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Fédération béninoise d’athlétisme: « L’athlétisme béninois est en pleine émergence », dixit Vierin Degon

Sports
Le président de la Fédération béninoise d’athlétisme, Vierin Degon dresse le bilan des récentes compétitions Le président de la Fédération béninoise d’athlétisme, Vierin Degon dresse le bilan des récentes compétitions

Dans cet entretien, le président de la Fédération béninoise d’athlétisme (Fba), Vierin Degon, revient sur les grandes décisions issues de la récente réunion du comité directeur, dresse le bilan des récentes compétitions et dévoile les perspectives pour les jeunes talents, en particulier en vue des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026. Il insiste sur l’importance de l’accompagnement institutionnel et du soutien des partenaires privés pour faire rayonner l’athlétisme béninois sur la scène continentale et mondiale.

 

Par   Abdul Fataï SANNI, le 12 juin 2025 à 11h50 Durée 3 min.
#Fédération béninoise d’athlétisme (Fba)

La Nation : Il y a quelques semaines, votre comité exécutif a tenu son conseil fédéral. Quelles sont les grandes décisions issues de cette réunion ?

Vierin Degon : Effectivement, le comité directeur de la Fédération béninoise d’athlétisme (Fba) s’est réuni récemment. Plusieurs décisions importantes ont été prises, notamment en ce qui concerne la santé de nos athlètes. Nous avons décidé de faire revenir un athlète actuellement basé à Dakar pour lui prodiguer les soins nécessaires, car il souffre d’un problème de santé nécessitant un suivi au Bénin.

Par ailleurs, une autre athlète a été victime d’un traumatisme au genou lors de la Gymnasiade 2024. Comme la douleur persiste, nous avons convenu de lui assurer une prise en charge médicale afin qu’elle puisse rapidement reprendre l'entraînement. D’autres mesures ont également été adoptées pour améliorer le suivi de nos athlètes.

Quel bilan dressez-vous de la participation des athlètes béninois aux récentes compétitions ?

Nous avons pris part, en mai dernier à Abidjan, au Championnat des cinq nations avec nos jeunes catégories, notamment les U18 et U20. Nos représentants sont revenus avec une moisson d’environ 30 médailles dont 10 d’or, 13 d’argent et 7 de bronze. Je me permets de citer quelques jeunes qui se sont particulièrement illustrés. Nous avons, par exemple, Rosine Sonon, une jeune fille de 11 ans, qui a brillamment remporté deux médailles d’or sur 800 m et 1500 m. Cela démontre que la relève est bien assurée. Une athlète de 15 ans courant le 800 m en 2’14", c’est un signal très encourageant. Autre performance notable, celle de Gabriel, un jeune né en 2008, qui a bouclé le 400 m en 49 secondes. Clairement, une génération montante est en train de prendre forme, et nous sommes sur une dynamique très prometteuse pour l’avenir de l’athlétisme béninois.

Quelles sont les prochaines échéances pour l’athlétisme béninois ? Et comment se déroulent les préparatifs ?

Plusieurs compétitions majeures nous attendent. D’abord, les Championnats d’Afrique prévus à Abeokuta, au Nigeria, du 16 au 23 juillet. Ensuite, les Championnats du monde, qui se tiendront en septembre au Japon, pour lesquels Noélie Yarigo est déjà qualifiée. Enfin, les Championnats d’Afrique de l’Ouest pour les seniors auront lieu en août à Accra. Pour les préparatifs, nous mettrons en place un camp de mise au vert à Grand-Popo, à partir du 22 juillet. Tous les athlètes qualifiés y seront rassemblés avec leurs entraîneurs afin d’être mis dans les meilleures conditions possibles.

Le comité exécutif a-t-il prévu un dispositif particulier pour accompagner les athlètes en développement, tant sur le plan national qu'international ?

Absolument. En complément des efforts déjà fournis par l’Etat, la Fédération a mis en œuvre un programme d’assistance dédié à 16 athlètes, qu’ils soient basés au Bénin ou à l’étranger, ainsi qu’à leurs entraîneurs. Ce soutien vise à leur permettre de mieux se préparer pour les échéances futures. Parmi les bénéficiaires, on retrouve bien sûr Noélie Yarigo et Odile Ahouanwanou, mais également William Aguessi, basé aux Etats-Unis, Yohan Ahouansou et Ntia, qui évoluent en France. Nous avons également inclus plusieurs jeunes talents locaux, car nous sommes convaincus qu’un investissement dans la jeunesse produira des résultats durables.

Justement, concernant cette jeunesse, la Fba développe-t-elle un programme spécifique en lien avec les Jeux olympiques de la jeunesse ?

La Fédération a soumis un projet à World Athletics, qui a été validé. Il s’agit d’un programme structuré autour de cinq camps d’entraînement, en préparation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026. Ces camps débuteront très prochainement et sont entièrement financés par World Athletics. Par ailleurs, le Bénin a été choisi pour accueillir une compétition francophone, toujours dans l’optique de préparer Dakar 2026. Cela offrira davantage d’opportunités à nos jeunes athlètes pour se mesurer à leurs pairs et progresser.

Au regard de toutes ces initiatives, quel rôle joue aujourd’hui la direction technique nationale (Dtn) dans la mise en œuvre de la vision de la Fba?

La direction technique nationale (Dtn) est au cœur de notre dispositif. Je tiens d’ailleurs à remercier le chef de l’Etat et son jeune ministre des Sports, Benoit Dato, qui ont compris que le développement de la Fédération ne pouvait se faire sans une Dtn active et structurée. Des entraîneurs ont été recrutés et sont désormais rémunérés de manière régulière. La Dtn, disposant désormais de ressources humaines et financières, est pleinement engagée avec une obligation de résultats. Le Dtn travaille avec ses collaborateurs, et nous les soutenons dans leur mission.

Pour conclure cet entretien, quel message souhaitez-vous adresser à l’ensemble des acteurs sportifs ?

Je voudrais exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin, nous accompagnent dans ce processus. Je remercie tout particulièrement l’Etat, qui nous apporte un appui financier indispensable. J’invite également les partenaires privés à se rapprocher de nous. Nous avons engagé des démarches dans ce sens, mais leur accompagnement demeure essentiel pour que nous puissions disposer de moyens supplémentaires au service de nos athlètes. Enfin, je salue les médias, qui jouent un rôle capital dans la visibilité de nos actions. Ensemble, nous ferons progresser l’athlétisme béninois.