La Nation Bénin...
Le Bénin est en passe de décrocher sa participation aux Jeux Olympiques de Paris 2024 en judo avec Valentin Houinato. Mieux classé aujourd’hui, il a toutes les chances de réaliser ce rêve cher à lui depuis sa tendre enfance. Portrait d’un talentueux athlète qui se distingue par ailleurs dans l’univers de la presse.
Valentin Houinato est en route pour les J.O de Paris sous la bannière du Bénin, son pays d'origine. Celui dont le rêve d’enfant était de participer un jour aux Jeux Olympiques après avoir réalisé en février 2023 celui de sa participation au tournoi de Bercy à Paris, l'équivalent de Roland Garros, est en passe de rendre fiers ses compatriotes. En effet, depuis le début de l'année 2022, le Franco-béninois est titulaire d'un passeport béninois marquant officiellement le commencement de son projet. Numéro 1 en Afrique subsaharienne, 5e au Championnat d'Afrique en 2022 et 2023 et 80e mondial, l’athlète se donne toutes les chances de décrocher sa participation aux Jeux Olympiques de Paris 2024 en judo. Aux côtés de Celtus Dossou-Yovo, il mesure tout le chemin parcouru et affiche son ambition d’aller au bout de son rêve. « La qualification est toujours en cours jusqu’à la fin du mois de juin. A chaque compétition on marque des points selon son classement. Et à la fin, les 12 meilleurs africains seront qualifiés aux Jeux Olympiques et j’espère bien en faire partie », confie-t-il, sûr de ses chances. Ainsi, tous les jours, rendez-vous au dojo pour des séances d’entraînement. Huit séances par semaine faites de musculation, cardio, judo, jujitsu brésilien, de kiné et de préparation mentale, sur lesquelles ne rechigne point l’athlète, volontaire et prêt à tous les sacrifices pour défendre l’étendard de son pays. « C’est vrai que dès qu’on combat, l’objectif c’est de battre tout le monde et gagner des médailles. Surtout quand je sais que mon pays n’en a encore jamais remporté. L’idée, c’est de pousser tous mes curseurs à 100 % et arriver donc à mon plein potentiel le jour des Jeux Olympiques », relève-t-il.
80e mondial
Comme tout athlète de haut niveau binational, la tentation
de défendre les couleurs françaises n’a nullement été une obsession. Le choix a
été vite fait. « J’ai voulu représenter le Bénin car c’est mon pays tout autant
que la France. Et puis j’ai rencontré, il y a trois ans de cela, Jacob Gnahoui,
un ancien judoka béninois qui avait participé aux J.O à Londres et il a fini de
me convaincre de prendre la direction de Cotonou», confesse-t-il, décidé qu’il
est à marquer les esprits à travers ses performances. Déjà, à son agenda, de
nombreuses compétitions. Après le Grand Slam d'Abu Dhabi en octobre dernier,
Valentin Houinato donne rendez-vous à ses supporters à l’Open du Sénégal,
l’Open du Cameroun, le Grand Slam de Tokyo avant la fin de l’année 2023 et se
projette en 2024 pour le Grand Prix du Portugal, le Grand Slam de Paris Bercy,
l’Open de Tunisie, l’Open d’Algérie, le Grand Prix d’Autriche et le Championnat
d’Afrique en Egypte.
Des rendez-vous sportifs majeurs qu’il compte honorer
quoique les moyens soient peu à sa portée. « J’ai des contacts réguliers avec
la Fédération béninoise de judo. Ne serait-ce que pour l’organisation et la
participation aux différentes compétitions. En septembre dernier, nous nous
sommes rencontrés au Maroc lors du Championnat d’Afrique. Pour l’instant, je
n’ai pas de contact avec le Comité Olympique. Ce qui me permettrait de
performer à 100 %, ça serait une prise en charge financière des participations
aux compétitions et obtenir une bourse olympique. Ce qui n’est pas le cas
actuellement », indique le judoka de 27 ans. Pour lui permettre d'avoir la même
préparation de haut niveau que ses concurrents qui eux sont pris en charge par
leur fédération, Valentin Houinato cherche des sources de financement pour
l'accompagner jusqu'aux J.O. Le voir décrocher une médaille, la première de
l’histoire du pays, ne peut se faire sans un accompagnement conséquent. Une
exigence certes, vu que la logistique autour de la participation à une
compétition majeure est loin d’être chose aisée. Mais le judoka sait
transcender les difficultés pour se mettre à niveau et répondre aux grands
rendez-vous. Ni les blessures ni les obstacles sur son parcours n’auront
ébranlé ce guerrier au mental d’acier.
« Je n’ai pour l’instant pas obtenu toutes les médailles
dont je rêve. Je garde pour objectif d’être champion d’Afrique en 2024 et de
prendre une médaille aux Jeux Olympiques », se rassure-t-il, fier de son 80e
rang mondial.
Journaliste pour le groupe Radio France, animant une
chronique hebdomadaire, il ne manque pas non plus de se distinguer par ses
productions. Conciliant à merveille ses deux passions, en demeurant en verve
sur le tatami et prolifique au micro, allusion faite à ses chroniques sur Rfi.