La Nation Bénin...
Réélu à la tête du Comité national paralympique du Bénin (Cnp-Ben), Abdel Rahmane Ouorou Barè dresse un bilan marqué par la création de nouvelles disciplines, l’extension des associations et l’acquisition d’équipements sportifs professionnels. Confiant dans l’avenir, il appelle les athlètes à transformer ces acquis en résultats tangibles tout en mettant le cap sur la consolidation institutionnelle du mouvement.
La Nation : Vous êtes réélu président du Comité national paralympique du Bénin. Que vous inspire de ce renouvellement de confiance ?
Ouorou Barè : Les amis paralympiens ont bien voulu me renouveler, avec mon équipe à quelques variantes près leur confiance pour les années à venir. Ils ont jugé satisfaisants les résultats obtenus en matière de promotion du para-sport au Bénin et d’équipement. Cela les a convaincus de nous confier encore, pour quelques années, le destin du mouvement paralympique béninois. Nous allons poursuivre la formalisation du Comité national paralympique, conformément aux exigences du Comité international paralympique. Actuellement, nous comptons trois fédérations para-sportives à savoir la Fédération béninoise de sport pour aveugles et malvoyants, la Fédération de para-athlétisme et la Fédération de basketball en fauteuil roulant. Nous travaillons à la création prochaine d’autres fédérations, notamment celles de volleyball assis (para-volley) et de powerlifting, afin de donner au mouvement paralympique béninois son véritable visage. Nous poursuivrons également la recherche de sponsors pour doter nos fédérations de matériel adapté, et nous inviterons des encadreurs étrangers afin de former nos coachs, car le Bénin dispose encore de très peu de techniciens spécialisés dans le para-sport.
Monsieur le Président, si vous deviez dresser un bilan de votre mandat qui s’achève, que retiendriez-vous ?
Lorsque j’ai pris les rênes du Comité, nous ne comptions que neuf associations. Aujourd’hui, nous en sommes à dix-sept. Cela prouve qu’avec notre leadership, nous avons pu élargir l’implantation du para-sport dans plusieurs départements. De nouvelles associations ont vu le jour, notamment à Lokossa, Djougou et Bohicon, des localités jusque-là non concernées. Autre avancée, nous avons introduit de nouvelles disciplines. Le para-karaté et le para-badminton, par exemple, se pratiquent désormais au Bénin.
Sur le plan matériel, grâce au soutien de l’ambassade de France près le Bénin et du ministère des Sports, nous avons pu acquérir des fauteuils roulants de dernière génération, véritablement professionnels, comparables à ceux que l’on retrouve dans des pays plus avancés en matière de para-sport. Aujourd’hui, en basketball fauteuil roulant, le problème d’équipement est en grande partie résolu. Dans d’autres disciplines, le ministère des Sports, notamment à travers la direction du Sport et de la formation sportive, a soutenu l’acquisition du matériel adapté pour l’athlétisme, le goalball et d’autres spécialités. Ces résultats ont conforté nos membres dans leur choix de renouveler leur confiance à mon équipe.
On a également constaté un certain volume financier dans vos activités. Qu’en est-il ?
Il faut préciser que le bilan financier dont vous parlez couvre deux années. Et il inclut naturellement la subvention annuelle de l’Etat, qui s’élève à 30 millions de francs Cfa. Nous remercions vivement le gouvernement pour ce soutien.
Par ailleurs, l’ambassade de France nous a accompagnés dans le financement d’un projet de 19 millions francs Cfa, dont la majeure partie a servi à l’achat de fauteuils roulants professionnels. Ces équipements, d’une valeur de près de 18 millions, permettent aujourd’hui à nos handi-basketteurs de s’entraîner et de rivaliser à armes égales. Désormais, ils ne pourront plus dire qu’ils perdent, faute de matériel. Ils disposent de ce qu’il faut. La balle est donc dans leur camp.
Qu’en est-il du bilan purement sportif ?
Il est reluisant. Nous remercions le gouvernement pour son engagement, car nous avons bénéficié d’un accompagnement inédit. Pour les Jeux paralympiques de Paris 2024, deux de nos athlètes ont eu droit à deux mois d’acclimatation en France, entièrement pris en charge, avec leur coach. Ce fut une première et cela a permis d’améliorer leurs performances. Le ministère des Sports prend désormais en charge plusieurs compétitions internationales. Cela nous a permis de participer à des tournois au Nigeria et au Ghana. Dans les prochains mois, nous irons en Egypte pour le Championnat africain de goalball, puis au Rwanda pour le Championnat africain de tri-country. Tout cela est possible grâce au soutien de l’Etat. Le gouvernement a ainsi mis en œuvre des actions auxquelles nous n’étions pas habitués. Les résultats obtenus sont à la hauteur des attentes. Je ne peux qu’encourager les autorités à maintenir et à renforcer cette dynamique, d’autant plus que de nouvelles lois et de nouveaux décrets favorisant l’inclusion sociale des personnes handicapées sont en vigueur. Cela laisse présager de belles perspectives.
Quels sont, selon vous, les défis qu'il reste à relever à venir ?
Le principal défi est de parachever la formalisation du Comité national paralympique, notamment en créant et structurant davantage de fédérations par discipline. Ensuite, il faudra équiper ces structures en matériel adéquat et leur permettre de participer régulièrement aux compétitions internationales. Pour cela, nous comptons sur l’appui du gouvernement et sur l’implication de partenaires techniques et financiers. Nous voulons bâtir un mouvement paralympique fort, inclusif et compétitif, capable de hisser haut les couleurs du Bénin sur la scène continentale et mondiale.
Abdel Rahmane Ouorou Barè, président du Cnp-Ben, dresse le bilan et évoque les perspectives