La Nation Bénin...
Dans
les cercles du football béninois, l'implication des anciens internationaux est
longtemps restée un sujet tabou. Mais, lors d'une récente réunion entre Benoit
Dato, ministre des Sports, et l'Union nationale des Footballeurs professionnels
du Bénin (Unfp), cette question a été soulevée de manière saisissante,
suscitant un débat d'importance.
Pendant
des années, le potentiel inexploité des anciens joueurs internationaux béninois
a été un point de frustration pour de nombreux observateurs. Ces joueurs qui
ont porté fièrement les couleurs nationales sur la scène internationale ont
souvent été jetés aux oubliettes une fois leur carrière sur le terrain achevée.
Alors qu’ils possèdent une riche expérience, des connaissances et compétences
précieuses qui pourraient être mises à profit pour le développement du football
au Bénin, leur implication dans les structures footballistiques du pays a été limitée, voire
inexistante ces dernières années. En dehors de
Omar Tchomogo, Moussa Latoundji et Laurent Djaffo qui
ont été sollicités aux côtés de la sélection fanion,
très peu d’entre eux ont été mis en lumière. C’est pourquoi, le fait que cette
question a été mise sur la table par l’ancien international Razack Omotoyossi,
lors de la récente réunion entre le ministre des Sports et l’Union nationale
des Footballeurs professionnels du Bénin, apparait comme une opportunité pour
engager le débat sur le rôle et le statut des anciennes gloires du football
béninois mais aussi des athlètes des autres disciplines. Car, faut-il le signaler, l'implication des
anciens internationaux ne se limite pas seulement à des aspects techniques et
tactiques du jeu. Leur
expérience peut également
servir à encadrer les jeunes joueurs sur le
plan mental, émotionnel et professionnel, les aidant
ainsi à navi guer à travers les défis
et les opportunités du monde
du sport. Pour ce faire,
il faudra répondre à certaines questions cruciales : quel serait le statut de
ces anciens internationaux s'ils venaient à être impliqués dans les structures
du football ? Comment pourraient-ils être intégrés de manière effective et
bénéfique ? Comment peut-on concrétiser cette vision et transformer le
potentiel des anciens internationaux en opportunité tangible pour le sport
béninois ? Ces questions, et bien d'autres, méritent une réflexion approfondie
et un dialogue ouvert entre toutes les parties prenantes.
Saisir la balle au bond
Puisque Benoit Dato, ministre des Sports, a sollicité des propositions concrètes de la part de l’Unfp afin de concrétiser cette idée et amener les anciens footballeurs à jouer un rôle prépondérant dans la gestion du football béninois, Razack Omotoyossi et ses anciens coéquipiers doivent saisir la balle au bond. Il est désormais temps d'engager un débat constructif sur cette préoccupation dont la pertinence a été reconnue par le ministre des Sports, Benoit Dato. La voie est bien ouverte à une réflexion plus profonde sur la façon dont le Bénin peut capitaliser sur son riche vivier de talents footballistiques, en mettant à profit l'expérience et le savoir-faire des anciens internationaux pour bâtir un avenir plus prometteur pour le football national. N’est-ce pas le moment de briser le silence autour de ce sujet et d'engager pleinement le potentiel transformateur que représentent les anciens internationaux pour le football béninois ? Et dans ce sens, l’on peut s’inspirer des pays tels le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Sénégal qui ont fait de leurs anciennes gloires, des leviers pour l’éclosion de leur football.