La Nation Bénin...
A l’occasion de la remise officielle des ordres de paiement des subventions aux Ligues départementales, le président de la Fédération béninoise de pétanque (Fbp), Garba Yaya, a accordé un entretien exclusif à La Nation. Il y expose les réformes en cours, les nouvelles orientations de gestion, la place des Ligues départementales dans le développement de la discipline, ainsi que la préparation de l’équipe nationale pour les championnats du monde de 2025 en Italie.
La Nation : Vous avez réuni les responsables des organes décentralisés de la Fédération. Quel était l’objet de cette rencontre ?
Garba Yaya : Lorsque nous recevons la subvention de l’Etat, il nous appartient de la redistribuer à nos démembrements, c’est-à-dire aux Ligues départementales. Ces structures ont un rôle essentiel. Elles organisent les championnats départementaux qui aboutissent à un championnat national, elles animent les compétitions locales et assurent le fonctionnement des clubs. Il est donc indispensable de leur octroyer une partie des fonds pour leur permettre d’exister et de mener leurs activités. La rencontre de Bohicon avait précisément pour objet la remise officielle de ces subventions. Autrefois, cette opération se faisait en numéraires. Mais, conformément aux réformes et aux recommandations de l’Inspection générale des ministères, nous avons opté pour des ordres de paiement. Chaque Ligue est désormais tenue d’ouvrir un compte bancaire, de retirer son chèque et d’assurer une gestion transparente des fonds. Cela garantit la traçabilité et sécurise le décaissement.
Cette rencontre a pris des allures de séance de travail. Vous avez évoqué des lignes directrices. De quoi s’agit-il exactement ?
Nos subventions, bien qu’elles accompagnent nos performances, ont été revues à la baisse. De 100 millions, nous sommes descendus à 85 millions de francs Cfa. Cette réduction est liée, entre autres, à des dysfonctionnements dans notre gestion. Les joueurs et athlètes réalisent de beaux résultats, mais des critiques ont été formulées. Nous avons tardé, par exemple, à recruter un secrétaire administratif et un responsable financier.
De plus, certaines ligues produisent encore de simples décharges comme justificatifs, alors qu’il s’agit de pièces non conformes sur le plan comptable. Les lignes directrices que nous introduisons visent donc à encadrer l’utilisation des subventions; distinguer les activités éligibles de celles qui ne le sont pas, instaurer un suivi plus rigoureux et harmoniser les pratiques. Il s’agit de se mettre au niveau des standards de gouvernance exigés par le ministère et par les partenaires.
Quelles sont les principales compétitions prévues pour les ligues dans les prochaines semaines ?
Au-delà du championnat national (prévu pour le mois de décembre) dont nous lançons les phases préliminaires, un mercato s’est ouvert, du 1er au 14 du mois de septembre. Après cette période, chaque ligue disposera de six semaines pour organiser son championnat départemental. A cet effet, trois coupes seront disputées notamment une dans chaque département, puis une super coupe qui réunira les vainqueurs des deux départements relevant d’une même ligue régionale. Nous accompagnons également la mise en place de deux compétitions spécifiques; un championnat junior et un tournoi « open dames », afin de donner plus de visibilité aux jeunes et aux femmes.
Quel message souhaitez-vous adresser aux ligues départementales ?
Je voudrais rappeler que la subvention n’est pas une ressource illimitée ni une rente. Elle doit permettre d’amorcer des activités, mais chaque ligue a le devoir d’aller chercher des sponsors et de mobiliser des ressources propres. La contribution des clubs doit aussi être encouragée. La pétanque béninoise rayonne aujourd’hui bien au-delà de nos frontières. Mais pour maintenir ce cap, il faut une organisation exemplaire et une gestion crédible. C’est ce que nous attendons de chaque ligue.
Le Bénin prépare sa participation aux championnats du monde de pétanque en Italie en 2025. Quelles dispositions avez-vous prises pour la sélection nationale ?
Le rendez-vous italien comportera quatre épreuves : le tête-à-tête féminin, le tête-à-tête masculin, la doublette féminine et la doublette mixte. Le Bénin prendra part à toutes ces disciplines. Nous avons déjà identifié deux leaders pour l’équipe masculine, Marcel Bio, bien connu du public, et Marcel Gbétablé, récemment sacré champion du monde de tir de précision et installé en Europe. Pour accompagner ces champions, nous devons
sélectionner deux joueuses. Une première mise au vert a déjà eu lieu. Nous avons invité des joueuses locales de haut niveau ainsi que des internationaux afin de créer une concurrence saine. Une pré-sélection a été effectuée et la direction technique retiendra, à l’issue de ce processus, les deux représentantes qui rejoindront les garçons en France pour défendre les couleurs nationales. Je précise toutefois qu’une championne du monde en titre figure dans ce groupe. Il serait impensable, en l’espace de deux ans, de l’écarter. Elle y participera donc d’office. Reste à désigner la seconde joueuse parmi cinq prétendantes.
Quels critères guident ce choix, au-delà de la performance sportive ?
La performance est essentielle, mais elle n’est pas le seul critère. Nous devons aussi prendre en compte la discipline et la fiabilité. Le phénomène des « fugues » d’athlètes est une réalité face à laquelle nous devons être vigilants. Une enquête de moralité a été diligentée. Certaines candidates présentent trop de risques, tandis qu’une autre se distingue par sa stabilité et l’absence de rumeurs compromettantes. Toutefois, il appartient exclusivement à la direction technique de publier la liste définitive. Je suis informé du processus, mais je ne peux me substituer à elle dans ses prérogatives.
En conclusion, quel est votre souhait pour l’avenir de la pétanque béninoise ?
Mon souhait est simple : que nous continuions à hisser haut le drapeau du Bénin grâce à la pétanque. Cette discipline, souvent perçue comme populaire et conviviale, est devenue un vecteur de rayonnement international. Chaque jour, elle révèle davantage le potentiel du pays. A nous de consolider cette dynamique, avec rigueur et engagement collectif.
Le président de la Fbj Garba Yaya rappelle aux Ligues que la subvention n’est pas une ressource illimitée ni une rente