La Nation Bénin...
Nouvelle venue dans la sélection béninoise, Alicia Gnonlonfoun Assogba a rejoint les Amazones avec un enthousiasme rare et une foi inébranlable. Entre destin, renaissance et attachement à ses racines, la gardienne de Mérignac-Arlac incarne une belle histoire de retour aux sources.
Lorsqu’elle reçoit l’appel de Gernot Rohr, le sélectionneur des Guépards, Alicia Gnonlonfoun Assogba pense d’abord à un hasard heureux. Elle est alors en vacances, loin des terrains, presque résignée à ranger ses gants à cause d’une blessure persistante au genou. Mais cet appel bouleverse tout. Le Bénin la veut. Et pour la gardienne franco-béninoise, c’est plus qu’une opportunité ; c’est un signe du destin. « C’est un rêve d’enfant qui se réalise », confie-t-elle, le regard illuminé d’émotion. Très vite, elle entame les démarches administratives, surmonte les lenteurs liées à la double nationalité et rejoint enfin la sélection à Cotonou. Elle y découvre une équipe jeune, vivante, solidaire.
A Mérignac-Arlac, où elle évolue aujourd’hui en troisième division française, Alicia Gnonlonfoun Assogba renaît. « J’avais pratiquement raccroché les gants avant cet appel. Mais le destin m’a dit de repartir », raconte-t-elle. En trois mois, elle retrouve la forme, la confiance et surtout l’envie de retrouver son vrai niveau. Cette convocation, dit-elle, lui a redonné goût à la compétition et au rêve. Et pour Alicia Gnonlonfoun Assogba, la question du choix n’a jamais fait débat. « J’ai toujours voulu jouer pour le Bénin. C’est le pays de mes racines. Si j’avais eu à choisir entre la France et le Bénin, j’aurais choisi le Bénin sans hésiter », avoue-t-elle. Cette fierté, elle la porte dans chaque mot, dans chaque geste.
Une intégration pleine de joie
Son arrivée dans le groupe n’a pas été sans émotion. L’accueil, elle le décrit comme « chaleureux, fraternel ». Si quelques voix sceptiques se sont élevées sur les réseaux sociaux, en raison de sa peau claire ou de son accent, Alicia Gnonlonfoun Assogba n’en fait pas un drame. « Je vais prouver sur le terrain que la couleur ne fait rien. Je suis une Assogba, je suis Béninoise comme les autres », va-t-elle insister. Au sein de la sélection, l’ancienne joueuse formée aux Girondins de Bordeaux retrouve une famille. « On danse, on chante, on s’amuse, on rit. L’ambiance est incroyable », fait-elle savoir. Sa complicité avec ses coéquipières, notamment Lucie Tengué, illustre cette harmonie que le staff du sélectionneur Ouzérou Abdoulaye s’efforce de cultiver. Pour elle, c’est cette unité qui fera la force du groupe. « C’est en étant soudées qu’on pourra gagner », avance-t-elle.
Le Nigéria, un défi exaltant
Ce vendredi, Alicia Gnonlonfoun Assogba découvrira la ferveur africaine sous un maillot qu’elle chérit déjà. Face aux Super Falcons du Nigéria, multiples championnes d’Afrique, la gardienne sait que la tâche sera immense. « Elles ont un grand palmarès, mais tout est possible à celui qui croit », affirme-t-elle avec un sourire confiant. Toutefois, Alicia Gnonlonfoun Assogba n’ignore rien du statut de l’adversaire : dix titres continentaux sur treize éditions, des joueuses de renom, une expérience redoutable... Mais pour elle, le Bénin n’a rien à perdre. « Nous sommes outsiders, c’est vrai, mais nous avons le cœur. Et parfois, le cœur suffit à déplacer les montagnes », va-t-elle soutenir. Derrière cette jeune femme de 20 ans au parcours cabossé se cache une âme résiliente. Blessée, presque oubliée, elle a choisi de renaître à travers le maillot national du Bénin. Ce retour au pays, c’est aussi un retour à soi. « Je suis ici, entourée de palmiers et de sourires. Tout se passe bien. Je suis hyper heureuse d’être là », conclut-elle. In fine, Alicia Gnonlonfoun Assogba ne défendra pas seulement des buts. Elle défendra une idée; celle d’un football féminin béninois uni, fier et tourné vers l’avenir.
Alicia Gnonlonfoun Assogba