personnes ressources ayant une grande maîtrise des réalités du sport roi au Bénin. Parmi elles, Moucharaf Anjorin qui, à bien des égards est redevable à ce football, serait d’un apport déterminant à cette instance faîtière. Qu’on l’aime ou pas, les actions que l’homme a eu à réaliser alors qu’il a dirigé la Fédération de 2005 à 2009, puis de 2009 à 2013, forcent le respect et l’admiration.
En effet, ses prédécesseurs Norbert Imbs (1962-1973), Joseph Houndokinnou (1973-1975), Frédéric Affo (1975-1977), Moucharafou Gbadamassi (1977-1979), Soulé Dankoro (1980-1982), Marius Dadjo (1982-1986), Noël Agossou Viadénou (1986-1988), Bio Imorou N’Morou en 1988, Marius Dadjo (1988-1990) et Moucharafou Gbadamassi (1990-1999), n’ont jamais fait qualifier le Bénin à une phase finale de Coupe d’Afrique des Nations (CAN). C’est avec l’avènement le 2 juin 2001 du Comité exécutif du président Martin Adjagodo au sein duquel, Moucharafou Anjorin occupait déjà le poste de premier vice-président chargé des sélections nationales, que pour la première fois dans l’histoire du football béninois, les Ecureuils se sont retrouvés à une phase finale de la CAN, Tunisie 2004. C’était une première, depuis l’accession du pays à la souveraineté internationale. Avec l’arrivée aux affaires du président Moucharaf Anjorin, la sélection nationale s’est à deux reprises qualifiée à ce stade de la compétition. C’était au Ghana en 2008 et en Angola en 2010.
Ses deux mandats ont permis au Bénin d’obtenir la construction du siège de l’instance fédérale à Porto-Novo, la pause des gazons synthétiques du stade René Pleven de Cotonou II et du Centre d’excellence de Missérété. Le gazon synthétique du stade municipal de Parakou s’avère le bonus que la CAF et son président, Issa Hayatou, ont voulu offrir au Bénin, pour encourager les actions entreprises par Moucharaf Anjorin dans le cadre du développement du football national. L’institutionnalisation du maillot jaune, objet de fierté et de chance pour les Ecureuils reste aussi son œuvre. Pour l’instant, il demeure le seul Béninois à être membre du Comité exécutif de la CAF. A ce titre, il s’est vu confier plusieurs missions de conciliation auprès d’un certain nombre de fédérations en proie à des crises, de même que de supervision d’assemblées générales électives auprès d’autres.
Autant d’atouts qui lui ont permis, à sa manière, de mettre en valeur le Bénin. Des indices qui ne trompent pas et dont la FIFA serait en possession. De là à ce qu’elle le désigne finalement pour diriger la transition, le temps qu’un nouveau comité exécutif soit élu au plus tard le 30 avril prochain, personne ne devrait être surpris. Encore faudrait-il que Moucharaf Anjorin accepte la mission, après avoir été décrié au moment où il était arrivé à la fin de son mandat à la tête de la Fédération.